Chez Raphaël et Julie, le réemploi est roi. Pour transformer cet ancien restaurant du centre-ville de Pau en une habitation bioclimatique, ils ont réutilisé ou détourné les matériaux et équipements de l’ancien bâti ou d’autres récupérés ailleurs.
Raphaël Fourquemin vient d’une famille « d’origine paysanne très modeste. On ne jetait rien, car tout peut toujours être utile. Pour financer mes études d’architecture à Paris, j’ai travaillé dans des agences qui faisaient à chaque fois tabula rasa de l’existant, on mettait tout à la déchetterie, même ce qui était en très bon état, et on reconstruisait à neuf ». Naît alors l’idée de tester la déconstruction, puis le réemploi des matériaux ainsi récupérés. Il déniche un ancien restaurant brésilien du centre-ville de Pau (64) pour en faire sa maison et « vérifier si mon idéal était farfelu ». Depuis sept ans, il habite en famille cette maison « rénovée à 80 % en réemploi », dont trois quarts de cette seconde main sont issus du site lui-même.
« Avec les problèmes d’approvisionnement et l’explosion du prix des matériaux, on prend conscience que si on peut les avoir localement et à moitié prix, c’est pas mal ! Mais il reste beaucoup de freins, notre société est très contrainte par des normes, des assurances, etc., grince Raphaël, qui a consacré aux travaux deux ans à plein temps, puis jonglé avec son activité d’architecte urbaniste et la création de l’association Idre (Interprofessionnelle de la déconstruction et du réemploi)(1). Il a fallu six mois rien que pour le démontage du bâtiment d’origine. » ;Pour ne rien faciliter, « un chantier, c’est fatiguant, physique, mais le soir on a le plaisir de regarder le travail qui a été fait. Quand tu déconstruis, plus tu avances, moins ton bâtiment ressemble à quelque chose. Après six mois à bosser comme un taré, je me suis retrouvé épuisé avec juste un gros tas de bazar ». La remise en œuvre de matériaux de réemploi est aussi « globalement plus longue, il faut retailler des pièces de bois tordues, etc. D’autant plus que j’ai voulu faire pas mal d’expérimentations ».
Dès ma plus tendre enfance, je rêvais d’une maison en bois au milieu de la forêt », raconte Sophie. Originaire du Limousin, son père charpentier l’a élevée dans l’univers du bois, un « matériau inscrit dans [s]on ADN ». Après avoir vécu de nombreuses années en location avec leurs deux garçons Isao, 18 ans, et Julen, 8 ans, Arnaud, professeur d’éducation socioculturelle, et Sophie, assistante maternelle, ont eu envie d’un refuge familial à leur image, en accord avec leurs convictions et leur façon de vivre. « On a d’abord cherché une longère et une grange à retaper », retrace Sophie. La découverte d’une parcelle de 1 800 m2 idéalement située en sortie du bourg de La Chapelle-Moulière (86), à deux pas de la forêt de Moulière, provoque un déclic. Le terrain « entièrement clos et arboré, se prêtait à merveille au projet d’une maison bois bioclimatique parfaitement intégrée au paysage », confie Arnaud. Pour rester dans l’écologie tout en se décidant à entamer un projet de construction, ils optent finalement pour « une maison ossature bois isolée en paille ».
Sophie et son fils Isao dessinent les plans de la maison en 3D et le bureau d’études Imagerie 3D, à Vouillé (86), établit les plans de construction. Ophélie Largeau, thermicienne, réalise quant à elle une étude thermique pour conseiller les propriétaires qui veulent s’approcher du passif. « Cet objectif ne pouvait être atteint qu’en trouvant un juste équilibre entre l’épaisseur de l’isolation, la surface de baies vitrées, la qualité de l’étanchéité à l’air, la performance de la VMC double flux et les matériaux intérieurs, avec l’objectif de se passer de chauffage et de climatisation »,
explique Ophélie.
L’orientation bioclimatique de la maison est mûrement réfléchie. En hiver, les grandes surfaces vitrées (28 m2 de vitrages) au sud et à l’est permettent de profiter de la chaleur du soleil. Un apport passif de chauffage, renforcé par le choix d’un triple vitrage doté d’un filtre Solar XPlus (Internorm) dont le traitement de couche est destiné à optimiser l’apport solaire. Pour le confort d’été, les protections solaires ont aussi été passées à la loupe : « Au sud, un débord de toit de 90 cm évite le rayonnement solaire à l’étage pour prévenir la surchauffe tout en laissant passer les rayons en hiver, car le soleil est alors plus bas », poursuit Ophélie. À l’est et à l’ouest, des stores en bambou amovibles et posés à l’extérieur protègent de la chaleur.
Au cœur du quartier de Pommeil, à Guéret (23), la maison paille de Delphine et Benoît German se fond littéralement dans le paysage. De la route, son toit végétalisé émerge comme un premier plan sur la ligne d’horizon.
Le couple a décidé de poser ses valises sur un terrain fortement en pente en 2017. D’abord pour répondre au projet d’agrandissement familial, mais aussi par désir d’un habitat écologique. « On habitait une maison des années 1950 dans le quartier de Pommeil auquel nous sommes très attachés. Il n’était pas question de faire construire ailleurs. L’idée était aussi de ne pas favoriser l’étalement urbain et de s’insérer dans la vie du quartier », raconte Delphine, 41 ans, fonctionnaire territoriale.
À quelques encablures de chez eux, une parcelle d’environ 1 000 m2, orientée sud-ouest, profitait d’une belle vue sur les toits de Guéret et sur l’arrondi des collines et des puys. « Ce terrain dont la pente est d’environ 20 % (dénivelé de 7 m entre le haut et le bas) était cultivé en potager par un voisin. Je passais à pied devant tous les jours. J’ai contacté le service du cadastre pour connaître le nom du propriétaire, à qui nous avons fait une proposition d’achat », se souvient-elle.
Le projet : une maison sobre, en ossature bois isolée en paille et modulable pour l’arrivée du petit troisième, Elzear, qui naîtra quelques jours après l’emménagement en août 2017. « On a cherché des architectes locaux avec la certification pro-paille du Réseau français de la construction paille (RFCP) et le courant est bien passé avec le duo creusois Pierre Barnérias et Charlotte Cornevin », poursuit Delphine. De son côté, Benoît, 43 ans, pense réaliser quelques-uns des travaux tout en poursuivant son travail d’éducateur sportif.
Compte-tenu des pentes du terrain, le projet de construction oscillait entre deux possibilités : construire une maison de plain-pied montée sur pilotis ou bien construire une maison en paliers avec une partie basse en rez-de-jardin et un plateau en partie haute.
Prendre son temps ne signifie pas flemmarder. Depuis 13 ans que vit cette maison, Caroline et Jean-Pascal ont construit, déconstruit, façonné, créé, cultivé, transmis, accueilli et poursuivent encore aujourd’hui leur formidable aventure.
Construire sa maison ? C’est dix ans de ma vie, mais c’est génial ! Et surtout, ça m’a fait grandir », s’exclame Jean-Pascal, enthousiaste mais un brin rêveur au souvenir du chemin parcouru. Plans, charpente, maçonnerie, isolation, menuiserie… Sa maison girondine est entièrement autoconstruite. Un long chemin fait d’apprentissages, de rencontres et, surtout, d’adaptation.
Tout commence il y a une quinzaine d’années. Ce vaillant quarantenaire acquiert alors ce petit bout de forêt constructible, à 300 m de l’église collégiale d’Uzeste (sud Gironde), et y implante son mobile home. Pendant un an, il mûrit son projet. Avec sa fille âgée de 12 ans, ils imaginent la maison de leurs rêves. Une autoconstruction, bien sûr. En bois, évidemment. Reste la question du temps. Jean-Pascal, alors chef de chantier dans les travaux publics, travaille quatre jours par semaine et ne peut se consacrer pleinement à son projet. Qu’importe. Il prendra le temps qu’il faudra et met au point, pour y parvenir, un tas de petites astuces.
En premier lieu, s’assurer des conditions de vie agréables. En trois mois, il construit une petite extension en bois à son mobile home, équipée d’un poêle à bûches, pour accueillir ses enfants confortablement pendant la durée du chantier. « Une fois les plans finis, je me suis rendu compte que l’endroit où j’avais prévu de faire ma maison n’était pas le bon. Le bon endroit, c’était là où j’avais mis le mobile home ! », s’amuse Jean-Pascal. Il faut donc modifier les plans, mais aussi démonter et déplacer l’habitation temporaire.
Il s’agit ensuite d’abriter la construction – bois, outils, matériel – et s’offrir des conditions de travail idéales, libérées des intempéries. Sa solution originale : une structure bâchée, en bambou, présent en profusion sur le terrain. « C’était exactement ma maison, mais 15 cm plus grande. Je n’ai démonté cette structure qu’au bout de trois ans, le jour où j’ai mis le pare-pluie rigide pour insuffler la ouate de cellulose en toiture. » Perchée dans la pente L’emplacement n’a pas été dicté par la facilité, mais par les envies du constructeur. À cheval sur une déclivité menant à la rivière et la forêt de bambous en contrebas, cette grande maison en bois et sa terrasse reposent sur un ensemble de pilotis et un rez-de-chaussée de 25 m2 semi-enterré en béton armé. […]
Perchée sur des pilotis, la maison érigée en Dordogne par Samantha et Nicholas n’induit pas d’impact lourd sur le terrain naturel, ni sur leur budget limité. Ses moins de 50m2 échappent aux contraintes de la réglementation thermique, allégeant encore un peu plus le projet.
Non, cette maison ne mesure pas 50, mais 49,72 m2. Une nuance de taille, puisqu’elle lui permet de ne pas être soumise à la Réglementation thermique 2012. « Cela nous a fait économiser au moins 10 000 €, calculent Samantha Fournier et Nicholas Claude. L’étude thermique n’aurait pas été le plus cher, il aurait surtout fallu un ou deux coûteux tests d’étanchéité à l’air, le poêle aurait dû être un modèle à régulation ou à granulés, soit 4 000 à 5 000 € au lieu de 1 500 €, nous aurions été obligés d’installer une source d’énergie renouvelable, une VMC… » L’ampleur du projet ne serait plus rentrée dans le « budget très serré ». Le couple a préféré « prioriser la qualité des matériaux et non les métrés carrés ». Pour compenser l’espace réduit, « nous nous sommes amusés à travailler les volumes et l’agencement. On peut dormir à sept ! ».
Échapper à l’énergie renouvelable obligatoire n’empêche pas d’être vertueux en la matière. « Un chauffe-eau thermodynamique (CET) coûte plus cher à l’achat et en consommation d’électricité. Sans compter l’usure prématurée avec notre eau chargée en calcaire. Et il est volumineux pour une petite maison. On a préféré s’abonner chez Enercoop, donc l’énergie qu’on consomme est 100 % renouvelable. On en a juste délégué la production, souligne Nicholas. Les entreprises ont le droit de sous-traiter, pourquoi serions-nous obligés de produire nous-mêmes notre énergie chez nous, payer l’installation, l’entretenir, etc. ? La produire collectivement est plus efficace. »
Quant à la VMC imposée par la RT, « on a préféré bâtir des parois perspirantes, donc étanches à l’air mais perméables à la vapeur d’eau », indique Samantha. Une ventilation temporisée est juste installée dans la salle d’eau, qui s’enclenche à l’allumage de la lumière et continue de tourner 7-8 mn après l’extinction. Pour le reste, « on entrouvre notre fenêtre pour dormir et nous gérons nous-mêmes le volume d’air renouvelé en ouvrant les fenêtres. Quand on n’est pas là, il n’y a pas des mètres cubes d’air chaud qui s’échappent ».
L’hiver dernier, clément, 40 € de bûches ont suffi à chauffer la maison, s’enthousiasme Samantha, conseillère technique pour un organisme d’amélioration de l’habitat. Après avoir travaillé dans la photographie, les brocantes, la restauration de vaisselle ancienne et meubles, un salon de thé snack bio, trois années dans une association d’aide à la personne l’ont sensibilisée à la précarité énergétique. Lire la suite
Pour Philippe et Amélie, leur maison en paille et terre est plus qu’une première expérience réussie et une belle aventure de chantier participatif. C’est aussi la concrétisation d’un changement de vie vers plus d’autonomie.
Dans un petit village du Réolais, à 75 km de Bordeaux, la maison de Philippe et Amélie passe presque inaperçue depuis la petite route qui sinue entre les vignes et les champs. Un terrain en pente, « pas le plus séduisant mais irrigué par trois sources », foisonnant de ronces et d’arbustes variés, orienté sud. Ici, tout a été pensé selon les principes de la permaculture. Pour Philippe, « conscient que tout allait mal sur la planète sans savoir comment y remédier », le déclic a lieu en 2010, lors d’une courte formation à cette philosophie découverte via le mouvement Colibris de Pierre Rabhi. « En fin de stage, raconte-t-il, c’était une évidence : quitter mon travail de salarié dans l’informatique depuis 20 ans, m’installer avec ma famille dans un lieu aménagé en permaculture, construire une maison en terre et paille et vivre le plus en autonomie possible. » Pour passer le cap financièrement, le couple vend sa voiture et sa maison à ossature bois, tout juste livrée par un constructeur ! Alors qu’Amélie conserve son travail de chargée de mission dans une association d’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprises, Philippe se forme en enchaînant les chantiers participatifs. Un périple de deux ans et demi, riche en rencontres et inspiration. Il peaufine ainsi petit à petit leur propre projet de construction en paille et terre. La technique de la cellule sous tension (CST), accessible techniquement aux autoconstructeurs, est retenue. Autres souhaits du couple, l’ancrage de la maison grâce à des fondations cyclopéennes, faites de pierres et de chaux, et la création d’un hérisson ventilé au lieu d’un vide sanitaire.
Pour trouver le terrain qui réponde à la longue liste de critères établie – parmi lesquels la présence d’argile (pour la construction) et la desserte d’une gare pour se rendre à Bordeaux en moins de 45 min –, il faut au couple pas moins de 18 mois. S’ensuivent cinq refus des banques avant d’obtenir le prêt de 35 000 € pour acheter la parcelle convoitée de 1,4 ha. « Le problème n’était pas notre solvabilité, mais la prise de risque puisqu’il n’y a pas d’hypothèque possible en autoconstruction, explique Philippe. Certaines banques exigeaient l’intervention de cinq corps d’état dans la construction ! » L’acte de vente enfin signé en juin 2014, le couple donne le coup d’envoi d’un vaste chantier participatif, qui durera près de deux ans et demi (avec une pause de cinq mois lors de l’emménagement). « C’était
logique pour moi de transmettre ce que j’avais reçu. On a accueilli au total 250 bénévoles, de tous âges et de tous horizons », se souvient l’autoconstructeur. Logées sur place dans des caravanes, un kerterre ou encore une yourte, jusqu’à 15 personnes simultanément prêtent main-forte à Philippe, qui, par sécurité, fait appel à des professionnels pour trois postes : les plans de la charpente et l’escalier, la plomberie et l’électricité.
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Entre vivre dans une habitation ancienne énergivore ou dans une maison neuve bioclimatique, le match s’est joué sans états d’âme il y a neuf ans déjà. Hélène et Jacques Terracher délaissent alors leur vieille grange en pierre à Neuville-de-Poitou. Devenue trop grande une fois les enfants partis du nid familial, elle ne répond plus à leurs besoins. Guidés par leur instinct et leurs envies, ils se lancent dans un nouveau projet : la construction d’une maison bioclimatique à faible consommation énergétique, s’approchant au plus près des performances d’une maison passive.
Hélène, présidente de l’Amap du Haut-Poitou, et Jacques, militant antinucléaire, ont découvert les grands principes de l’écohabitat au sein de l’Association pour la cohérence environnementale en Vienne (Aceve). Un mode de vie en accord avec leurs valeurs : concilier bien-être alimentaire et énergétique, urgence écologique et développement durable… Confié à l’architecte Jocelyn Fuseau, spécialiste du bioclimatisme passif et de l’écoconstruction, leur cahier des charges tient en deux mots : sobriété énergétique et qualité de vie.
Hélène et Jacques décrivent les grandes lignes de leur mode de vie et les exigences qui en découlent : un plan facile à vivre, de plain-pied, accessible aux personnes à mobilité réduite, car on ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait, et la possibilité de loger famille ou amis dans une chambre réservée à cet effet. Le principe constructif est rapidement validé, une structure mixte en ossature bois revêtue d’un bardage en douglas non traité et en briques monomur au nord, recouvertes d’un enduit. La maison étant en secteur sauvegardé (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager), l’Architecte des Bâtiments de France imposait un enduit sur ce mur visible de la route, en toiture, des tuiles canal S d’aspect ancien, et des volets battants.
Après avoir pris le temps de chercher le terrain idéal à proximité de Poitiers, leur choix se porte sur une parcelle d’environ 4 500 m2 à flanc de coteau, proche du centre-bourg d’un village du pays mirebalais. « Le terrain nous permettait d’orienter la maison au sud avec un angle à 30° pour capter le soleil sudest afin de bénéficier le plus possible des apports solaires, en particulier l’hiver », explique l’architecte Jocelyn Fuseau. Seule contrainte : le dénivelé du terrain en pente. L’étude géotechnique, indispensable pour chaque nouveau projet, a mis en évidence une qualité de sol médiocre. « Sur ce terrain en pente – un remblais géologique calcaire –, il a fallu asseoir la construction sur des puits de béton de 80 cm de diamètre à 3 à 6 m de profondeur, reliés par des poutres appelées longrines », explique Jacques Terracher.
Après plus d’un an de chantier, cette maison de 20 m de long sur 6 m de large tient toutes ses promesses.
Un marronnier centenaire à l’ombre généreuse et bienveillante, deux imposantes glycines odorantes, un corps de ferme comprenant une grange du XVIIIe siècle et une maison d’habitation du début du XXe. À 70 km de Bordeaux, sur les hauteurs du village de Saint-Sève, l’ éco-gîte Les Glycines réserve de belles histoires à ses hôtes. Au passé agricole de cette exploitation de l’Entre-deux-Mers, où l’on cultivait autrefois le tabac, les céréales, la vigne et où l’on pratiquait l’élevage, Olivier et Barbara Morineau ont ajouté d’autres anecdotes racontées par le mobilier, les éléments d’aménagement et les objets de décoration, tous chinés avec passion et patience dans les vide-greniers ou sur Internet.
Un petit royaume de la récupération où, sur 100 m², les époques et les styles s’entremêlent avec harmonie et simplicité. Dans la cuisine, la pierre d’évier d’origine côtoie une table en formica et une armoire métallique industrielle. Dans les trois chambres, à l’étage, des vantaux de fenêtres et de volets anciens en bois ouvrent sur des placards fabriqués par Olivier, intermittent du spectacle et bricoleur créatif, qui aime partager avec ses locataires l’histoire du lieu. Celle d’une maison inhabitée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, achetée il y a douze ans et entièrement rénovée dans une démarche écologique avec sa femme Barbara, professeure de yoga.
« Les vieilles maisons en pierre sont vivantes, il ne faut pas en faire des trucs avec Placo et plein de cochonneries en plastique, estime-t-il. Ce n’était pas notre coup d’essai, on avait déjà rénové ainsi notre résidence principale, à quelques kilomètres d’ici, juste avant d’acheter cette bâtisse. »
Pour mener à bien ce chantier où tout était à faire, le couple s’est fait aider de la famille, de quelques amis, dont un électricien pour le raccordement du tableau électrique, et d’un charpentier pour la pose des tuiles. La priorité a été donnée aux matériaux anciens ou naturels. . […]
DANS LE SUD DE LA CORRÈZE, en lisière de la vallée de la Dordogne, à mi-chemin entre Tulle et Aurillac, les cabanes de la Ferme des histoires mélangées invitent à un retour aux sources dans un milieu naturel préservé. C’est au coeur de leur domaine familial d’une cinquantaine d’hectares labellisé bio (Écocert), boisé de chênes et de châtaigniers, que Fabienne et son compagnon Vincent, d’origine corrézienne, ont eu l’idée d’installer quatre cabanes ouvertes à des hôtes en quête de nature et d’hébergement insolite, en famille ou en couple. Un vrai coin de paradis au milieu des bois avec un étang, des cours d’eau et de verts pâturages où les animaux de la ferme s’épanouissent en toute liberté. « Ce projet d’écohabitat est né de l’envie de partager notre passion pour la nature et de retrouver une âme d’enfant », explique Vincent.
Construits dans le respect de l’environnement, en matériaux naturels ou de récupération, ces hébergements reflètent tous une recherche d’authenticité : sans eau courante ni électricité, équipés de toilettes sèches, on y goûte l’ambiance rustique, mais aussi intime de l’éclairage
à la bougie. « Ici, les gestes simples et responsables d’une vie en pleine nature s’imposent », poursuit Vincent.
Perchée à 6 m de hauteur à la croisée des branches d’un chêne vieux de 200 ans, la cabane de La Peyrade tutoie la canopée. Surplombant une terrasse totalement immergée dans la nature, à proximité d’un petit cours d’eau bordé de plantes aquatiques, elle transporte ses occupants au sein d’un univers végétal dépaysant, au plus près des oiseaux.
Construite entre deux chênes eux aussi bicentenaires, la cabane de la Margo, qui peut accueillir huit personnes, est dotée d’un abreuvoir alimenté par une source, qui permet de se baigner ou se se laver. Accessible par un pont népalais, c’est à dire un […]