Avis d’experts : Récupérer la chaleur des eaux grises

22 AVIS EXPERTS CHALEUR EAUX GRISES

Le temps de la récup est advenu avec les récupérateurs de chaleur sur eaux grises.

Chaque jour en France, deux millions de mètres cubes d’eau chaude sanitaire sont consommés dans nos logements. Et évacués avec leurs précieuses calories !

Aucune électronique ni consommation électrique, pas de panne ni de perte de confort. C’est un équipement malin et low-tech dont je suis complètement fan », s’enthousiasme Ivan Baudouin, de Positive Home. D’après l’Ademe, l’eau chaude sanitaire (ECS) représente en moyenne 12 % des consommations d’énergie d’un foyer. Cependant, la réduction des besoins de chauffage en logement neuf, ou rénové de manière performante, remonte le poste ECS au premier rang, « jusqu’à 50 % en RE2020 », estime Jean Sobocinski, président de ValorEU. Une campagne de mesures in situ d’Enertech(1) montre également la part prépondérante du chauffe-eau électrique dans la facture d’électricité : jusqu’à plus de 50 % ! Le gisement d’économie est donc considérable.

Ressource fiable et adaptée aux besoins

Nous ne parlons ici que des récupérateurs dits passifs, ne recourant pas à une pompe à chaleur(2). Leur technologie est ultra simple : le transfert de chaleur par conduction. Les plus performants sont les modèles verticaux d’environ 2 m de long (ReQup-Plus, Showerpipe, Zypho Pipe, notamment). Installés au plus près de l’évacuation de la douche, les eaux chaudes « grises » s’écoulent dans un tube intérieur avant de rejoindre le réseau des eaux usées. L’eau froide du réseau monte à contre-courant autour de ce conduit, se chargeant des calories laissées au passage des eaux grises. Cette eau préchauffée remplace l’eau habituellement froide arrivant au mitigeur de la douche et/ou au ballon d’ECS. « L’eau froide arrive à 12°C en moyenne dans le récupérateur et en ressort entre 28 et 32°C », détaille Roben Van Bree, gérant de Gaïa Green, distributeur depuis 2009.


Avis d’experts : Chauffe-eau thermodynamique, ré-inventer l’eau chaude

chauffe-eau thermodynamique

Après dix ans sur le marché, les chauffe-eau thermodynamiques ont évolué et, grâce au retour d’expérience, les installations aussi.

Un chauffe-eau thermodynamique (CET) par aérothermie est constitué d’une pompe à chaleur qui puise les calories de l’air pour chauffer de l’eau dans un ballon isolé. Actuellement, trois types d’installations aérothermiques sont présentes sur le marché, rappelle Jérôme Charrier, de l’entreprise Soulas énergie, près de Poitiers : « La solution monobloc, sur air ambiant ou air extrait, dans laquelle le ballon et le moteur thermodynamique sont placés dans un seul appareil ; la solution VMC, qui utilise les calories de l’air extrait des pièces chaudes et humides de la maison (cuisine, salle de bains) ; et la solution split avec le système thermodynamique placé à l’extérieur de la maison, raccordé à un ballon d’eau situé à l’intérieur. »

Là où le monobloc bloque

Si la solution monobloc sur air ambiant a longtemps été mise en avant pour ses bons rendements (COP > 3), elle semble aujourd’hui moins cohérente d’un point de vue énergétique. « Comme ces machines prélèvent l’air dans l’espace de vie, précise Stéphane Evrard, de l’entreprise Clim&Chauff, en hiver les calories qu’elles utilisent sont issues de l’air chauffé par le chauffage. » En rénovation, le garage ou la cave (volume > 25 m3 et T > 5°C) accueillent souvent un CET monobloc équipé d’un rejet extérieur. « Mais il faut être sûr que le local ne refroidisse
pas et plus il y a une bonne étanchéité à l’air du local, plus il y a un risque de mettre le local en dépression, ce qui entraîne une aspiration de l’air extérieur ou celui des pièces chauffées par infiltration. »

Pour éviter ce phénomène, l’idéal est de prélever l’air extérieur avec une sortie ventouse, un seul tube qui assure l’aspiration et le rejet de l’air. « Si on a le moindre doute sur la capacité du local à rester à température stable sans entrer en dépression, on passe en air extérieur », surenchérit Marc Searle, d’Eco Logique Energy. Branché sur l’air extérieur, le monobloc perd alors son petit avantage en termes de rendement.

Une durée de vie riquiqui ?

Quid de la durée de vie d’un monobloc, de plus en plus compact ? « Si un nettoyage des filtres et des gaines n’est pas fait tous les six mois, la durée de vie du compresseur est de seulement trois à cinq ans, prévient Stéphane Évrard. Parfois, les gens ne les réparent pas et restent avec un fonctionnement sur la résistance électrique d’appoint ! »


Chauffer son eau avec des énergies renouvelables !

chauffe-eau solaire autoconstruit

Pour cette 29ème émission, les Clés de la rénovation se sont intéressées au chauffage de l’eau avec des énergies renouvelables.

Pour aborder cette question, deux experts nous accompagnement pendant toute l’émission :

Julien HEINTZ, responsable d’opération au sein du GROUPE ASCAUDIT, spécialisé dans l’ingénierie Technique du Bâtiment et Pierrick BENOIST, conseiller et formateur au Pôle Thermique au Centre Regional des Energies Renouvelables (CRER), association organisme de formation et espace info énergie situé dans les Deux Sèvres.

Minutage de l’émission

1′ Quelles différentes solutions existent pour chauffer son eau chaude sanitaire à partir d’énergies renouvelables (bois, soleil, autre ?) Lire la suite


Eau chaude sanitaire (ECS)



L’eau chaude sanitaire est le lot d’un chantier qui consiste à installer la production et le réseau de distribution d’eau chaude dans la maison pour alimenter douche, baignoire, lavabo, évier…

Les progrès en matière d’isolation ont permis de diminuer considérablement la part du chauffage dans les consommations d’une maison neuve. Et, aujourd’hui, c’est souvent l’eau chaude sanitaire (ECS) qui se trouve être le poste le plus énergivore. Ainsi, le choix du système d’eau chaude n’est pas à prendre à la légère !

Les principaux systèmes les plus écologiques :

 

Chauffe-eau solaire

Un chauffe-eau solaire permet de combler 50 à 70% des besoins en ECS sur l’année. Des panneaux solaires thermiques sont installés le plus souvent sur le toit, où les rayons du soleil viennent réchauffer un fluide caloporteur, qui transmet ensuite les calories dans le ballon d’eau chaude via un échangeur. Un chauffe-eau solaire pour 4 à 6 personnes coûte entre 4000 et 6000 € HT (pose comprise). Mais il faut ajouter un appoint pour couvrir 100% des besoins, généralement une simple résistance électrique dans le haut du ballon.

 

Bouilleur bois

Un bouilleur peut être installé dans un poêle, un foyer fermé ou une cuisinière fonctionnant au bois. L’eau circule à l’intérieur et s’y réchauffe. Ce circuit alimente ensuite le ballon d’eau chaude. Mais il faut un autre appareil lorsqu’on ne chauffe pas la maison. Ce système, qui fait également office de chauffage, coûte entre 2000 et 15 000 € HT.

 

Le chauffe-eau thermodynamique

C’est en réalité une petite pompe à chaleur – fonctionnant à l’électricité –, qui utilise les calories de l’air. La performance dépend de la température de l’air où sont prélevées les calories. Il est ainsi pertinent de choisir un modèle raccordable sur la sortie de la VMC pour y récupérer le plus de chaleur possible. Pour un ballon de 300l (famille de 4 à 6 personnes), comptez 1800 à 4000 € HT.

Questions à se poser

N’ai-je pas surdimensionné mon ballon d’eau chaude ? Plus mon ballon est grand, plus il y aura de déperditions et de besoins en énergie.

Le surcoût engendré par la sur-isolation de mon ballon, s’il est en zone non chauffée, ne sera-t-il pas amorti avec les économies d’énergie engendrées ?

Points de vigilance

Attention à la température de votre eau : en-dessous de 55°C, il y a des risques de légionelle dans les eaux stagnantes. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vérifier que votre chauffe-eau est équipé d’un système qui monte régulièrement en température pour éviter tous risques d’infection.

Installez de préférence votre ballon dans une pièce chauffée et au plus près des points d’utilisation. Cela réduira le coût de l’installation et minimisera les pertes de chaleur dans les réseaux.

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Solaire thermique : chauffage et eau chaude sanitaire solaires



Fonctionnement, subventions, achats groupés, les bonnes adresses.

En un quart d’heure, le soleil diffuse sur la planète un rayonnement suffisant pour fournir à l’humanité la totalité de l’énergie qu’elle consomme en un an !

Pourtant notre société fait encore massivement appel aux combustibles fossiles, dans des proportions telles que notre atmosphère ne pourra pas le supporter longtemps. Chacun de nous porte donc une part de responsabilité, mais aussi un grand pouvoir, celui d’agir efficacement à son niveau.

C’est cette action citoyenne qu’a voulu encourager l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en initiant le Plan Soleil, qui vise à favoriser le développement d’une énergie non polluante, éprouvée et fiable : le solaire thermique.