Billet d'humeur : Eau c’est la vie, vive l’eau !

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Par Thierry Salomon

Publié le 14 septembre 2023

5 minutes de lecture


Sans eau, pas de photosynthèse donc pas de plantes. Sans eau, pas de mammifères dont les corps (y compris les nôtres, nous les humains) sont constitués de 60 à 70 % d’eau, toute déshydratation étant rapidement mortelle.

Sans eau, pas de régulation du climat par évaporation ou condensation, plus de mode de transport millénaire par voie maritime ou fluviale, plus de source d’énergie hydraulique. Et sans eau, plus de fluide bienheureux pour, en s’y plongeant, vaincre la gravité sans avoir à aller dans l’espace ou tout simplement admirer la beauté de sa présence sur Terre.

Mais si l’eau est bien à la source de toute vie, l’eau douce est rare. Notre planète est avant tout une planète d’eau salée, et les eaux douces ne représentent que 2,8 % du volume global. De plus, dans ce faible pourcentage, l’eau réellement disponible ne représente que moins d'un centième : la plupart de l’eau douce existante réside dans les glaciers ou dans des nappes souterraines très profondes. Autrement dit, sur 1 m3 d'eau sur Terre, seuls 20 cl d’eau douce – un petit verre – nous sont réellement disponibles !

Or, les humains consomment de plus en plus d’eau. En moyenne, chaque Français en utilise directement 150 l quotidiennement pour ses besoins propres, mais 5 000 l pour tous les usages industriels, agricoles et énergétiques. Et cette consommation est souvent délocalisée : un smartphone, par exemple, nécessite 11 m3 d’eau pour sa fabrication, soit... 115 000 fois son volume !

De plus, sous nos yeux effarés, le fragile équilibre hydrique mondial est en train de se rompre, conséquence de nos addictions aux énergies fossiles : les émissions de gaz à effet de serre augmentent la température globale, donc celle des sols, provoquant des sécheresses locales. L’humidité du sol ainsi évaporée charge en humidité les colonnes d’air atmosphérique. Avec deux effets : à la fois plus de condensation, donc plus de précipitations locales, mais aussi plus de réchauffement global, car la vapeur d’eau est un puissant effet de serre ; le phénomène s’emballe. Au final, la quantité globale d’eau mondiale reste inchangée (il n’y a pas de « création d’eau ») mais davantage de pluie ici avec son cortège d’inondations cataclysmiques et là des sècheresses répétées générant des mégafeux de forêts. Qui, à leur tour, augmentent le CO2, donc l’effet de serre…

Comment briser, ou tout au moins atténuer ce cercle vicieux ?

Comme pour l’énergie, la démarche négaWatt – ou plutôt néga-water ! – est une précieuse boussole pour l’action.

Il faut être sobre, donc non gaspilleur dans tous les usages, ce qui implique de hiérarchiser et réguler nos besoins. Il faut être efficace, donc développer des process, des équipements qui vont minimiser la quantité d’eau consommée tant dans l’industrie, l’agriculture et la production d'énergie. Et il faut enfin être renouvelable en favorisant les retours de l’eau dans les sols et en augmentant le recyclage ; comment se fait-il que le taux de recyclage soit de 90 % en Israël, 15 % en Espagne et… 1 % en France ?

L’eau est source de toute vie, et le vivant sur Terre dépend de l’usage que l’on en fait. Et de l'usage que, demain, nous en ferons, en folle inconscience ou bien en responsabilité.

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