Casanoé, l’habitat coopératif qui ouvre grand le volet social
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Par Gwendal Le Ménahèze
Publié le 16 septembre 2024
Fay-de-Bretagne (44)
Au siècle dernier, un prêtre aidait à sortir de l'alcoolisme dans cette longère du hameau La Noé, à Fay-de-Bretagne (44).
Le père Tinier y avait même instauré une chapelle, où les voisins pouvaient assister à la messe. Il permettait à de jeunes femmes de participer aussi aux rénovations du bâti ; précurseur pour l'époque. En 1980, ce lieu devint Centre d'hébergement et de réinsertion sociale appartenant à l'association Les Eaux-Vives, rattachée à Emmaüs, pour des personnes sortant d'hôpital psychiatrique, de cure de désintoxication... « Ils y faisaient de la menuiserie et du maraîchage, avant que le lieu reste dix ans à l'abandon, servant un temps de squat. Donc ça fait très longtemps que des gens viennent se reconstruire ici », retrace Diane, qui l'a transformé avec sept autres foyers en habitat participatif, perpétuant la vocation sociale du site.
Les huit habitations sont conventionnées en tant que logements sociaux, en location soumise à des plafonds de loyer (8 €/m2) et de ressources. Ce qui a permis aux futurs habitants d'obtenir, pour payer la très lourde rénovation, un prêt locatif social (PLS). « Financé par la Caisse des dépôts, il offre pas mal d'avantages, mais il est indexé sur le livret A, dont le taux est réévalué tous les ans en fonction de l'inflation ; nos intérêts ont augmenté de 2 % ! », grincent les cohabitants. Ce prêt a été contracté au nom de la société coopérative qu'ils ont créée. Ainsi, « les situations individuelles ne sont pas analysées par la banque, ça permet une plus grande mixité sociale. Certaines personnes ont apporté de grosses sommes, d'autres beaucoup moins », illustre Diane. Sans cette solidarité du groupe, les familles mono-parentales avec emplois à temps partiel n’auraient pas eu accès à ces logements.
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