Pour être heureux, vivons sans chauffage !
Cela pourrait être l’adage des maisons passives. Basée sur le postulat que l’essentiel de la consommation d’énergie liée à la vie d’un bâtiment se joue au cours de son utilisation, cette labellisation pousse à la construction de bâtiments économes, en conservant à l’intérieur, en hiver, un maximum de calories apportées par les rayons du soleil, les occupants et les appareils.
Né en Allemagne à la fin des années 1980 et délivré par l’institut allemand Passivhaus (PHI), le label impose un besoin en chauffage (ou en froid) inférieur ou égal à 15 kWh par m2 par an, ou une puissance installée inférieure à 10 W/m², pour une température de 20°C dans toutes les pièces. Le résultat du test d’étanchéité à l’air N50, réalisé pendant et à l’issue des travaux sous 50 Pa de pression, doit être inférieur à 0,6 vol/h (l’ensemble des fuites d’air incontrôlées doit être inférieur à 0,6 fois le volume intérieur en 1 h), soit au maximum l’équivalent du volume d’une carte de crédit pour une maison d’environ 120 m².
Troisièmement, le besoin maximum en énergie primaire total (chauffage, éclairage, électroménager, informatique, etc.) est de 120 kWh/m2.an. Enfin, la proportion d’heures dans l’année où la température moyenne de chaque pièce dépasse les 25°C doit être inférieure ou égale à 10 %. « Ces critères sont ceux à respecter dans le neuf partout dans le monde pour obtenir le label. En rénovation, l’existant ayant parfois des contraintes fortes, les performances à atteindre varient en fonction des zones climatiques », explique Laurence Bonnevie, présidente de l’association La Maison passive, organisme habilité à instruire en France les dossiers de labellisation pour le PHI.
Très exigeant thermiquement, le label ne s’intéresse pas, en revanche, à la quantité d’énergie utilisée pour la construction du bâtiment. Tous les matériaux sont permis. Un positionnement qui interroge, d’autant qu’un bâtiment passif en consomme beaucoup, notamment pour l’isolation qui doit être très performante dans les murs, la toiture et au sol (25 voire 30 cm au moins dans les murs et 35 voire 40 cm pour sols et plafonds).