Chauffage au bois et pollution de l’air, des progrès restent à faire

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Par Christophe Tréhet

Publié le 11 octobre 2024

9 minutes de lecture


La dimension renouvelable et écologique du chauffage au bois ne doit pas faire oublier qu’il constitue une des principales sources de pollution de l’air, en dépit des progrès réalisés en la matière.

Au cours de sa combustion, le bois dégage de l’eau et du dioxyde de carbone (CO2), problématique à court terme pour l’effet de serre, mais moins à long terme puisque réabsorbé par la croissance des arbres. S’y ajoutent du benzène, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), aux effets cancérigènes, et « des imbrûlés carbonés qui constituent des poussières que l’on nomme particules (PM) », précise le laboratoire Céric, propriété du fabricant de conduits et sorties de toit Cheminées Poujoulat. À l’échelle nationale, si les PM10 (Ø ≤ 10 µm) sont issues des secteurs résidentiel, industriel et agricole dans des proportions similaires, les PM2,5 (Ø ≤ 2,5 µm) proviennent en majorité du résidentiel, et en particulier du chauffage au bois(1). Mais les approches divergent quant à la manière de caractériser la contribution du chauffage au bois à la pollution de l’air.

« Pour 2020, le Citepa [association qui publie des données sur les polluants atmosphériques, ndlr] évalue à 61 % la part des émissions de PM2,5 due au chauffage domestique au bois, une proportion encore supérieure pour les particules plus fines », avance Isaline Fraboulet, de l’Ineris. Cette part estimée a augmenté à partir de 2020 (passant de 42 à 61 %) du fait de la mise à jour de la classification du parc d’appareils et de la prise en compte dans les calculs des « condensables », composés présents sous forme liquide et gazeuse dans les fumées et qui deviennent solides une fois dans l’atmosphère sous l’effet du refroidissement des fumées. « 90 % des émissions de particules sont issues des appareils datant d’avant 2005, comprenant les foyers ouverts, d'après le Citepa », signale Axel Richard, du Syndicat des énergies renouvelables. Les pouvoirs publics ciblent donc désormais cette tranche des équipements dont l’effectif s’élève à près de 3 millions(2), soit environ 40 % du parc qui équipe les résidences principales (780 000 foyers ouverts et 2 210 000 appareils, à 75 % des inserts et foyers fermés).

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