Habitat groupé : Du participatif dans l’accession sociale à la propriété

ecoterra

Participatif, écologique et social

Les résidents d’Ecoterra, premier immeuble bois-terre-paille construit à Strasbourg, vivent dans un véritable laboratoire urbain. Ses 14 logements conjuguent habitat participatif et accession sociale à la propriété.

Une usine à gaz ? Plus maintenant. L’habitat participatif Ecoterra est sorti de terre en bordure de la route du Rhin, entre Strasbourg et Kehl (Allemagne); sur la friche d’une ancienne usine de production de gaz. Et à l’inverse de ce que laisse supposer l’expression, ce projet d’habitat vertueux porté par le bailleur social bas-rhinois a plutôt eu la vie facile. Depuis 2015, le bardage en douglas non traité de l’immeuble émerge dans l’écoquartier du Danube; situé au cœur d’une ancienne zone portuaire nouvellement urbanisée. Le bâtiment de 14 logements, sur quatre niveaux, se distingue par sa double originalité. Il est le premier bâtiment collectif « bois-terre-paille » construit dans la capitale alsacienne et, pour y vivre, ses habitants ont bénéficié d’un dispositif d’accession sociale sécurisée à la propriété.

Concrètement, ce dispositif permet à des ménages aux revenus modestes ou moyens de devenir propriétaires d’un logement neuf à des prix maîtrisés. En cas de difficultés financières, le bailleur social garantit le rachat de leur habitation pendant 10 ans. Il garantit également leur relogement dans une location du parc HLM pendant 15 ans. « La garantie de rachat se limite à 10 ans; car au-delà une majeure partie des échéances a été payée. C’est une première pour Habitat de l’Ill, car nous contrôlons très attentivement les capacités financières de nos candidats à l’accession », expose Laurent Kohler, directeur général d’Habitat de l’Ill.


Rénover : Colombages, roseaux et coquillages

colombage

Cindy et Loïc ont écorénové une maison à colombages alsacienne construite en 1601.

L’emploi de matériaux naturels comme le roseau leur a permis de conjuguer performances thermiques et respect du patrimoine.

Les superlatifs manquent pour qualifier l’écorénovation de l’ancienne maison alsacienne conduite par Cindy Spies et Loïc Cavalier à Eckwersheim (Bas-Rhin), au nord de Strasbourg. Dans cette commune de 1 000 habitants où Loïc a passé son enfance, le couple a déniché une maison et sa dépendance totalisant 316 m2 au sol. Impossible de ne pas tomber sous le charme de son colombage, de sa petite cigogne en terre en toiture, de son balcon à galerie ornant la façade côté cour. « D’après la base de données du patrimoine Mérimée, notre maison serait la deuxième habitation du village. Sa construction remonterait à 1601. Plusieurs pièces exhumées pendant le chantier corroborent cette hypothèse, comme une pierre marquée de 1650, un linteau de 1700 », éclaire Loïc. 

Ce technicien en packaging de 39 ans se passionne depuis plusieurs années pour la préservation du patrimoine au travers de l’Association pour la sauvegarde de la maison alsacienne (Asma). Lui et sa compagne Cindy, 27 ans, chargée de marketing digital, ont dessiné les contours de ce projet d’écorénovation ambitieux en s’appuyant notamment sur l’expertise d’un bureau d’études thermiques, Képhir Environnement. Par le biais de l’Asma, ils ont dégoté les entreprises spécialisées et profité des réunions organisées par l’association. Ces stammtich, comme on dit en dialecte alsacien, réunissent autour d’une même table des porteurs de projets, des architectes, des bénévoles passionnés et des artisans.


Habitat groupé : Greenobyl

Greenobyl

Les embûches du vivre-ensemble

Greenobyl est un habitat participatif de trois familles en centre-ville de Strasbourg. Occupé depuis quatre ans, il a visé l’excellence écologique à budget maîtrisé. Mais a aussi essuyé un peu les plâtres… En arrivant rue du Renard-Prêchant, à 10 mn à pied du centre-ville de Strasbourg, les planches massives en robinier qui habillent le rez-de-chaussée de Greenobyl saisissent d’emblée par leur aspect brut. En levant les yeux vers les trois étages et la toiture, c’est un superbe revêtement en tuiles de bois, conçu selon une technique savoyarde, qui continue de surprendre. Il constitue la « patte » de ce projet d’habitat participatif achevé en 2014 et reconnu pour son excellence écologique. Un savant mélange de techniques traditionnelles et modernes au service d’une architecture contemporaine se fondant dans le paysage urbain.


Extension d’un immeuble

extension d'un immeuble

L’immeuble grandit d’un étage.

Quitte à rénover et isoler ce petit collectif défraîchi, Hélène et Rémy en ont rehaussé le toit pour transformer le grenier en un nouvel appartement, moderne et très économe en énergie.

Aujourd’hui retraités, Rémy et Hélène Loewert tenaient une blanchisserie réputée en Alsace. « On utilisait beaucoup d’eau et de calories, se souviennent-ils. C’était déjà un combat ; faire de bons résultats en utilisant moins de ressources. » Alors quand ils rachètent cet immeuble à la commune de Kaysersberg, une nouvelle bataille s’engage. « Construit en 1961, il n’avait pas bougé depuis, raconte Rémy, 68 ans. Énergétiquement, c’était une passoire ; extérieurement, il n’était pas beau. » Le couple contacte alors l’architecte Jean-Luc Thomas. « L’immeuble comprenait deux logements sur des garages en sous-sol, retrace ce dernier. Quitte à isoler la toiture, autant en profiter pour créer un troisième logement à la place du grenier. Avec le renouveau esthétique, ils ont ainsi fait d’une pierre trois coups ! »


Territoire

Alter Alsace Energies

Communes cherchent économies d’énergie.

La chasse au gaspillage dans les petites communes, c’est l’affaire de Tiphaine Criqui, conseillère en énergie partagée pour l’association Alter Alsace énergies (AAE), située à Strasbourg et Lutterbach (Bas et Haut- Rhin) et soutenue par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).


A la loupe

maison bioclimatique

Un plain-pied dans les Vosges.

Bâtie à 800 mètres d’altitude dans les Vosges, la maison bioclimatique d’Aline et Lionel se fond dans le coteau surplombant le lac de Gérardmer. Architecte de formation, c’est Aline qui a piloté ce chantier en conjuguant confort et basse consommation.