Le sable est devenu un minerai rare. Extrait à profusion, principalement à destination de la construction, son utilisation questionne de plus en plus les écoconstructeurs. Et des alternatives émergent pour préserver cette ressource pas vraiment renouvelable.
Bronzer, faire des châteaux de sable ou contempler un coucher de soleil. Autant d’activités qui n’auraient pas le même charme sans une belle plage. Pourtant, ces lieux pleins de charme sont aujourd’hui menacés. Et pour cause, le sable est aujourd’hui la ressource la plus extraite par l’homme après l’eau. Pendant que la demande mondiale en sable et gravier s’élève jusqu’à 50 milliards de tonnes par an, des plages disparaissent.
Depuis une trentaine d’années, la demande a augmenté de plus de 360 %. Le grand responsable en est le domaine de la construction. Tout particulièrement le béton. En France, les besoins annuels en sable atteignent pratiquement 400 millions de tonnes. La quasi totalité est destinée aux bâtiments et aux infrastructures de transport. Un chiffre actuellement stable et qui correspond à une consommation de près de 7 t annuelles par habitant.
Et le sable du désert ?
Le sable destiné à la construction est en grande partie rentable quand il est extrait à proximité du site de construction. D’abord extraits dans des carrières, les volumes de sable ne suffisent dorénavant plus. Pourquoi ne pas utiliser le sable du désert ? Tout simplement parce qu’il n’est pas adapté. Ce sable est poli par le vent. Les grains ne sont pas assez rugueux en surface pour accrocher et tenir dans le cadre d’une suspension. À l’inverse, le sable roulé, qui se trouve dans les rivières ou la mer, est parfait pour la construction. Transporté par les cours d’eau, les chocs successifs lui font prendre une forme arrondie tout en évitant le lissage.
Les producteurs se sont ainsi tournés vers le sable des rivières, comme celui qui gît dans l’estuaire de la Loire. Mais les nombreuses érosions, causées par ces extractions, ont mené à un durcissement de la réglementation nationale. Les producteurs se sont aussi attelés à extraire directement la ressource sur les plages, comme à Aytré, en Charente-Maritime, au début du XXe siècle. Ces dernières années, ce sont les fonds marins qui ont été pris pour cible. En France, l’extraction de sables marins est réalisée par des navires appelés dragues aspiratrices, généralement équipées pour extraire la matière entre 30 et 40 m de profondeur. Au total, 5 à 7 millions de tonnes de sable et granulats de mer sont extraits tous les ans en France.