Cohabiter pour la beauté du Zeste

En 2012, Martin Mahaux envoie un courriel à ses contacts : « Qui serait tenté pour habiter à la campagne, mais sans partir seul ? Je ferais bien un habitat groupé. » Certains de ses amis se disent intéressés. Les réflexions commencent – qu’aurions-nous envie de partager ? Des visites de corps de fermes en carré, typiques en Belgique, démarrent. Au fil du temps, certaines personnes quittent l’aventure à cause du territoire choisi, du prix ou du planning. D’autres la rejoignent. Puis le groupe se décide pour un terrain : un ancien camping inutilisé à Baisy-Thy, en Wallonie. « Au final, ça a matché entre quatre couples, qui venaient principalement de la région et étaient en faveur d’une construction plutôt qu'une rénovation. »

Les quatre duos achètent, en indivision, sans savoir s’il sera possible d’y construire un habitat groupé. « On avait appelé le service urbanisme de la Ville, ça semblait plausible. Mais c’est vrai qu’il y a eu un bon stress sur la question. » Rapidement, le géomètre mesure le terrain, le divise en une partie commune et quatre individuelles. Le groupe se répartit financièrement les parts, via des rachats, en faisant appel à un notaire spécialisé.

La troupe choisit le cabinet d’architectes Arkipel pour construire les logements et obtenir le permis d’urbanisme.

Ce dernier n’est pas spécialisé dans le cohabitat, mais a « envie de s’y mettre », explique Pierre Bernard, architecte chez Arkipel.

Et de poursuivre : « C’est difficile pour un architecte de se retrouver au milieu de huit personnes. Il y a le travail de base, les exigences écologiques, le nombre de personnes impliquées. Nous avons été mis à rude épreuve, mais nous avons tenu le coup. »

Entre le premier email envoyé par Martin et l’installation des familles, quatre ans se sont écoulés.