Alternatives : Trop de princes charmants pour l’abeille au bois dormant
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Publié le 25 septembre 2019
L’ abeille fait le buzzzzz.
Dans les grandes villes, comme à Paris, les initiatives se multiplient pour sauver Maya, Mireille et leurs semblables. Au point d'empêcher le bon développement d'autres pollinisateurs tout aussi vitaux, voire davantage. Je suis B., une abeille qui souhaite devenir la première abeille influenceuse ! », clame cette petite bête tout de jaune et noir vêtue sur son compte Instagram. « C’est de notre devoir d’assurer que les abeilles continuent de copuler », estime quant à lui le vice-président d’une plateforme de films X qui vient de lancer une émission « porno-comique » mettant en scène des abeilles butinant des fleurs, doublées par des voix-off très hot. « Offrez une tournée de fleurs à vos abeilles », propose pour sa part une start-up commercialisant des « bars à abeilles », jardinières souples de fleurs sauvages à installer sur son balcon tout gris… Les bons samaritains, pas toujours désintéressés, se bousculent au chevet des abeilles depuis que des études scientifiques alertent sur l’effondrement de la biodiversité. Et de notre propre espèce, par ricochet.Dans les centres-villes, la solution à la mode est l’installation de ruches.
À Paris, la mairie en dénombre un millier sur les toits des particuliers et des entreprises, dans les parcs, jardins, cimetières… Soit a minima 30 à 40 millions de butineuses. Un bienfait pour la nature? Pas tout à fait. Aujourd’hui, les scientifiques crient « stop ! ». À l’image d’Isabelle Dajoz, professeure à l’Université Paris-Diderot et chercheuse à l’Institut d’écologie et des sciences de l’environnement. L’excès d’abeilles domestiques – ou mellifères – serait une des causes du déclin des pollinisateurs sauvages. La raison ? Des ressources insuffisantes. « L’abeille domestique est une espèce sociale qui a besoin d’énormément de ressources pour la colonie et les larves », explique l’experte, qui les...S’abonner pour avoir accès à l’ensemble de nos articles
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