Cahier pratique finitions : Haro sur la pétrochimie, bonjour la finition naturelle

cire vernis CAHIER PRATIQUE FINITION

Pour remplacer les vernis polyuréthane, acrylique, cellulosique, glycérophtalique, il existe plusieurs types de produits de finition écologique qui conservent l’aspect naturel du bois. Après l’huile (lire La Maison écologique n°134), voici le vernis et la cire. Fabriqués à partir de matières premières renouvelables issues du végétal ou de l’animal, leurs rebuts sont compostables. Microporeux, ils laissent l’éventuelle humidité s’évaporer facilement. Et ils peuvent être faits maison !

Avant d’appliquer votre finition, préparez votre table ou votre bureau. Poncez dans le sens des fibres du bois (grain 100/120, puis recommencez avec un grain plus fin 140/150), afin d’obtenir une surface bien lisse et douce. Après avoir bien dépoussiéré, appliquez une sous-couche d’huile (l’imprégnation) à la brosse et en couche fine. Dans l’heure qui suit, enlevez ou répartissez l’huile avec un chiffon selon son imprégnation. Attendez au moins 24 h avant de poncer (grain 180) et dépoussiérer. Votre table est prête à recevoir sa finition naturelle.

Pour une finition vernie

Le vernis est une protection de surface, très facile à nettoyer mais difficile à entretenir. Une fois usé, même localement, il faut poncer l’ensemble du support et recommencer la protection. Son aspect est satiné ou brillant. Il doit être appliqué en plusieurs couches fines avec minutie pour ne pas laisser de traces des outils d’application. Il est idéalement appliqué en deux couches de finition sur une première couche d’huile qui fera office de sous-couche (l’imprégnation).

Comme pour les huiles dures, il existe dans le commerce deux types de vernis prêt à l’emploi (avec ou sans solvant). Les avantages et inconvénients sont les mêmes que pour les huiles. Les premiers sont diluables à l’eau, mais doivent être utilisés plus rapidement. Les seconds imprègnent en profondeur le support, se conservent plus longtemps, mais dégagent de fortes odeurs à l’usage.


Finition : Protéger sans polluer, bonjour la finition naturelle

CAHIER PRATIQUE FINITION NATURELLE protéger

Épisode 1 sur 2 : Protéger avec l’huile.

Vernis polyuréthane, acrylique, cellulosique, glycérophtalique sont certes des produits très performants et efficaces pour protéger le bois des salissures du quotidien. Mais, même  si les normes contraignent les fabricants à produire de plus en plus « écologique », ces produits restent à base de plastique issu de la pétrochimie, toxiques à la fabrication et à l’utilisation. Sans parler de leur dégradation dans le temps, sous forme de poussière, qui se retrouve dans l’air et dans l’eau. De plus, le bois, matériau vivant, a besoin de perspirer. Trop étanches, ces produits bloquent le passage de l’air, parfois cause d’un vieillissement prématuré. Alors, comment protéger nos meubles sans s’empoisonner ni
polluer l’environnement ?

Au naturel, il existe plusieurs types de produits de finition écologiques qui conservent l’aspect authentique du bois : huile, vernis et cire. Fabriqués à partir de matières premières renouvelables issues du végétal (lin, colza, tournesol, soja, ricin, cire de carnauba) ou de l’animal (cire d’abeille, gomme laque), leurs rebuts sont compostables. Tous sont microporeux : l’éventuelle humidité que le bois peut contenir peut facilement s’évaporer. Un bonus pour sa durabilité. 


Existe-t-il des peintures naturelles au rendu brillant  ?



Bonjour. J’ai lu votre hors-série sur les peintures naturelles. J’y ai trouvé beaucoup d’informations, c’est bien documenté. Bravo ! Cependant, pourriez-vous m’indiquer quelqu’un qui pourrait me renseigner sur les peintures qui pourraient ressembler à la glycéro ? Je veux dire dans l’aspect fini « brillant ». En effet, je repeins des portes qui étaient faites à la glycéro, je me protège bien pour les poncer, et ma maison étant sombre, l’aspect brillant m’intéresse. Je voudrais trouver quelque chose qui ne soit pas toxique. Pouvez-vous m’aider dans ce sens ? V.-B. S


Réponse de Bruno Gouttry, artisan peintre, auteur et formateur sur les peintures et enduits naturels (brunogouttry.fr), qui a aussi grandement participé à la réalisation de notre toute nouvelle Masterclass peintures naturelles.

Avant la pétrochimie et la mise sur le marché des peintures glycérophtaliques (peinture à l’huile de synthèse), il existait une peinture riche en huile végétale (lin, noix…) appelée « laque » ou simplement « peinture à l’huile ». Peinture utilisée pour protéger les menuiseries, le mobilier extérieur et même les carrosseries de voiture. Peinture résistante aux intempéries, aux lessivages et aux frottements. Heureusement, cette peinture existe toujours et a gardé le même nom « laque ». Il en existe deux sortes : une dite à l’eau et une aux solvants. Les deux font le même travail. Mais je préconise celle avec solvant pour ce genre de rénovation. La plupart des fabricants de peinture naturelle en produisent. Renseignez-vous chez votre revendeur de produits naturels pour l’habitat.

Complément de réponse de la rédaction de La Maison écologique : Pour en apprendre encore d’avantage sur les peintures naturelles, n’hésitez pas à suivre notre première masterclass sur le sujet, une formation en ligne en 12 vidéos + bonus, réalisée en partenariat avec Bruno Gouttry et Faisons le mur.

Infos et inscriptions > www.sommet-masterclass-kaizen-la-maison-ecologique.com/lme-masterclass-peinture


Masterclass peintures naturelles – vidéos

Masterclass peintures naturelles

La rédaction du magazine
La Maison écologique
lance sa première masterclass en ligne !

Dédiée aux peintures naturelles à fabriquer soi-même, cette masterclass est d’ores et déjà ouverte >> inscriptions <<.

12 vidéos pour vous accompagner, quel que soit votre niveau

  • Module 1 : Avantages, inconvénients et erreurs à éviter avec les peintures naturelles

  • Module 2 : Les différents supports et typologies de peintures

  • Module 3 : Chronologie des travaux et préparation des supports

  • Module 4 : Caisse à outils du peintre au naturel

  • Module 5 : Préparation et choix des pigments

  • Module 6 : Secrets d’application

  • Module 7 : Recettes de peintures à la caséine

  • Module 8 : Recettes de badigeon et peintures à la chaux

  • Module 9 : Recette de la peinture à l’ocre, ou peinture “suédoise”, pour bois extérieur ou intérieur

  • Module 10 : Fabriquer sa laque pour peindre bois et métal, en intérieur comme en extérieur

  • Module 11 : Recette de peinture à l’argile-colle

  • Module 12 : Recette de peinture au fromage blanc

+ en bonus, le replay des 64 minutes de questions-réponses entre les abonné-es au magazine La Maison écologique et deux professionnels des peintures naturelles

Webinaire peintures naturelles

 

+ en cadeau, un carnet (pdf) des 20 meilleures recettes de peintures naturelles publiées dans nos magazines La Maison écologique.

Carnet de recettes peintures naturelles

 

Ne manquez pas notre première masterclass en ligne >> Inscription ici

 

 

Des pros et formateurs pour vous guider

portrait-Bruno-GouttryBruno Gouttry, artisan, formateur (sur 10 de nos 12 vidéos) peintures et enduits naturels

Artisan passionné depuis 20 ans, j’allie esthétisme, confort de l’habitat et respect de l’environnement. Peintre décorateur à Saint-Etienne de Geoirs en Isère, je pratique les enduits à la chaux, à l’argile, mais aussi le sgraffito et les peintures bio. Je suis également auteur de livres et d’articles (pour La Maison écologique entres autres) sur ces sujets de prédilection et j’anime régulièrement des formations.

 

Alison Hilton, artisane formatrice enduits et peintures naturelsAlison-Hilton

Depuis 2010, le cœur de mon travail tourne autour de la terre crue : en enduits, fibrée pour des cloisons, en badigeons ou peintures… Implantée sur la presqu’île Guérandaise, je réalise des travaux, je forme et j’anime des chantiers participatifs autour de ces matières, ainsi qu’avec des enduits chaux, chaux-chanvre ou d’autres peintures naturelles (caséine, chaux, etc.)

 

 

Elodie Pichereau – Les Fées de Matières, peinture, décoration et Coaching Travaux

Pour du clé en mains ou en aide à l’autoconstruction, j’accompagne les particuliers dans leurs projets de travaux et de décoration écologiques. Peintre professionnelle durant 15 ans, je privilégie les finitions naturelles : peinture au fromage blanc, à la caséine, chaux-lait, badigeon suédois à l’huile de lin…

 

Masterclass réalisée en collaboration avec Gautier, de Faisons le mur

 

>> Inscription ici <<

Mise en ligne prévue pour la première quinzaine d’octobre.
Bruno, artisan-formateur, Gautier de Faisons le mur et Julie du magazine La Maison écologique, vous ont concocté une vidéo dans les conditions du direct pour vous présenter les coulisses de cette masterclass. Bon visionnage !


Décrypter les étiquettes des pots de peinture

ETIQUETTES ENQUETE décrypter les étiquettes de pots de peinture, La Maison écologique, Hors série 17

On nous le répète, bien consommer c’est se renseigner. Il suffirait de lire les étiquettes pour faire des choix éclairés. Mais sur les pots de peinture… quel vide ! Aucune obligation pour le fabricant d’y lister les composants. Et peu d’encadrement des terminologies employées. La fiche technique de la peinture et sa fiche de données de sécurité, parfois téléchargeables sur le site Internet de la marque, peuvent nous en apprendre un peu plus. Quoique… Si, enfin, vous obtenez la liste des ingrédients, difficile de la décrypter ! Les fabricants de peintures « naturelles » sont bien plus nombreux que les conventionnels à faire preuve de transparence, même si quelques arrangements ou omissions se font jour.

Quelques conseils préalables pour choisir vos peintures :

• Préférez les produits dont la composition est clairement indiquée sur l’emballage (ou à défaut sur la fiche technique).

• Vérifiez la présence et identifiez les éléments principaux de la peinture : liant, diluant, pigment, charges, additifs, que nous signalons ici respectivement en vert, bleu, gris, orange et rouge.

• Essayez de définir l’origine des ingrédients : naturels, naturels transformés ou synthétiques, ici respectivement signalés par N, NT et S.

Décrypter les étiquettes des pots de peinture

Analysons quelques exemples concrets représentatifs des principaux types de peintures dites écologiques…

  • une peinture minéraele
  • une peinture moins naturelle qu’il n’y parait
  • une peinture à l’huile
  • une peinture organique à l’eau en poudre
  • une peinture de grande surface
  • et sans odeur !

Découvrez notre comparatif des peintures de finition écologiques prêtes à l’emploi


Cahiers pratiques DIY : 20 recettes de peintures à faire soi-même

CAHIERS PRATIQUES 20 recettes à faire soi même, La Maison écologique, Hors série 17

Retrouvez 11 cahiers pratiques DIY :

  • Trouver la bonne couleur avec une peinture au fromage blanc

    La peinture au fromage blanc se destine principalement au mobilier et autres supports intérieurs ouverts type bois (idéalement brut), mais s’applique aussi sur des murs poreux de pièces non humides…

  • Un badigeon à la chaux

    Les murs à peindre se constituaient ici de deux matériaux. Celui en pierre enduit à la chaux recevra trois couches de badigeon, car l’épaisseur d’enduit n’est pas homogène et des pierres arrivent presque à fleur de la surface…

  • Une peinture à l’argile et colle de farine

    La plus simple des peintures à l’argile est la barbotine : de la terre et de l’eau. On l’utilise frais sur frais pour qu’elle fusionne avec un enduit terre, afin d’en lisser la finition ou lui donner une autre couleur…

  • Caséine, une peinture tout-terrain

    Produit naturel et économique applicable sur tous types de supports. Protéine du lait, la caséine permet d’élaborer très facilement une peinture saine et à moindre coût…

  • Peindre à la farine et à l’ocre

    Décorative et protectrice, une inspiration suédoise pour l’extérieur et l’intérieur. Une peinture faite maison, économique, qui respecte l’environnement et s’applique facilement, en extérieur comme en intérieur ? Vous ne rêvez pas ! 

  • Une peinture médiévale

    Recette du XIIIe siècle pour réaliser des décors à l’ocre et à la détrempe d’œuf et de colle de peau.  À Guédelon (Bourgogne), passionnés et archéologues bâtissent un château-fort en n’utilisant que des techniques de la fin du Moyen-Âge. 

  • Une laque à l’huile de lin

    Peinture lumineuse et lavable pour extérieur ou intérieur. L’huile étant très collante quand elle sèche, elle fait office de liant en peinture…

  • Finitions au goudron de bois

    Des recettes scandinaves pour protéger et décorer le bois en extérieur. Le goudron de bois est utilisé depuis très longtemps dans le nord de l’Europe pour réaliser des finitions protectrices pour le bois.

  • Une lasure à la bière

    Une p’tite blonde pour lasurer vos supports boisés de la couleur qui vous sied. Lendemain de fête. Vous sortez le pied du canapé, le voilà collé au sol. La tête qui tourne, vous vous appuyez sur la table basse. 

  • Peinture à la pomme de terre

    Simple comme une purée, une finition aux tonalités douces qui donne la patate ! La pomme de terre contient de la fécule. Collante, cette substance que l’on trouve dans d’autres aliments peut servir de liant dans une peinture. 

  • Carnet de recettes

    Chaux-lait – La gouache – Glacis à la colle naturelle – Décorations à la cire d’abeille

    Glacis au vin blanc – Patine à la cendre – Détrempe à la colle de peau – Tempera à l’œuf et à l’huile

    Aquarelle – Le chaulage – La badigeon de base – L’eau forte – La patine à la chaux


Supports : Comment les préparer et quelle peinture y appliquer

SUPPORTS ENQUETES, Comment préparer les supports, La Maison écologique, Hors série 17

Bien des personnes voulant peindre leur habitat cherchent la peinture polyvalente, facile à appliquer et que l’on puisse utiliser sur n’importe quel support : murs, plafonds, fenêtres, portes… La peinture miracle… ou mirage ? Pour qu’un tel produit puisse exister, il faut que son liant (partie collante de la peinture) et ses additifs soient très performants et polyvalents. Malheureusement, seule la chimie de synthèse peut (parfois) obtenir un tel produit, qui ne peut être sans danger pour l’environnement et la santé. Pour les alternatives naturelles, il faut donc adapter le type de peinture au support à recouvrir. Dans nos habitats, il en existe principalement trois types : ceux en matière végétale (bois et dérivés), le minéral (dont la plupart des murs et plafonds) et le métal.

Les peintures naturelles recourent à trois types de liant. Ceux d’origine végétale : huiles (lin, noix, tournesol…), résines, fécules, cellulose… Les liants minéraux : chaux, silicates, argile… Et les liants d’origine animale, tels que la cire et la caséine. Pour faire simple, les liants végétaux se marient aux supports végétaux, les liants minéraux s’utilisent sur le minéral, les liants d’origine animale s’emploient sur les deux. Le métal, très particulier, ne peut être recouvert que par un produit à base d’huile.

Mais la vie n’est pas si simple et, sur les étiquettes des pots de peinture, il est rarement inscrit l’origine du liant. Par contre, les peintures sont classées par famille et les termes utilisés sont les mêmes d’une marque à l’autre. Pour ne pas vous mélanger les pinceaux, plongez dans le tableau p. 30.

Préparation avant finition : Comment préparer les supports ?

Dans les travaux de peinture, l’étape la plus importante est la préparation du support. Son nom l’indique : il supporte la finition. S’il est mal fixé, il tombera et avec lui la finition. Cette préparation garantit la longévité et la qualité des travaux, ainsi que le résultat esthétique.


Peintures : ne chassez pas le naturel, il revient au galop

ENQUETE ENQUETE FILIERE PEINTURES NATURELLES FILIERE ENQUETE, La Maison écologique, Hors série 17 PEINTURES NATURELLES ENQUETE NATURELLE, La Maison écologique, Hors série 17

Plus simples à mettre en œuvre, couleurs vives, séchage rapide, conservation longue durée ; la chimie et ses peintures synthétiques, mises au point dans les années 1950, ont mis le travail de peintre à la portée de tous. S’il est appréciable de pouvoir mettre la main à la pâte, cette simplicité semble pourtant avoir atteint ses limites. Trop lisse, trop plastique, trop parfait, le synthétique se heurte au besoin de sens et de vivant. Poussés par leurs craintes que la chimie les empoisonne à petit feu, le besoin de réduire leur impact environnemental, mais aussi l’envie de recevoir et transmettre des gestes et des savoirs ancestraux ; beaucoup se tournent vers les peintures « naturelles ». Un marché à la fois confidentiel qui ne représente même pas 1 % du marché global de la peinture, mais où les acteurs fleurissent… autant que les définitions. Entre greenwashing, affirmations farfelues et législation floue, difficile de s’y retrouver.

S’agit-il réellement de peintures naturelles ?

Bio, écologique, green, pure, oxygène, biosourcée ; les peintures rivalisent d’appellations vantant les mérites de leur prétendue innocuité. Mais derrière ces autoproclamations, s’agit-il réellement de peintures naturelles ? Le règlement européen Reach entré en vigueur en 2007 définit la notion de « naturel » comme substances présentes dans la nature, telles quelles, non traitées ou issues de faibles transformations(1). Pour bénéficier de cette appellation, il faut contenir au moins 95 % d’ingrédients naturels d’après le Guide pratique des allégations environnementales publié en 2012 par le ministère de l’Environnement. Sous ce seuil, seuls les composants concernés peuvent être qualifiés de naturels. « Avec cette définition, il n’existe aucune peinture naturelle. La caséine, obtenue par acidification du lait, ne peut être tolérée, comme la chaux qui subit une transformation trop importante. Même le pain ne sera pas considéré comme naturel », constate Jean-Luc Monfort, directeur commercial de Natura. Pour être conforme aux réglementations, il faut préférer les termes « d’origine naturelle ».


Alternatives : Transformez vos plantes en pigments

Alternatives - Transformez vos plantes en pigments, La Maison écologique, Hors série 17

Le « rouge coquelicot » annoncé sur le pot de peinture a plus de chance d’être issu d’une chimie à base de pétrole ou d’oxydes métalliques comme le cobalt ou le cadmium – non sans danger pour la santé et les biotopes – que d’un doux jus de pétales. Depuis que l’industrie a synthétisé, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les nuances de la nature et plus encore afin de les produire en masse, à faible coût et plus résistantes au temps, on en a presque oublié que les plantes produisent des couleurs qui méritent de porter leur nom. Moyennant de bonnes connaissances et un savoir-faire, il est possible d’obtenir avec des végétaux un pigment, c’est-à-dire un colorant sous forme de poudre, tout à fait durable.

Dans son atelier au Faouët (56), Michel Garcia en fabrique. « Fabrique », car « les couleurs que l’on voit dans la nature sont rarement celles que l’on va extraire ». Les plantes contiennent plusieurs colorants, de leurs racines à leurs boutons floraux, l’un dominant parfois la composition et pouvant être concentré dans une partie précise. On les classe par grandes familles, parfois divisées en sous-groupes (voir tableau p. 38). 

Les subtiles nuances des plantes

Les flavonoïdes sont sources de jaunes et verts ; les quinones, de rouges-violacés… La quantité de nuances est énorme. Mais toutes ne peuvent devenir de « bons » pigments. Ces derniers doivent être « solides », c’est-à-dire conserver leur couleur dans le temps. « Ils ne doivent réagir ni à la lumière, ni à l’oxydation ou au pH du milieu, à d’autres substances… », explique l’expert. Le coquelicot est un faux ami : « Si on voulait extraire son beau rouge, on finirait avec un violâtre immonde qui virerait au gris », s’amuse-t-il. Les anthocyanes, famille de colorants dont il est riche, sont justement très sensibles, dits « fugaces ».  Les colorants d’une solidité naturelle sont rares. Le choix des plantes s’en trouve limité, surtout sur notre territoire(1).


Comment organiser son chantier

AVIS EXPERTS comment organiser son chantier de peinture, préparer un chantier de peinture, La Maison écologique, Hors série 17

Plus la préparation d’un chantier de peinture est réfléchie, plus on gagne de temps et moins le résultat esthétique sera sujet à déceptions. « L’organisation diffère en rénovation ou en neuf. Peindre un plafond quand le revêtement du sol n’a pas été réalisé est plus simple, assure Jeanne Falconetti, artiste et artisane depuis 23 ans. Il faut aussi gérer les meubles si le logement est habité, mesurer l’encombrement et le dérangement. » Bien qu’il soit préconisé de réaliser les tâches salissantes avant tous travaux de finition, ne pas hésiter à varier les plaisirs, car passer une journée entière à poncer pour la préparation du sol au plafond est fastidieux. Se munir d’un aspirateur de chantier, voire acheter une ponceuse qui peut s’y relier. Car même en préparant tout en amont, il faut parfois poncer entre deux couches de peinture.

Préparer un chantier de peinture

Notez sur votre calendrier le temps nécessaire à la préparation des supports, qui compte pour plus de la moitié dans le résultat final (lire p. 28 à 31). Pour les peintures « maison », ne pas oublier d’inclure le temps de fabrication dans le planning. « Il faut aussi attendre une journée avant de poser une peinture à l’argile si on part d’une base sèche, pour que l’argile gonfle avec l’eau. La chaux en poudre donnera aussi une peinture de meilleure qualité après quelques jours de repos », ajoute l’artisane designeuse Claire Malzac. Mais pour une peinture à la caséine qui finit par « tourner », elle laisse « juste 2 h avant de peindre. J’y ajoute de l’huile essentielle de clou de girofle pour une meilleure conservation ». Profiter de ce temps pour protéger le chantier, ce qui évite de bloquer la pièce inutilement et de laisser les éventuels adhésifs de masquage trop longtemps.

Protéger c’est gagner

Meubles, prises, boiseries et tout élément déjà finalisé doivent être protégés. Jeanne Falconetti utilise des draps achetés en brocante, vide-grenier ou chez Emmaüs et du feutre ou géotextile pour l’étanchéité. Alexandre Lebailly, artisan peintre depuis plus de 10 ans, spécialisé en peintures naturelles, utilise des bâches plastiques fixées entre elles par de la bande-cache et les recouvre de moquette de récupération pour ne pas les déchirer et pouvoir les réutiliser.

Au programme : La caisse à outil du parfait peintre