2/4 Le soleil a rendez-vous avec le chauffage

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Par Claire Baudiffier

Publié le 20 mars 2024

10 minutes de lecture


Les douches solaires, c’est bien, mais pourquoi ne pas envisager de chauffer aussi le logement grâce au soleil ? C’est ce que proposent les systèmes solaires combinés (SSC), qui produisent à la fois eau chaude sanitaire et chauffage. Pour qui ? Comment ? Les réponses importent.

Même s'il a tendance à se démocratiser, le système solaire combiné (SSC) est pour le moment assez peu répandu en France. Plusieurs explications peuvent être avancées. L’investissement financier est plus important que pour d’autres systèmes, tels que le chauffage au bois ou une pompe à chaleur (PAC), et les SSC restent peu connus et maîtrisés par les installateurs. Enfin, ils demandent une place non négligeable pour les capteurs : l'équivalent de 10 % de la surface de la maison à chauffer (10 m2 de capteurs pour une maison de 100 m2).

Leur installation diffère aussi un peu de celle d’un Cesi. L’inclinaison et l’orientation des panneaux doit absolument capter les rayons du soleil de l’hiver. « D'après les règles de l’art Grenelle environnement [programme qui réécrit les règles de construction pour rationaliser les règles de conception, réalisation et entretien afin de réaliser des économies d’énergie, ndlr], l’orientation doit être au sud (à plus ou moins 45°) et l’inclinaison entre 26 et 90° », indique Olivier Godin, président fondateur de Solisart, fabricant français de systèmes solaires thermiques. Dans les faits, l’inclinaison est souvent d’au moins 60°. Les panneaux peuvent être installés sur un toit en pente, un toit plat, au sol (comme pour le Cesi, attention aux ombres portées) ou même en façade quand la place et le service de l’urbanisme local (lire encadré p. 38) le permettent. « Sur une toiture est/ouest, il est aussi possible de les installer moitié d’un côté, moitié de l’autre. La baisse de performance par rapport à une orientation sud sera partiellement compensée par le fait de capter davantage les rayons du matin au soir », poursuit Olivier Godin.

Facile à intégrer ?

Que ce soit pour un SSC ou un Cesi, il n’y a aucun avantage technique à encastrer les capteurs dans la toiture, même si certaines règles d’urbanisme local l’exigent encore. Cela peut même entraîner des défauts d’étanchéité. La plupart des couvreurs sont en outre assez réticents à utiliser cette technique.

Pour qu’une installation de SCC soit intéressante, dans le neuf comme en rénovation, la maison doit être équipée d’un chauffage central. Le système comprend en effet un réseau de tuyauterie semblable à celui utilisé dans les installations classiques gaz ou fioul ainsi que des émetteurs de chaleur. « Pour optimiser le fonctionnement des SSC, le mieux, ce sont les radiateurs basse température et le plancher chauffant – voire le mur chauffant », note Olivier Godin. « On évite donc les radiateurs haute température. Néanmoins, si le budget vient à manquer dans un premier temps, il est possible de laisser ses radiateurs originaux en place, puis de les changer dans un second temps », estime Jacques Terrien, installateur qualifié et spécialisé solaire thermique chez Forever énergies, près de Nantes.

Sur le terrain du ballon, les systèmes varient selon les fabricants. Le besoin de litrage étant plus important que pour un Cesi, deux ballons sont souvent nécessaires (entre 500 et 2 000 l pour une maison de 100 m2).

Parmi les SSC, on distingue le système à hydroaccumulation et le système solaire direct. Dans le premier, un ballon « tampon » stocke la chaleur produite par les panneaux et alimente le circuit de chauffage. Il permet de décorréler la production d’énergie du moment où on veut l’utiliser. L’autre ballon s’occupe quant à lui de l’eau chaude sanitaire – dont la production est souvent prioritaire sur le chauffage.

« Dans le cas de notre nouvelle technologie, le système solaire direct, la chaleur est directement envoyée vers l’habitat, via le plancher chauffant, les murs chauffants (pas obligatoires) et les radiateurs, sans passer par le ballon échangeur, détaille Olivier Godin. Quand la température de consigne réglable par l’utilisateur est atteinte, la chaleur est stockée dans le ballon d’ECS, puis dans le ballon tampon. » Chez HelioFrance, « nous estimons que si le client possède des émetteurs basse température, il est préférable d’utiliser la chaleur solaire pour alimenter le chauffage en priorité », renchérit Guillaume Gipouloux.

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