Gourmandes en énergie, pas toujours performantes, polluantes à cause des fluides frigorigènes, les PAC souffrent de nombreux préjugés. Elles peuvent pourtant être d’efficaces systèmes de chauffage.
Mais uniquement sous certaines conditions.
C’est de loin le premier équipement de chauffage classé EnR (énergie renouvelable). 1 011 410 pompes à chaleur (PAC) aérothermiques(1) ont été vendues en 2021 (+ 12,4 % par rapport à 2020). La même année, les Français ont acheté 320 010 poêles à bois et fait installer 3 220 PAC géothermiques. Adoubées à la faveur de la nouvelle réglementation environnementale RE2020, les PAC peuvent-elles être considérées comme un mode de chauffage écologique ? Pour Olivier Sidler, spécialiste des bâtiments à très basse consommation et porte-parole de négaWatt, la réponse est sans appel : « La PAC fera mieux que n’importe quel autre système de chauffage, à certaines conditions. » La première est que le logement dans lequel on envisage d’installer la PAC soit efficacement isolé. Sans cela, il faudrait disposer ou mettre en place des solutions de chauffage complémentaires – convecteurs électriques, PAC hybride (associée à une chaudière à condensation, par exemple). Au risque d’obtenir un résultat contre-productif avec une pointe de consommation électrique, des consommations d’électricité supplémentaires et des émissions de gaz à effet de serre (GES) pas assez réduites.
Des émissions divisées par 100
D’après ce spécialiste, qui vient d’écrire un rapport sur le sujet(2), si la maison est bien rénovée thermiquement, les PAC fonctionneront dans des conditions exceptionnelles conduisant à des émissions de GES, des consommations d’énergie et des appels de puissance extrêmement faibles. « Concrètement, pour les logements actuellement de classe F et G chauffés au gaz ou au fioul, on observe une division par 100 des émissions de GES et par 15 des consommations d’énergie primaire [si il y a eu des travaux préalables de rénovation, ndlr] », résume-t-il. Cette rénovation performante – qui entend isolation du toit, des murs, des plafonds, des planchers bas, changement des menuiseries et ventilation double flux – doit faire en sorte que la température de départ de l’eau vers les radiateurs ou plancher chauffant (les émetteurs) ne soit plus de 90°C, mais de 45°C. Pour rappel, les PAC ne peuvent pas produire d’eau à plus de 55°C. Sans une bonne isolation, « une PAC en remplacement d’une chaudière travaillant à 90°C conduirait à une insuffisance de chauffage ».