3/5 Sans béton armé, du solide pour les fondations

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Par Christophe Tréhet

Publié le 22 janvier 2024

5 minutes de lecture


En cas d’absence de risques géotechniques, les alternatives au béton existent pour ancrer sa construction au sol.

Les fondations, c’est le volet pour lequel les propriétaires prennent le moins de risque dans leurs choix », observe Sébastien Lortolary, du bureau d’études structure et enveloppe Créa écoconstruction (49). Car si l’on n’y prend pas garde, les coûts s’envolent a posteriori si la maison bouge ou se fissure. La semelle filante en béton de ciment armé reste donc l’option ultra-majoritaire dans la construction. Pour éviter ce choix énergivore, et parfois disproportionné en termes de résistance, quelles sont les options ?

Avant toute chose, il est impératif de connaître le risque géotechnique inhérent au terrain ; en premier chef, celui lié au retrait-gonflement des argiles (ces particules qui se tassent en période de sécheresse et regagnent en volume en cas d’apport d’eau), phénomène qui s’accentue et devient plus fréquent avec le changement climatique. L’Agence qualité construction relève que près de 10 % des coûts de réparation en maison individuelle sont, entre 2020 et 2022, liés aux fondations superficielles. 
Le site public www.georisques.gouv.fr donne une première idée, mais une étude géotechnique de sol s’impose quoi qu’il arrive. Une étude préalable (G1) confirmera l’absence de risques. Dans le cas contraire, l’étude de conception (G2) sera obligatoire pour connaître les préconisations ad hoc.

Vœux pieux

Si un risque lié à la présence d’argiles (ou de sable, vase, tourbe, etc.) est confirmé, l’unique alternative au béton de ciment armé, facilement assurable, consiste en des pieux (vissés ou frappés), en principe recyclables à terme puisqu’en acier.

Quand le terrain ne souffre d’aucun risque, en revanche, le choix se fait en fonction de la profondeur du sol stable à atteindre. S’il faut atteindre plus de 1 m pour ancrer correctement le bâtiment, les pieux acier ou bois (cahier pratique dans La Maison écologique n°130) sont une alternative si vous voulez éviter les plots de béton armé et les contraintes de chantier liées : volumes de terre à enlever, nécessité d’étayer le temps de la prise, etc.

Si le « sol dur » se situe à faible profondeur, les fondations se placent en zone hors-gel (de 50 à 80 cm en zone de montagne, cf DTU 13.1). « Mais attention, en-dehors du béton de ciment et des pieux acier, l’assurabilité des ouvrages est plus compliquée à obtenir puisqu’on ne se situe plus dans le régime des techniques courantes », pointe Sébastien Lortolary.

C’est le cas des fondations cyclopéennes, constituées de pierres de différentes tailles (25 à 5 cm de diamètre) qui se mélangent enrobées d’un béton de chaux (cahier pratique LME n°109). « C’est une option laborieuse, mais elle consomme moins de liant hydraulique qu’une semelle de béton de ciment, car le mortier sable-chaux ne comble que les vides entre les pierres », analyse l’ingénieur.

Les fondations en pneus usagés (placés les uns sur les autres et remplis de gravier) « conviennent pour des petites maisons en bois et paille, car il suffira de décaper la terre végétale, complète Vital Bies, de la coopérative d’écoconstruction MV Habitation (09). Si on a un sol dur, que l’ouvrage a une cohésion et que tous les appuis ont la même rigidité, il n’y a pas de raison que cela bouge ! ».

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