Assainissement : pédoépuration et guerre des mots
Publié le 25 septembre 2025
Bonjour. Je suis un peu perdue quand je lis votre magazine. Certains numéros évoquaient la pédoépuration. Aujourd’hui, je lis plus souvent filtre à broyat que pédoépuration. Les bonnes pratiques ont-elles évolué et quelle est la différence entre les deux ? Et ne devait-il pas y avoir une nouvelle réglementation ? Mathilde. C
Réponse de Roman Ozanne, technicien « habitat et assainissement » à l’Écocentre et Centre social Pierre & terre
Il n’y a pas de différence. En effet, le terme « pédoépuration » a été remplacé par « filtre à broyat de bois ». C’est celui qui est utilisé dans la réglementation. L'ancienne appellation sous-entendait que c'était le sol qui épurait les eaux domestiques alors que ce sont bien les bactéries présentes dans le broyat. À ce titre, le calendrier de l’expérimentation qui doit s’achever en 2030 n’a pas varié à ce jour. À noter toutefois qu’un modèle de convention pour les services publics d’assainissement non collectif est en cours d’établissement afin de permettre l’installation de filtres à broyat de bois, pendant la durée de l’expérimentation.
La profondeur des tranchées préconisée reste de 30 cm, qui peuvent être dépassés sans excéder 40 cm. Les bactéries aérobies (en présence d’oxygène) se fixent sur le broyat et gèrent le traitement des eaux domestiques. Les filtres à broyat de bois doivent être alimentés par alternance. L’arrêt de l’alimentation d’un des filtres permet de le mettre au repos. Cette période de repos accélère la dégradation de la matière organique qui se trouve en surface et conserve des conditions aérobies dans le filtre. Les différents matériaux utilisables sont les copeaux, plaquettes et le broyat compris entre 20 et 100 mm environ. Les extrêmes (sciure et bûches) sont évités. Enfin, le broyat ne doit pas être constitué de bois traités ou exotiques.