À Escource, l’horizon de l’autonomie énergétique

« Avec la guerre en Ukraine, tout le monde a vu sa facture énergétique exploser, sauf nous », se félicite Patrick Sabin, ancien maire d’Escource. Mieux encore, la facture d’électricité de cette petite commune forestière des Landes (40), qui compte 800 habitants, a diminué. Elle est passée de 58 000 € il y a 15 ans à 34 500 € aujourd’hui, alors qu’entre hausse du coût de l’électron et inflation, elle aurait dû bondir de 139 % et entraîner une hausse d’impôts de 37 % !

Tout commence en 2009. La commune est alors démarchée par des opérateurs désireux d’implanter centrales photovoltaïques et éoliennes en lieu et place de la forêt récemment ravagée par la tempête Klaus. « Nous avons pris conscience que l’énergie entrait dans un marché libéralisé. Même si les taxes dont nous aurions été bénéficiaires étaient alléchantes, il nous paraissait impensable de donner notre vent et notre soleil à des sociétés tenues par des fonds de pension étrangers », se souvient Patrick Sabin. L’homme à l’origine du projet se renseigne alors sur les alternatives et découvre en Allemagne des sociétés dites de projet, associant citoyens, collectivités et opérateurs.

Soutenue par feu la Région Aquitaine, via un appel d'offres qu’elle remporte, la commune se lance dans la démarche Tepos, territoire à énergie positive. « Nous suivons depuis la feuille de route élaborée par le Cler ⁽¹⁾ : réduire les consommations d’énergie, les couvrir par les énergies renouvelables, travailler en économie circulaire, inclure les citoyens dans les projets et partager les travaux mis en place avec d’autres élus. »

La première étape fut de renforcer l’isolation des bâtiments municipaux (ouate de cellulose en toiture et double vitrage). Des travaux nécessaires après les dégâts de la tempête.