Écoconstruire : leur maison tourne autour du soleil

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J‘veux du soleil », chantait encore le groupe Au P’tit Bonheur l’année où Mathilde et Antony ont entamé la construction de leur maison à Marzens, dans le Tarn. En 2012, eux aussi voulaient du soleil, pour leur apporter de la lumière naturelle, du chauffage gratuit, de l’électricité autoproduite… Pour que leur logement en profite, ils multiplient les astuces, sans surenchère technologique et en employant des produits locaux et naturels. À l’instar d’Au P’tit Bonheur, pas question pour ce couple que ses enfants grandissent « dans un monde en super plastique » !

La parcelle n’était pourtant pas propice au dialogue avec le soleil. « La pente dégage la vue au nord et la bouche au sud, retrace Sandra Perié, architecte. Pour capter le soleil, on a positionné la maison au plus loin du talus, donc en bas du terrain, et surélevée sur pilotis. » Pour bénéficier des apports passifs, la façade sud est la plus vitrée, comprenant un large « bow-window », succession incurvée de vitrages.

La partie basse de ce mur arrondi est constituée de « radiateurs solaires » fabriqués sur le principe du mur Trombe. « De petits murs capteurs faits d’un double vitrage basique le plus clair possible, sans gaz isolant, détaille Antony. On a bien nettoyé les vitres avant de poser derrière les briques fabriquées avec la terre du terrain compressée (BTC), en plaçant un Compriband en périphérie pour que la lame d’air entre vitre et BTC soit bien étanche. Et on a peint les briques en noir pour qu’elles captent au maximum les calories solaires. » L’effet de serre fait monter en température les briques, qui restituent la chaleur emmagasinée vers l’intérieur du logement.

La magie des vitrages

Les vitrages sont différenciés selon leur exposition. « Souvent, quand je dis qu’on a mis du triple vitrage au sud, on me répond que ce n’est pas une bonne chose, car il réduirait l’apport solaire, grince Antony. C’est faux, on a choisi un triple vitrage qui présente un facteur solaire équivalent à celui d’un double. »


Alternative : Entrez dans la sphère de la serre géodésique



À la découverte de la serre dôme

Avec sa forme ronde futuriste et ses multiples facettes triangulaires qui captent la lumière du soleil, la serre dôme se fait remarquer au potager. Au-delà de ses qualités esthétiques, c’est un équipement précieux pour les semis et les plantes friandes de chaleur.

Pour obtenir des semis prêts à être mis en terre au prin-temps ou pour cultiver des plantes avides de chaleur, la serre géodésique propose une alternative originale aux tra-ditionnels tunnels. « Je l’ai découverte dans un livre anglais, Geodesic Greenhouse, se souvient Rémi Kulik, permaculteur et Youtubeur fondateur de l’association du Jardin d’Emer-veille (81).

Sa forme peu commune et son esthétique m’ont immédiatement séduit. Elle a toute sa place dans un potager géré en permaculture. » Un avis que partage Romaric Lesaint, chargé de coordination pour Ecos, qui réalise des instal-lations d’écologie urbaine à Nantes et emploie plusieurs serres mutualisées.

« La serre géodésique est même devenue l’emblème de notre association. Elle s’est vite imposée comme un outil indispensable pour créer du lien social grâce à son aspect visuel. Indispensable aussi pour ses qualités horticoles.» Elle offre une montée en température rapide et homogène, dès que le soleil perce à l’horizon. «C’est un petit espace, un cocon, la chaleur y est très bien conservée en période hivernale et en intersaison », poursuit Romaric Lesaint. «Sa forme sphérique fait que la serre est toujours bien exposée par rapport à la course du soleil, confirme Rémi Kulik. J’ai aussi ins-tallé une serre tunnel et en hiver, elle ne monte en température qu’en fin de matinée alors que la serre géodésique chauffe dès le lever du soleil. »


Construire : une maison test

maison test

Il a tout essayé pour mieux conseiller.

Passer de la théorie à la pratique, c’est ce qu’à fait le thermicien Samuel Champouillon en construisant sa propre maison. Double ossature bois, isolation paille, serre solaire, enduits… des tests grandeur nature.

Samuel Champouillon aurait pu faire des tas de savants calculs et construire pour sa famille une maison aux standards passifs. Mais ce thermicien pour le bureau d’études Qui Plus Est a préféré réaliser un bâtiment certes très économe en énergie, mais abordable financièrement et facilement reproductible par des artisans locaux. Avec l’idée de mettre à l’épreuve un maximum de
techniques et matériaux. « Je peux ainsi en parler à mes clients en connaissance de cause », justifie-t-il.

 


Extérieur : Serre enterrée ou Walipini

Serre enterrée

Serre enterrée, culture toute l’année !

Avec la Walipini, cultiver en altitude en plein hiver est possible. Cette serre semi-enterrée, originaire des hauts plateaux boliviens, pourrait s’importer jusque dans les montagnes françaises.

Plus l’agriculture hors-sol s’impose comme solution industrielle pour répondre à la demande d’une population grandissante, plus les traditions ancestrales réapparaissent, prônant un simple retour à la terre. Avec la walipini, serre semi-enterrée, ce retour s’opère littéralement. Chaude et lumineuse, elle offre un climat idéal pour des cultures diverses toute l’année. « Même par les temps les plus rudes » pourrait être son slogan.

C’est en Bolivie que Myriam Perez découvre cette serre rectangulaire souterraine. « C’est une tradition ancestrale qui s’est ensuite perdue », racontet- elle. Après avoir trouvé des plans sur un site Internet américain, elle décide de la mettre au goût du jour, via son association franco-bolivienne Macha’k Wayra.


Extension et baies vitrées

extension et baies vitrées

Accueillir le soleil à baies ouvertes.

L’objectif de l’extension de cette ferme en pierre était on ne peut plus clair : faire place à la lumière. Incollables sur le bioclimatisme, Dominique et Patrick peuvent chanter à tue-tête : “laissons, laissons…entrer le soleil !

«Ne pas avoir assez de lumière, c’était notre hantise », se remémorent Dominique et Patrick, tombés sous le charme d’une maison largement exposée au sud. Les chiffres gravés dans un pignon font remonter à 1874 la construction de ce bâtiment en tuffeau typique du Sud-Touraine. « Les murs sont épais de 50 cm, ce qui offre un confort thermique relativement bon, mais ces maisons sont souvent sombres », souligne le couple. Le coup de foudre aurait-il déjà fait long feu ? Que nenni, ils trouvent rapidement la parade : « L’idée d’entourer une partie du bâtiment avec une extension, j’ai appelé ça le bonnet phrygien ! », rigole Dominique.

 


Rénover

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Une maison de ville, deux familles.

À Strasbourg, où le foncier vaut de l’or, voici l’histoire de la transformation d’une vieille bâtisse de 137 m2 en deux logements économes avec espaces communs. Deux familles d’amis vivent désormais sur le même terrain.


Extérieurs

EXTERIEUR JARDIN HIVER

Des oasis de charme pour végétaux frileux entre jardin et maison.

Abris de verre sertis de métal, de bois, d’acier ou de pierres, les jardins d’hiver constituent une agréable transition entre la maison et le jardin.


Bioclimatisme : construire avec le soleil

bioclimatisme et soleil

Bioclimatisme, un mot bien académique pour nommer une notion on ne peut plus pratico-pratique : construire avec le climat. Faire de son logis un instrument capable d’utiliser les douces mélodies du soleil, mais aussi de nous protéger de ses assauts acérés, telle pourrait être une définition un peu plus lyrique. Le but ? Vivre confortablement, sans se ruiner, ni ruiner l’environnement, dans un petit nid qui tire parti gratuitement des faveurs de dame Nature.