Dossier : Bûche et granulé, Ça twiste pour le poêle mixte

DOSSIER 137

Dans un poêle mixte, bûches comme granulés peuvent brûler. L’offre de cet équipement se diversifie et vaut le coup d’œil ! Classique ou bouilleur, foyer commun ou séparé, automatique ou manuel ; les fabricants proposent une gamme élargie. Plus onéreux que leurs cousins monocombustibles, ils offrent tout de même de nombreux avantages.

La Programmation annuelle de l’énergie (PPE) du gouvernement vise entre 219 et 247 TWh de production de chaleur renouvelable en 2028. Or, celle-ci n’était que de 157,8 TWh fin 2021. La marche est haute ! Pour atteindre cet objectif, la PPE mise notamment sur le bois, en particulier au sein des foyers. Ce combustible présente en effet de nombreux atouts.

Premièrement, il s’agit d’une énergie vraiment renouvelable. La ressource se reconstitue vite, à l’inverse des énergies fossiles (lire encadré p. 37). Deuxièmement, c’est une énergie locale qui divise les émissions de CO2 par 12 par rapport au fioul, 6 par rapport au gaz et 4,5 par rapport à l’électricité, d’après l’Ademe, en comptabilisant l’énergie consommée du « puits » à la chaleur produite. Enfin, se chauffer au bois est économique. Même si les prix des granulés, plus chers que les bûches, ont flambé l’an dernier (lire p. 44-45), ils sont restés en-deçà de ceux du fioul et de l’électricité, d’après l’association nationale du chauffage au granulé Propellet. « Pour le gaz, il y a un moment où on a été au-dessus en raison du bouclier tarifaire, mais désormais on est revenu au même tarif », commente éric Vial, son délégué général.

Des ventes qui flambent

En 2022, porté par les aides du gouvernement, le marché des appareils domestiques de chauffage au bois a progressé, avec un fort regain d’intérêt pour les poêles à bûche (+ 30 % d’après Observ’Er). S’ils restent une niche, les poêles mixtes, aussi appelés hybrides, dans lesquels on peut brûler bûches et granulés, ont également tiré leur épingle du jeu avec + 32 % d’unités vendues (soit 1 190 en 2022). « C’est la page de notre site Internet la plus consultée depuis l’année dernière ! », témoigne Xavier Hamonet, cofondateur de l’association Conseils thermiques.

Encore rares il y a quelques années, ils sont désormais proposés par de plus en plus de marques et combinent de nombreux avantages : ils permettent d’utiliser son poêle comme un poêle à bois classique, avec un chargement de bûches régulier, et de jouir en même temps de l’automaticité et des possibilités de gestion thermostatique et de pilotage offertes par les poêles à granulé.

La plupart sont capables de basculer en mode pellet (granulé) lorsque la combustion des bûches est terminée et que le thermostat se déclenche, ou aux heures programmées. L’autonomie peut alors être d’un ou deux jours. Fini les réveils et les retours du travail dans une ambiance glacée !

Les poêles mixtes séduisent depuis longtemps les adeptes du bois qui souhaitent gagner en confort. « Ils intéressent des agriculteurs, par exemple, qui font leur bois, mais qui veulent rentrer dans une maison chaude », illustre Sébastien Thomas, d’énergie 2000+, installateur des poêles mixtes Rika.

Leur prix décourage cependant souvent de passer le cap. Si des marques de qualité sont parvenues à développer des poêles à des prix raisonnables, comme les fabricants Dielle et Nobis (lire p. 44), il faut compter entre 5 000 et 10 000 € pour un poêle mixte robuste et éprouvé, soit le double d’un poêle à bûche simple.

Une arme anti-pénurie

L’envolée de ventes repose aussi sur la crainte de pénuries. « Depuis l’automne 2022, on voit des partisans des poêles à granulé passer le pas du mixte, affolés par les médias quant aux risques de pénurie et à l’augmentation des coûts des pellets. Ils ne veulent pas renoncer au confort des granulés, mais veulent sécuriser leur approvisionnement et réduire le budget combustible », fait remarquer Corinne Chaurang, responsable de ventes France chez Jolly Mec. « Pour que cela vaille le coup, il faut cependant avoir accès à des bûches de qualité peu chères, et utiliser au moins la moitié du temps ce mode de chauffage », complète Xavier Hamonet. D’autant que la chambre de combustion et la fumisterie sont optimisées pour un fonctionnement avec des bûches.

La peur de la coupure d’électricité fait également partie des arguments avancés. « L’année dernière, on a clairement vu une augmentation des questions sur ce sujet », poursuit Corinne Chaurang. Les poêles à granulé nécessitent d’être branchés. Les mixtes offrent donc la possibilité de fonctionner de façon autonome en mode bûche.

Complexes techniquement, souvent chargés d’électronique, les mixtes peuvent cependant rencontrer des problèmes de combustion et des pannes. Encore plus que pour les autres poêles, l’entrée de gamme est ainsi déconseillée. Comme pour les appareils à granulé, le bruit peut aussi, pour certains modèles, être gênant. Enfin, il faut avoir de la place pour installer le poêle, souvent massif, et pour stocker les deux combustibles. Réfléchir à ses besoins réels, étudier les différents poêles mixtes et faire chiffrer les autres solutions de chauffage est aussi indispensable avant d’investir.


Grrrrranulés de bois, flambée des prix mais pas de pénurie



CHAUFFAGE – GRANULÉS DE BOIS

« Oui, il y a une tension, mais avec 240 000 t fournies chaque mois aujourd’hui et un doublement des capacités de production en cours pour 2028, on ne peut pas parler de pénurie, nous expliquait mi-octobre Éric Vial, directeur de Propellet, association nationale des professionnels du chauffage aux granulés de bois. Les granulés s’achètent habituellement par lot de 20 à 30 sacs de juin à novembre ; cette année, les achats ont commencé dès mars, et en plus grande quantité », d’où la forte tension sur l’approvisionnement. Le doublement des tarifs sur un an est dû à la hausse du coût des matières premières (x 2), de l’électricité (jusqu’à x 14) nécessaire à la production et du carburant (+ 30 %) pour le transport. « Le prix cohérent est aujourd’hui à 600 €/t. Au-delà, c’est la panique qui fait grimper la note. » À 0,13 € TTC/kWh, le granulé est toujours compétitif face à l’électricité dont les tarifs n’explosent pas chez les particuliers seulement grâce au bouclier tarifaire encore en vigueur pendant quelques mois…

Brèves d’actualités extraite de notre magazine n°132, disponible en kiosque jusque fin janvier 2023 et ici sur notre site.


Micro-chaudière pour habitats légers



Article initialement publié dans le magazine La Maison écologique n° 130

CHAUFFAGE

Assurant à la fois le chauffage et l’eau chaude sanitaire et pouvant même servir à cuisiner, Aezeo a conçu un poêle-chaudière à bûche suffisamment petit pour s’adapter aux micro-habitats et habitats légers ou mobiles qui atteignent difficilement le confort thermique avec des poêles classiques. Avec une faible surface à chauffer et un manque d’inertie des matériaux utilisés, il fait souvent trop chaud durant la flambée et trop froid le matin. La fonction bouilleur (ou hydro) de ce Tinylus apporte même une part conséquente de sa production d’énergie sur de l’eau circulante qui peut être stockée dans un ballon tampon isolé de 150 à 300 l. D’une puissance d’environ 3,5 kW sur l’eau et 2 kW sur l’air, le Tinylus fait appel à des bûchettes de 15 à 20 cm de long et 5 cm de diamètre.
Tarifs : 6 100 € en kit (ballon 150 l) + 960 € stage de fabrication ou 7 200 € monté.
Crédit photo : AEZEO

Reportage : autonome en bois de chauffage

autonome en bois de chauffage

Notre combustible pousse dans le jardin

Vanessa et Nicolas alimentent un poêle bouilleur avec le bois que leur offrent les arbres de leur terrain.

Combien nous coûte notre chauffage ? Un peu de carburant, beaucoup d’huile de coude et une chaîne de tronçonneuse de temps en temps. »

En rénovant cette vieille longère, Vanessa et Nicolas ont atteint l’autonomie en chauffage grâce à leur 8 ha de terrains.

Une bonne partie est en zone humide ou consacrée aux 1 000 poules pondeuses de Vanessa, mais les parcelles boisées suffisent amplement à alimenter le poêle bouilleur qui a remplacé les anciens radiateurs électriques et permet même de produire l’eau chaude sanitaire. Ajoutez des éclairages 100 % LED, un lave-linge à double entrée raccordé directement au chauffe-eau solaire sans avoir besoin d’utiliser sa très énergivore résistance électrique et vous obtenez ainsi une facture d’électricité de « 35 € par mois, dont 20 € d’abonnement, se réjouit le couple. C’est valorisant de constater que ta consommation équivaut à 25 % de la moyenne indiquée par EDF pour un foyer équivalent en taille et en nombre d’habitants! ».

En outre la corvée de bois est loin de les effrayer. « Ça défoule », sourit Vanessa. Un merlin à la main, elle assomme ses coins à bûches jusqu’à avoir le dernier mot. « Le fendage, c’est l’exutoire. Si tu es en colère, tu vas fendre deux ou trois bûches, tu reviens calmé. »

Autre avantage : « Le bois te chauffe trois fois. Quand tu le coupes, quand tu le fends et quand tu le mets dans le poêle.»

 


Autonomie et chauffage au bois

chauffage au bois

Le bois, champion de la chaleur renouvelable

Energie écologique, facilement disponible et bon marché, le chauffage au bois est une des meilleures solutions. Poêle de masse, poêle bouilleur ou cuisinière… la palette des équipements est large. Comment se repérer parmi toutes les options pour devenir le plus autonome possible ?

Le chauffage, l’eau chaude sanitaire et la cuisson représentent 80 % des besoins énergétiques d’un foyer(1). Une ressource renouvelable, locale et économique peut répondre à ces trois postes : le bois. Même si le coût des appareils est parfois plus onéreux que celui de solutions fossiles, le prix du combustible et sa stabilité entraînent des retours sur investissement rapides : 4 ans pour un poêle bouilleur autoconstruit, jusqu’à 8-10 ans pour une chaudière à bois déchiqueté. Pour le bois bûche (50 cm), compter 3,5 c€/ kWh de PCI(2), contre 8 c€/kWh pour le fioul et 16 c€/ kWh pour l’électricité(3). Les granulés (7 c€/kWh) conviennent à qui cherche le confort de l’automatisation ou possède un petit espace. En outre, pour l’autonomie, mieux vaut éviter produits manufacturés et appareils nécessitant un apport électrique. Et disposer d’un endroit sec pour stocker le bois et d’huile de coude pour la manutention.

Alors, poêle à convection, à hydro-accumulation dit « bouilleur », de masse, rocket stove, chaudière, quel appareil choisir ?

 

 


Comparatif du coût des divers moyens de chauffage: notre étude inédite

Les moyens de chauffage passés au crible d'une étude exclusive de comparaison des coûts par Olivier Sidler (Enertech) et le magazine La Maison écologique

Une étude exclusive a été réalisée pour le magazine La Maison écologique. Son auteur n’est autre qu’Olivier Sidler, fondateur du bureau d’études Enertech et ex-formateur de l’Institut négaWatt. Elle compare les coûts globaux des moyens de chauffage (hors émetteurs). C’est-à-dire l’investissement initial, le coût de l’énergie ou du combustible, les frais d’entretien, les abonnements spécifiques.

Les énergies renouvelables sur le podium

Les coûts sont considérés hors crédit d’impôt et aides publiques. Pour les énergies renouvelables, l’investissement initial est donc en réalité moins élevé. Les graphiques obtenus grâce à cette étude inédite prennent l’hypothèse d’un investissement sur fonds propres. Le recours à l’emprunt changerait notablement les résultats, avec une dépense annuelle très faible les premières années.

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Chauffage au bois : les poêles de masse

les poêles de masse

Une chaleur douce à coup de masse.

Les poêles de masse permettent de concilier chaleur agréables, combustible économique et corvées de recharge de bois peu fréquentes.

Le poêle de masse, tout le monde en rêve ! Alimenté par des bûches, il fonctionne non pas par convection mais majoritairement par rayonnement. Il ne chauffe donc pas l’air mais des masses (murs, sols…) capables de conserver la chaleur et de la restituer sur le long terme. Conséquences : il procure une chaleur douce, constante, homogène, sans « courants d’air » pendant 12 à 24 heure. Il est en outre très économe en bois.

Mais si tous les amateurs de chauffage à bûches n’ont pas leur poêle de masse, c’est que l’investissement de départ est important.

 

 


Chauffage au bois : les poêles à granulés

les poêles à granulés

Les poêles à granulés, le bois sans tracas.

Les poêles à granulés connaissent un succès grandissant. Ils restent cependant relativement nouveau et assez méconnus. Automatiques et souvent programmables, ils sont pourtant simples d’utilisation et offrent de très bons rendements.

Le poêle à granulés s’occupe de tout pour vous (ou presque). Il allume le feu sur commande, puis l’alimente en granulés au fil des besoins, de façon à garder la température du thermostat. Et ce jusqu’à ce que le réservoir soit vide, en général au bout de 12 à 72 h. Alors seulement, il faut travailler un peu pour le recharger, sauf pour les poêles raccordés à un silo de stockage, qui supposent par contre d’avoir de la place disponible. Le poêle à granulés offre en tout cas un grand confort d’usage et de vie.


Chauffage au bois : les poêles à bûches

les poêles à bûches

Les poêles à bûches, robustes et économiques.

Performants et modernes, les poêles à bûches présentent un bon rapport qualité/prix et brûle un combustible accessible et bon marché. Mais pour être efficace, il doit être bien dimensionné, bien réglé et surtout bien utilisé.

La bûche est le combustible le moins cher du marché ! Elle est d’autant plus intéressante que le bois est une ressource renouvelable et souvent locale, voire gratuite pour qui « fait son bois ». Son utilisation nécessite de supporter quelques contraintes. Il faut organiser son approvisionnement et son stockage, accepter d’alimenter régulièrement le foyer (toutes les 45 mn environ) et de vider les cendres du réservoir. Mais quelle belle flamme !

 


Chauffage au bois des villes, chauffage au bois des champs

Chauffage bois

Pour sa 23ème émission, les Clés de la Rénovation abordent un thème mythique, le chauffage au bois.
Pour faire le tour de cette question, aux côtés du Cler – Réseau pour la transition énergétique, retrouvez Thomas Perrissin, directeur général d’Okofen France et Nicolas Paloc, conseiller de la plateforme énergie à l’Alec 27.

Chauffage au bois des villes, chauffage au bois… par reseau-CLER

 

Minutage des questions

1’30 Quels types de combustibles bois existent ? Quelles essences de bois pour les bûches, les granulés ou les plaquettes ?
2’50 Quels sont les arguments à mettre en avant auprès de son propriétaire pour demander la pose d’un poêle à bois ? Lire la suite