Marie France et Robert ont été parmi les premiers à adhérer à la démarche coopérative de rénovation des pavillons des années 1970 de leur quartier, dans l’agglomération de Nancy (54). Ainsi, ils ont atteint un haut niveau de performance thermique et gagné en confort.
Il y a trois ans, Marie-Fance, 73 ans, et Marcel, 75 ans, ont bouclé l’audacieuse opération de rénovation énergétique de leur pavillon à Villerslès-Nancy. Grâce à ce qui était à l’époque l’une des plus grosse opérations d’habitat social individuel réalisée en Europe, le couple a redonné un coup de jeune à cette maison de 135 m2 habitables aux piètres performances thermiques, nichée dans le quartier de Clairlieu, une paisible enclave urbaine dans la forêt.
À peine entré dans la maison de Gaëtan et d’Émilie, leur plus jeune fils, Yanis, a quelque chose à nous montrer. Au pas de course, on traverse avec lui une cuisine chaleureuse, un salon aux pierres apparentes et, alors qu’on s’arrête devant le système de récupération de chaleur du poêle à bois, le petit bonhomme nous attend déjà en haut de l’escalier.«Hé, ho, c’est par là ma chambre ! », s’impatiente notre guide avec un air malicieux. OK Yanis, on te suit ! À l’étage, un long couloir laisse entrevoir à l’autre bout un espace baigné de lumière. Yanis fait une pause : « Tu as vu le rocher ? »
[VIDEO] Inconditionnels du matériau bois, Dominique et Jean-Yves l’ont sublimé dans leur surélévation à Rennes, en Ille-et-Vilaine. En n’occultant surtout pas les traces de la matière et de son histoire.
« Je me méfie de l’écologie politique, même si je l’ai fréquentée de près. Car elle donne parfois des choses très étonnantes, récupérée par les lobbies technologiques… Mais de manière pratique, il y a des choses à faire », revendique Jean-Yves Cairon, adepte de très longue date de l’écologie pratique. Alors quoi de plus concret que de transformer une maisonnette construite à la va-vite juste après-guerre en une habitation deux fois plus haute, moderne, économe en énergie et constituée de matériaux biosourcés ? « Eh oui, les vieux ont encore des projets ! », rigolent Jean-Yves Cairon, 69 ans, et Dominique Beyot, 60 ans. En outre, ces anciens infirmiers en psychiatrie ont réalisé une grande partie des travaux de surélévation eux-mêmes. Après le montage de la structure isolée préfabriquée en atelier. Cette surélévation a été conçue par les architectes locaux de 10i2LA.
Roseau, tournesol, noix…les murs ont la fibre végétale.
Gilles et Florence ont su mettre en valeur l’ancienne bergerie familiale, convertie en habitation, tout en lui conservant son cachet. Leur recette : réemploi de matériaux et mortiers à base de roseau, de tournesol et de coquille de noix.
La famille de Gilles Hubert exploite la vigne depuis quatre générations à Seigy (41), dans la vallée du Cher. Gilles et son épouse Florence sont très attachés à la ferme familiale et à son ensemble de bâtiments, acquis au fil du temps. Ils ont longtemps vécu à une dizaine de kilomètres de là, au bord du Cher, lorsque Gilles exerçait son métier d’éclusier-barragiste. En 2004, ils décident de transformer l’ancienne bergerie en habitation, pour s’y installer. Ambitieux projet puisque tout est à refaire. Ainsi, ne seront conservés que les quatre murs extérieurs.
Gilles Hubert veut une maison bien isolée et bien chauffée, tout en utilisant des matériaux naturels car ce sont les seuls à respecter le bâti ancien. « Ici, les murs des bâtiments sont en pierres montées à la chaux, sans fondation ; l’eau du sol remonte naturellement dans les murs et doit pouvoir s’évacuer », explique-t-il.
[VIDEO] Dans la continuité du patrimoine local, cette extension à colombage ouvre grand ses portes à la récupération. Quand la construction s’abreuve des ruines alentours.
Annick et Marc découvrent cette bâtisse du bocage ornais un 1er mai. Plantée parmi de majestueux poiriers en fleurs plus que centenaires. « C’était une ferme de famille construite entre 1750 et 1850. Elle appartenait à ma grand-mère, qui la tenait de sa mère, qui la tenait de sa mère… », retrace Marc, pianiste de 61 ans. La ferme était exploitée jusqu’en 1992. Puis Marc et sa femme Annick la reprennent l’année suivante. Ensuite, ils y restaurent à l’ancienne l’habitation. Notamment grâce à la technique du colombage. « On voulait rester dans le même style qu’à l’origine et garder le cachet des bâtiments. Donc on a essayé de trouver des matériaux de récupération. » Pour un chantier dans les règles de l’art, le couple s’est fait accompagner par l’association Maisons paysannes de France.
Quitte à rénover et isoler ce petit collectif défraîchi, Hélène et Rémy en ont rehaussé le toit pour transformer le grenier en un nouvel appartement, moderne et très économe en énergie.
Aujourd’hui retraités, Rémy et Hélène Loewert tenaient une blanchisserie réputée en Alsace. « On utilisait beaucoup d’eau et de calories, se souviennent-ils. C’était déjà un combat ; faire de bons résultats en utilisant moins de ressources. » Alors quand ils rachètent cet immeuble à la commune de Kaysersberg, une nouvelle bataille s’engage. « Construit en 1961, il n’avait pas bougé depuis, raconte Rémy, 68 ans. Énergétiquement, c’était une passoire ; extérieurement, il n’était pas beau. » Le couple contacte alors l’architecte Jean-Luc Thomas. « L’immeuble comprenait deux logements sur des garages en sous-sol, retrace ce dernier. Quitte à isoler la toiture, autant en profiter pour créer un troisième logement à la place du grenier. Avec le renouveau esthétique, ils ont ainsi fait d’une pierre trois coups ! »
[VIDEO] La rénovation écologique de cet appartement du centre-ville de Lyon a transformé un logement vieillissant en duplex contemporain. Par la même occasion, la passoire thermique est devenue logement basse consommation.
Quand ils emménagent dans cet appartement en 2006, Anne Berger et Étienne Vienot en sont locataires. Naît ensuite leur premier enfant, Aimé. Puis Lucie, suivie de Zoé. « Ça ne tenait plus. On a donc pensé à déménager, se souvient le couple. Mais on aimait bien le quartier et cet appartement avait du potentiel. » Dans le quartier des Pentes de la Croix Rousse, l’immeuble est en secteur classé par les Bâtiments de France. Il a été construit dans les années 1820-1830 en plein centre-ville de Lyon. A l’époque, l’essor de l’activité textile attirait en nombre les canuts – ouvriers de la soie. « Ils vivaient et travaillaient dans ces ateliers. Ils étaient propriétaires de leur outil de travail, retrace Étienne. Comme ils utilisaient les très hauts métiers à tisser Jacquard, les hauteurs de plafond étaient conséquentes. » Ajoutées aux greniers, tout prêtait à transformer cet appartement en un confortable duplex.
L’appartement s’agrandit, la facture de chauffage rétrécit !
Dans un immeuble du centre-ville de Lyon, l’appartement vieillissant d’Anne, Etienne et leurs trois enfants s’est mué en un duplex contemporain. Par la même occasion, la passoire thermique est devenue logement basse consommation.
Lorsqu’ils emménagent dans cet appartement en 2006, Anne Berger et Étienne Vienot en sont locataires. Naît ensuite leur premier enfant, Aimé. Puis Lucie, suivie de Zoé. « Ça ne tenait plus, on a donc pensé à déménager, se souvient le couple. Mais on aimait bien le quartier et cet appartement avait du potentiel. »
Électricité, chaleur eau, jardin, voiture… Ils disent oui à l’autonomie.
Liberté (de vivre en harmonie avec la nature), solidarité (partage de savoirs), paix (si chacun peut répondre à ses besoins). Telle est la devise de Matthias, un autoconstructeur pas tout à fait comme les autres.
Regarde comme je suis riche ! », s’exclame l’heureux propriétaire en balayant du regard, les bras grands ouverts, les 2 000 m2 boisés et fleuris de son terrain. « La terre alimente l’eau du puits, le ciel déverse l’énergie solaire pour nous éclairer et nous chauffer, les arbres donnent le bois pour le poêle et la cuisine et le sol, des centaines de kilos de nourriture ; noix, prunes, pommes, kiwis, cassis, mûres… Sans oublier les poules. La nature donne tout ! », s’émerveille Matthias. En effet, l’autonomie – énergétique et alimentaire – est une valeur essentielle pour lui. « En protégeant ce lieu de toute agression polluante, nous vivons ici une relation très douce avec la Création », confie-t-il.
[VIDEO] Le bardage en bois brûlé de cette rénovation en fait craquer plus d’un. Katia et Jean voulaient rendre ce pavillon citadin des années 1950 économe et confortable. Pour lui donner une splendeur moderne sans grever l’environnement, ces adeptes du low-tech ont laissé apparents les matériaux bruts.
Après cinq ans à la Réunion, Katia, Jean et leurs quatre fils voulaient lumière et chaleur. « On ne visitait pas les maisons si elles n’étaient pas bien exposées », se souvient Katia. En outre, Jean rêvait d’une maison sans chauffage. Mais « je suis très frileuse, il fallait qu’il me confirme que j’aurais 22 °C ». Finalement, un poêle de masse suffit à chauffer les trois niveaux de la maison. « On peut aller partout dans la maison sans ressentir de changement de température. C’est extrêmement agréable », apprécie-t-elle. Les six mois de travaux ont été assurés en autoconstruction et par des entreprises (SARL Guyot, etc.). Originalité qui intrigue les voisins: une façade est bardée de bois brûlé.
Une nouvelle jeunesse pour cette maison du centre-ville de Vannes (Morbihan). Quand elle l’achète en 2013, la famille Guêné-Bruneau ne tombe pas sous le charme des vieilles moquettes. Ni du carrelage démodé et des façades « moches ». Ni du chauffage au gaz et de l’organisation antibioclimatique. D’abord, cuisine et salle de bains au sud avec de toutes petites fenêtres. Ensuite, pièces de vie ouvertes sur le nord… Pas question pour autant de faire table rase du passé. « On voulait laisser la maison le plus possible en l’état, donc garder les matériaux bruts », insiste Jean.
Pour en savoir plus, retrouvez notre reportage complet sur cette maison rénovée dans le magazine La Maison écologique n°103. En kiosques jusqu’à fin mars 2018 ou sur commande ici.
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