Naturelle ou mécanique, simple ou double flux, ou encore simple ouverture de fenêtres, le choix de ventilation est un sujet récurrent et questionne toujours autant. Le prix aussi est parfois un frein. Qu’en est-il de la VMC double flux d’entrée de gamme ?
Il est des jours où parviennent au magazine des questions techniques de nos lecteurs, apparemment anodines, mais qui suscitent des débats passionnants au sein de la rédaction et jusque chez les experts de nos domaines de prédilection. C’est le cas de ce message de Brigitte qui nous dit avoir « découvert l’existence d’une ventilation mécanique double flux à moyen rendement fabriquée en France, l’Autogyre Renouvel’air df 70. Le rendement de 70 % semble vraiment léger mais je me demandais si au regard du prix de la machine (389 €), il n’y avait pas tout de même un intérêt à l’utiliser en alternative à une VMC simple flux hygro B ».
Tout d’abord, merci Brigitte d’avoir lancé ce sujet dont l’importance augmente avec la prise en compte de l’étanchéité à l’air dans les travaux d’isolation en construction et en rénovation.
En effet, l’éligibilité aux aides en rénovation, mais aussi le respect des réglementations RT2012 et désormais RE2020 enjoignent à construire et rénover des bâtiments qui tendent à devenir « étanches à l’air », c’est-à-dire avec le minimum de fuites d’air non maîtrisées.
L’étanchéité à l’air, une mesure de sobriété et d’efficacité
En premier lieu, et comme l’explique le foisonnant site Internet du bureau d’études thermiques Fiabitat, « l’équation “j’ajoute de l’isolant = je réduis ma consommation de chauffage” est trop simpliste pour les constructions basse consommation. Investir dans une isolation conséquente et maintenir une surface de fuites importante n’apporte aucun gain, si ce n’est pour le vendeur de matériaux ». Dans la note technique d’Enertech(1) « L’étanchéité à l’air des bâtiments : pourquoi et comment faire ? », Olivier Sidler explique qu’une petite variation de 1 vol/h (sous une pression de 50 Pa au test de la porte soufflante) conduit à une augmentation de la consommation de 4 kWhEP/m².an : « Lorsque les besoins de base étaient de 200 kWhEP/m².an, les défauts d’étanchéité ne se voyaient pas. Mais lorsqu’on vise des bâtiments performants aux besoins de l’ordre de 20 ou 30 kWhEP/m².an cela devient prépondérant. »
Dans une démarche d’économie d’énergie, un système de ventilation double flux est une mesure d’efficacité énergétique très importante ; l’air vicié chaud transmet ses calories à l’air neuf plus froid entrant (en hiver tout du moins). Mais les contraintes techniques (réseau important de gaines, calibrage des débits d’air, emprise du caisson de ventilation, maintenance et entretien) et financières (l’installation d’un caisson double flux et des réseaux d’extraction et d’insufflation monte rapidement à plus de 5 000 € HT) font souvent pencher la balance du côté de réseaux simple flux, moins onéreux, mais sans récupération des calories.
Quid de la ventilation naturelle double flux ?
Plusieurs architectes et bureaux d’études sont capables de concevoir des réseaux de ventilation naturelle double flux, avec un tirage mécanique (sans moteur électrique). Mais ces réalisations se cantonnent pour l’instant aux bâtiments de grande envergure, généralement hors logement(2). Les principales problématiques viennent de la variabilité des vents, de la grande emprise en volume des cheminées de tirage et des conduits internes afin d’assurer des débits de renouvellement d’air suffisants.