Bleu mer et naturel pour l'extérieur

Si un badigeon se renouvelle généralement tous les cinq ans, en bord de mer mieux vaut intervenir tous les deux ans à cause du sel marin qui dégrade les façades. Pour les murs et les boiseries les plus exposés, voire soumis à des conditions extrêmes, il peut même être nécessaire d’intervenir chaque année. La Maison éco-paysanne de l’île d’Oléron (17) propose régulièrement des stages consacrés à la fabrication et à la mise en œuvre de peintures et badigeons « naturels ». Ils sont animés par Mohamed Djadaoui, peintre en décor basé à Angoulême (16).

En juin dernier, les stagiaires ont fabriqué et appliqué une peinture à la farine destinée à rafraîchir les huisseries de la petite ferme oléronaise reconstituée sur le site, ainsi qu’un badigeon à la chaux pour l’un des murs du bâtiment. Avec une exigence particulière : retrouver la nuance de bleu typique de l’habitat local.

Le stage a aussi été l’occasion de revenir sur l’intérêt de plusieurs ingrédients. La chaux, utilisée pour ses enduits et badigeons, est le matériau de prédilection de Mohamed Djadaoui. « C’est un désinfectant, c’est antibactérien et cela laisse respirer les murs. Et ce n’est pas plus cher que les peintures chimiques, souligne-t-il. Une fois qu’elle est passée, c’est agréable, il n’y a pas d’odeur. On lave les outils à l’eau ou au vinaigre et au savon noir. »

Avec la chaux, il utilise aussi du talc pour améliorer la souplesse des peintures et en faciliter l’application (10 % de la quantité de chaux). S’il y en a trop, la peinture aura tendance à satiner. L’huile de lin diminue la perméabilité aux gaz de la couche de chaux. La poudre de marbre assure la solidité du badigeon. Quant au savon noir, il fluidifie les matières et le pigment (qui parfois se mélange mal avec la chaux) et évite les « fusées », ces traces liées à des amas de matière, quand il est appliqué à la brosse.