En Haute-Savoie, Marc Sage Segard a expérimenté une technique d’isolation par l’extérieur en demi-bottes de paille fixées au mur à l’aide de ficelle et de petites cales en bois.
Exit le remplissage de caissons ou d’ossature bois rapportée, place à une isolation extérieure en bottes de paille qui économise du bois, du temps et de l’argent ! En 2018, Marc Sage Segard, enduiseur spécialiste de la chaux et de la terre (lire aussi le reportage Rénover dans LME n°133) a testé sur sa maison en Haute-Savoie un système plutôt inédit : il a superposé contre les parois des bottes de paille coupées en deux dans la longueur, arrimées à l’aide de ficelles vissées dans le mur et bloquées avec un petit bois. L’ensemble, pris entre une lisse haute et une lisse basse, puis enduit avec un mélange chaux-sable, tient parfaitement.
« Dans le massif des Bauges, les débords de toit sont très larges, donc les demi-bottes sont protégées sans besoin de réaliser une extension de toiture », précise-t-il. Leur résistance thermique reste intéressante, évaluée par Coralie Garcia, du Réseau français de la construction paille (RFCP) entre 4 et 4,5 m2.K/W.
L’artisan avertit toutefois : il a pu réaliser cette technique « car la maison est une bâtisse ancienne en pierre, avec une partie en parpaing de ciment et un enduit chaux et ciment qui ont permis une bonne tenue des vis dans le mur ». Elle est reproductible d’après lui sur un mur en bois ou en parpaing, mais pas sur une façade de maison en pierres enduites à la chaux, trop friable. Pour Coralie Garcia, l’enjeu est aussi de bien comprimer les bottes entre la lisse haute et la lisse basse pour anticiper leur affaissement et éviter la fissuration de l’enduit.