Benjamin est en pleine construction de sa maison familiale. Soucieux de minimiser les dépenses, de se faciliter la tâche et aussi parce que ça l’amuse, il a fabriqué nombre de machines utiles pour son chantier.
Autoconstruire sa maison, c’est une chose. Autoconstruire les machines nécessaires au chantier en est une autre… Pourtant, l’un ne va pas sans l’autre pour Benjamin Hatton. « Il est absurde d’élaborer une maison la moins impactante possible pour l’environnement, avec des matériaux biosourcés et locaux, si c’est pour la réaliser avec de l’outillage à bas coût fabriqué dans des conditions déplorables à l’autre bout de la planète parce que les bons outils coûtent cher », affirme-t-il. Pour autoconstruire sa maison en ossature bois et bottes de paille à Isserteaux (63) cet ingénieur en mécanique adepte du low-tech a ainsi choisi en de nombreuses occasions de fabriquer son outillage, au maximum avec des chutes de chantier et du matériel à sa disposition ou de seconde main. Bricoleur mais soucieux d’avancer dans son projet, il cherche toujours le compromis entre « plaisir de mettre les mains dans le cambouis » et efficacité.
Une grue, c’est pratique pour élever du matériel, mais c’est cher (y compris d’occasion), encombrant, pas évident à conduire et pas toujours acheminable sur un chantier. « Il y a en outre un aspect logistique lourd. Il faut faire appel à un transporteur, puis un monteur. Il faut ensuite la lester. Dès que l’on veut la déplacer, il faut utiliser un tracteur… », complète Benjamin. Alors qu’une chèvre de levage maison, c’est trois pannes aisément transportables et assemblées sur place. Idéal pour un terrain arboré comme celui de notre astucieux autoconstructeur. Pour fabriquer la sienne, il a utilisé deux jambes de bois (600 x 25 x 6 cm) et deux traverses coupées dans une troisième panne (1,85 m et 45 cm de long). Un assemblage à mi-bois rigidifie la structure.
« Passe-partout », la chèvre de levage
Un tirfor®, acheté d’occasion, est attaché à un point fixe. De l’autre côté, le câble est accroché au point haut de la chèvre à une tige filetée à haute résistance mécanique (ø 24 mm, classe 10.9). Il permet de bloquer la chèvre en position debout. Un palan à chaîne (du voisin) est fixé également au point haut. À une extrémité, les charges sont accrochées grâce à des élingues (neuves par sécurité). On tire sur l’autre extrémité pour les monter. « Pour éviter la fissuration des pannes autour des points d’accrochage du tirfor® et du palan, chacune d’elles a été renforcée en partie haute avec trois tiges filetées (ø 12 mm, 28 cm de long) qui précontraignent les fibres du bois. […]