1/4 : Le bois, l'utiliser sans l’épuiser

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Par Aude Richard avec la participation de Gwendal Le Ménahèze

Publié le 15 mai 2023

15 minutes de lecture


Pour garantir l’adéquation entre la ressource en bois et les systèmes constructifs, un changement de regard, une transformation des pratiques et une réduction des besoins s’imposent. Un défi incontournable pour assurer le renouvellement durable des forêts.

Décarboner le secteur du bâtiment, qui représente près de 19 % des émissions de CO2 en France, est un enjeu déterminant pour atteindre la neutralité carbone en 2050. L’objectif est d’augmenter significativement la part des logements construits en bois ou autres matériaux biosourcés, chiffrés à 6 % en 2018. Avec la réglementation RE2020, la construction bois devient le système constructif de référence pour les maisons individuelles et la Fédération nationale du bois(1) vise 30 % en 2030. La stratégie nationale bas carbone prévoit même de tripler la production de matériaux issus du bois entre 2015 et 2050. Quoi de plus naturel sur un territoire couvert à 31 % par la forêt ? Sa surface a doublé en 200 ans et on prélève un peu plus de la moitié de son renouvellement. Construire davantage en bois paraît ainsi possible.

D'après l’IGN(2), la disponibilité annuelle en bois d’œuvre augmentera dans les 20 prochaines années : plus de 800 Mm3 en feuillus et 600 Mm3 en conifères. Mais une grande inconnue demeure : l’évolution de la forêt face au changement climatique. Les nombreux signes de dépérissements sont déjà alarmants. Les feux de forêt et sécheresses s’accentuent. Les parasites et les insectes ravageurs augmentent (lire encadré p. 38). Épicéa, hêtre, chêne, bouleau… et sapin sont menacés. D'après l’ONF, c'est la première fois qu'un tel phénomène touche autant d'essences forestières. Le taux de mortalité des arbres a augmenté de 54 % en 10 ans(3).

Côté plantation, 2022 est une très mauvaise année(4), avec 38 % d'échecs. Parmi les essences les plus touchées figurent le sapin de Bornmüller, le mélèze hybride, le douglas et les chênes sessile et pédonculé. Enfin, l’accroissement des forêts ralentit de 10 % environ (sans compter la hausse des prélèvements) ; la production biologique nette est de 4,8 m3/ha.an, contre 5,3 il y a 10 ans.

En Chiffres De 2005-2019

- 3 % de croissance

• 2005 à 2013 : 91,5 millions m3/an

• 2011-2019 : 88,8 millions de m3/an

+ 18 % de prélèvements

• 2005 à 2013 : 42,4 millions m3/an

• 2011-2019 : 50,1 millions de m3/an

+ 35 % de mortalité

• 2005 à 2013 : 7,4 millions m3/an

• 2011-2019 : 10 millions de m3/an

Source et crédit : Memento inventaire forestier IGN 2021

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