Travaux : Des fondations en pieux de bois

Des fondations en pieux de bois

Les fondations en pieux de bois ont le double avantage d’impacter au minimum la vie du sol tout en conférant un caractère facilement réversible à la construction.

Le robinier (ou faux-acacia) est une essence pionnière, importée depuis l’Amérique du Nord jusqu’en France au XVIIe siècle. Hyper robuste, imputrescible et de classe d’emploi 4, c’est-à-dire compatible avec des humidifications fréquentes ou permanentes, avec le contact du sol mais aussi l’immersion, il n’a qu’un seul défaut : il n’existe qu’en petit gisement dans la forêt française et tous ses spécimens ne poussent pas assez droit pour avoir des grumes d’environ 3 m de long, comme recherchées ici. Pour ce chantier, les sections, débardées et stockées chez un scieur, ont séché pendant quatre ans (compter un an de séchage après débardage pour 10 cm de diamètre de grume).

La technique des fondations en bois n’est pas encore réglementée ; impossible donc pour un professionnel de proposer une garantie décennale pour un tel chantier. Mais son utilisation connue à Venise depuis des siècles ou pour les fondations du Grand Palais à Paris en fait une technique éprouvée.

Une étude de sol est toujours indispensable. Elle va déterminer la longueur des pieux à prévoir en fonction de la portance du terrain. Pour ce chantier de création d’un bâtiment au cœur d’une ancienne construction en briques du domaine du Costil, en Normandie, plusieurs techniques impliquant des savoir-faire respectueux de l’environnement direct et puisant dans les techniques et ressources naturelles locales ont été mobilisées. Le soubassement partiellement réalisé en briques de réemploi a accueilli une dalle bois de 25 m2.


Les pilotis fondations d’avenir ?

pilotis

Comme une grande cabane posée dans un jardin

Associant faible impact sur le sol, qualités écologique et esthétique, cette habitation en Seine-et-marne semble posée délicatement sur son terrain.

La première fois que nous avons visité ce petit jardin touffu, clos par des murs à vignes, nous avons tout de suite compris que, pour nous, l’enjeu de la construction serait l’équilibre entre notre intervention et le jardin existant, raconte Jean-Baptiste Barache, du cabinet d’architectes Arba qu’il a fondé avec Sihem Lamine. En plus d’être compact, la construction devait avant tout donner l’impression d’être tout près du jardin. »

Ici, la topographie n’a pas vraiment imposé le pilotis, mis à part le fait que le terrain se situe en zone inondable. Mais plutôt la volonté de soigner l’interaction de cette maison de 130 m2, et de ses trois occupants, avec l’espace qui l’entoure. « Avec le pilotis, le rapport au terrain devient très subtil. Il ne s’agit plus seulement d’une vue sur le jardin. On est en suspension, on flotte », poursuit l’architecte(1). Agréable sensation que dégage d’emblée la maison de Dominique, dont le continuum entre dehors et dedans suggère une autre façon d’habiter.

« Cette surélévation donne à la maison un aspect très léger. Le fait d’aborder le jardin de façon douce me plaît bien », abonde de son côté Dominique, pourtant pas convaincue initialement.

Des pilotis pour s’insérer dans l’environnement

Depuis que Jean-Baptiste Barache a débuté en tant qu’architecte, il a toujours cherché à « conserver les émotions du terrain, à ne pas le dominer », explique-t-il. Dans cette perspective, doublée d’une démarche environnementale commune à tous les projets de son cabinet, il évite autant
que possible la mise en oeuvre de fondations classiques. « J’ai toujours été très mal à l’aise avec l’idée de remuer le terrain. Une dalle de béton bouleverse le site et interrompt la continuité du tapis végétal. […]


Cahier pratique : fondations cyclopéennes sur pieux de châtaignier

fondations cyclopéennes

Les fondations cyclopéennes (ou romaines), composées de pierres naturelles noyées dans un béton de chaux, étaient très répandues jusqu’en 1945. Depuis remplacées par leurs homologues en béton armé, elles présentent pourtant de nombreux avantages. Moins énergivores que le binôme ciment-ferraillage, elles absorbent en outre bien mieux les légers mouvements du sol, ce qui en fait l’allié idéal des maisons à ossature bois et des projets sous contrainte sismique. Tout en garantissant, par ailleurs, une résistance à la compression généralement suffisante (20 kg/cm² avec chaux NHL2, 50 kg/cm² si NHL5).

 


Travaux : isoler les fondations avec du verre cellulaire

verre cellulaire

Isoler les fondations avec du verre cellulaire ou Misapor®

Isoler un soubassement sans ponts thermiques n’est pas chose aisée. il existe peu de solutions écologiques alternatives aux classiques polystyrène ou polyuréthane. Soline et Vincent ont choisi le Misapor® pour isoler leur fondation radier.

Soline et Vincent veulent construire la maison de leurs rêves. Après avoir bien réfléchi aux plans, une évidence s’impose à ces trentenaires : leur maison sera passive et écologique ! Il ne reste plus qu’à trouver le terrain et le financement. Il aura fallu six mois pour acquérir le premier mais, pour le financement et les entreprises, c’est une autre histoire… Impossible de boucler le budget. C’est la rencontre avec un autoconstructeur de l’association des Castors(2) proche de leur terrain qui va leur donner l’idée et les motiver à se lancer dans de l’autoconstruction.

 


Construction à énergie positive

construction a energie positive

Cette maison bois a de l’énergie à (re)vendre

Informaticien devenu charpentier, Erick a construit sa maison passive en bois, aidé de collègues artisans.

Erick et sa compagne Sylvie cherchaient un terrain situé au sud de Paris, mais ceux qu’on leur proposait avaient les pieds dans l’eau… Ils ont finalement atterri sur les hauteurs de Montreuil, sur une parcelle d’environ 200 m², joliment exposée au sud. Informaticien devenu charpentier, Erick a tout de suite imaginé une maison passive, séduit par la formation qu’il avait suivie sur le sujet. Membre de la coopérative Alter-bâtir (voir encadré p. 18), il savait déjà qu’il pouvait compter sur ses collègues pour le seconder tout au long de ce projet ambitieux. Quelques thermiciens rencontrés en formation lui ont également apporté leur aide, en approuvant ou modifiant les plans qu’il leur soumettait.


Travaux : Fondations en pieux de bois

fondations en pieux de bois

Des fondations en pieux de bois.

Des fondations sans chaux ni ciment ? Voilà le pari réussi de notre lecteur Pierre Louit. Sa maison en ossature bois et bottes de paille repose sur 24 pieux de bois enfoncés à 1,70 m de profondeur. “Nous avons décidé d’expérimenter les fondations en pieux de bois pour notre maison en paille située dans le Béarn. Avant de commencer, j’avais trouvé sur le terrain une clôture avec de vieux clous en fer forgé et des poteaux en acacia, le tout en bon état !”

Le renouveau des combles.

Autre chantier qui a retenu notre attention : la renaissance des combles menée par des professionnels. Isolation en laine de chanvre, étanchéité à l’ai, lattage et enduit terre.


Fondations



Les fondations sont la deuxième étape de la construction après le terrassement et avant la dalle. Elles servent à supporter le poids du bâtiment et à l’ancrer dans le sol. Le choix du type de fondations se fait principalement en fonction de la nature du sol et de la topographie du terrain. Cependant, la très grande majorité des techniques reconnues et réglementées pour les fondations utilisent du béton.

Dans un premier temps, il vous faudra faire un choix entre un vide sanitaire ou un terre-plein. Un vide sanitaire impose un vide d’environ 60 cm entre le sol et le bas du bâtiment. Les avantages : il évite les remontées d’humidité par capillarité et facilite le passage des réseaux. Cependant, il ne permet pas de profiter de la grande inertie du sol comme c’est le cas avec une maison sur terre-plein.

Trois types de fondations sont possibles :

Fondations superficielles

Avec des semelles isolées (fondation de type poteaux) ou semelles filantes (semelles sous chaque mur porteur), les fondations superficielles sont utilisées sur des sols stables et portants.

Fondations profondes

Surtout utilisées lorsque le sol résistant est à une grande profondeur, les fondations profondes utilisent un système de pieux (métalliques, béton armé, bois) que l’on enfonce dans le sol. Cette technique est rapide mais coûteuse, notamment du fait de la main d’œuvre et de l’outillage qu’elle nécessite.

Fondations spéciales

Si le terrain est compressible avec une très faible résistance, on peut alors utiliser un radier général : 40 à 50 cm d’épaisseur de béton mis en place sur toute la surface de la construction. Il permet de répartir les charges sur l’ensemble de la surface construite. Cependant, il coûte assez cher de par la quantité de béton et de ferraillage/chaînage à mettre en œuvre.

 

Alternatives écologiques

Il existe des solutions alternatives au béton en fondations. Par exemple, les fondations traditionnelles sur pieux de bois, utilisées jusqu’au milieu du siècle dernier, ont permis d’édifier des maisons, des ponts et même des cathédrales ! Une autre possibilité: les fondations cyclopéennes, une technique de béton romain. Avec des matières premières comme de la roche et de la chaux, c’est une méthode peu coûteuse appréciée par les autoconstructeurs. Enfin, quelques pionniers ont essayé les fondations avec des pneus remplis de gravier – très peu pratiqué en France.

Questions à se poser

Ai-je réellement besoin de construire ma maison de plain-pied ? Avec un étage, les surfaces de fondations et de toiture (charpente et couverture) seront divisées par deux ! Cependant, en autoconstruction, il est beaucoup plus simple de construire de plain-pied : techniques de construction, outillage (engin de levage, échafaudage), manutention…

Points de vigilance

L’étude de sol est obligatoire : les fondations peuvent être très chères si le terrain n’est pas propice à la construction. Alors autant intégrer ce coût à votre budget le plus rapidement possible.

 

Toute votre maison reposera sur les fondations, alors ne vous précipitez pas : prenez le temps de faire le choix adapté à votre terrain.

Sélection d’articles/dossiers pour Fondations :

Fondations, se mettre au pieu
Fondations, partir sur de bonnes bases
Des fondations en béton romain
Cahier pratique : fondations cyclopéennes sur pieux de châtaignierLes pilotis, fondations d’avenir?

Rechercher tous les articles parus contenant ce mot-clé.


Terrassement



C’est la première étape du chantier, juste avant les fondations. C’est celle où l’on prépare le terrain pour la future construction et où l’on met en place les différents réseaux (électricité, eau…).

Lorsque vous achetez une parcelle dans le but d’y construire une maison, vérifiez bien qu’elle est viabilisable et demandez un certificat d’urbanisme qui vous indiquera les modalités de viabilisation ainsi que les différentes taxes que vous aurez à payer.

Le terrassement est l’étape où l’on creuse, déblaye, remblaye et transporte la terre de manière à niveler le terrain pour la future construction et les aménagements extérieurs. Le terrassement nécessite un outillage spécifique, par exemple une mini-pelle, un niveau laser…

La pose des réseaux est très réglementée, renseignez-vous bien à ce sujet. On retrouve un grand nombre de réseaux : eau, électricité, gaz, téléphone, assainissement, tout-à-l’égout… La profondeur et l’espacement de chacun sont définis : réalisez des plans, vérifiez les croisements et placez les tranchées qui les accueilleront.

Questions à se poser

Puis-je trouver une astuce pour limiter les frais en adaptant mon projet à la nature de mon terrain (fondations sur pilotis ou pieux métalliques, matériaux adaptés, drains…) ?

Ai-je optimisé mes réseaux ? En fonction de l’éloignement des réseaux existants, des limites de propriété et de l’emplacement de la maison sur le terrain. Attention, la viabilisation et les frais de raccordement peuvent énormément varier et monter à plus de 15000 € !

Points de vigilance

Selon la nature du sol, le coût du terrassement peut vite devenir très important. N’hésitez pas à demander une étude de faisabilité en amont pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

Sélection d’articles/dossiers pour Terrassement :

Construire en terrain difficile
Choisir son terrain à bâtir
Installer un puits canadien

Rechercher tous les articles parus contenant ce mot-clé.


A la loupe

petite maison bois

Une petite maison bois dans la prairie.

Toute en bois, discrètement insérée dans le paysage et largement ouverte sur le jardin par de grandes baies coulissantes, la maison d’Aurélia Landeau et de Nathalie Pointlane invite à la détente et à la contemplation. Rencontre des propriétaires.


Technique

Construire en terrain difficile

Construire en terrain difficile.

Terrain pentu, humide ou instable, les astuces pour construire en sécurité.