Décoration : Tresser un tapis en tissu recyclé

tapis en tissu recyclé

Le recyclage des tissus – ressource rare et précieuse dans certaines régions du monde et à diverses époques – en tapis a toujours existé. Chaque contrée a produit ses techniques de récupération, avec ses couleurs, ses motifs, son type de tissage. Si les tapis tressés produits par les pionniers pendant la conquête de l’ouest du continent américain à partir de vieux vêtements sont les plus connus – les plus anciens se négocient de nos jours à prix d’or –, il en existe bien d’autres : la lirette charentaise, les tapis Boucharouite (« bouts de chiffons » en berbère) de l’Atlas marocain, les tapis Amish, les crochetés et, enfin, les tissés présentés dans cet article.

Comme pour les tapis traditionnels, plus ils sont anciens, délavés, plus ils ont vécu, plus ils ont de valeur. Beaucoup de personnes créatives et de designers textiles s’ingénient à recycler en tapis des lanières de jeans, de cuir, des chutes de production textile, divers tissus, de la laine ou des fils de coton selon des méthodes très variées, en n’hésitant pas à mixer les approches. Les formes des tapis peuvent être ovales, rectangulaires, rondes et leurs tailles sont fonction de la grandeur des métiers à tisser.

Les tissus recyclés dans la réalisation présentée ici proviennent de tee-shirts en coton. Le jersey de coton dont ils sont constitués est intéressant à plus d’un titre ; il est naturel, solide, doux et souple. Il a également la capacité de s’enrouler sur lui-même quand on le découpe en bandes et de former spontanément un fil rond, facile à réutiliser. De plus, cette matière textile ne s’effiloche pas.

Comment transformer de vieux tee-shirts en tapis faits maison.

1 Préparer le métier à tisser en clouant, tous les 2 cm, 32 clous en haut et 32 clous en bas sur les lattes du dos de la palette. On obtient un rectangle d’environ 64 x 112 cm. Pour éviter que le tapis se déforme, visser de chaque côté une baguette ronde avec trois vis chacune. Laisser 1 cm entre les baguettes et la palette.

2 Rassembler les tee-shirts. Pour le choix des couleurs, il y a deux méthodes : composer une palette réfléchie ou spontanée. C’est affaire de goût…

3 Découper les tee-shirts sous les manches et au-dessus de la couture basse (3.1). Couper ce « tube » rectangulaire sur les deux épaisseurs, en lanières de 8 cm de large et sans aller jusqu’au bout de la découpe. Laisser 5 cm environ (3.2). Décaler la couture pour voir apparaître les deux séries de bandes. Commencer la première coupe en biais. Procéder de même pour les suivantes (3.3). Voilà une pelote de fil de tee-shirts (trapilho) !


Travaux : Cloison courbe en torchis

Cloison torchis

Technique traditionnelle à base de terre crue et fibre végétale dans une ossature bois, le torchis est bénéfique pour l’hygrométrie et le confort dans un logement. Il apporte aussi une douceur naturelle à l’ambiance, renforcée ici par le choix d’une cloison arrondie. Le support peut être fait de branches fraîches de noisetier, de saule ou du bambou.

Il est important de réaliser des tests afin de déterminer le dosage du mortier pour limiter retrait et  fissuration au séchage selon la proportion d’argile, d’eau, de fibre, de sable, etc. Une terre contenant naturellement des sables et graviers de tailles variées évite de devoir la corriger en ajoutant du sable, ressource en péril. De même, « plus le mélange contient de fibres de types et de longueurs différents, plus le retrait est limité, prévient le formateur Vincent Corbard, qui a encadré la douzaine de stagiaires de la MFR de Riaillé (44) qui ont appliqué ce torchis. Et les différentes fibres réduisent le besoin en sable ».

La fibre écolo

Pour le corps d’enduit, « privilégiez des fibres courtes. On en met plus dans un même volume et elles offrent une plus grande surface de contact entre tous les éléments du mélange ». La fibre de chanvre ne rebique pas en surface lors du séchage comme le fait la paille de blé. Le foin convient, mais concurrence l’alimentation agricole. Le mélange doit toutefois contenir assez d’argile, qui apporte du « collant ». Projetez une truelle de mortier sur la paroi du bac de mélange et étalez-le ; il doit bien tenir. Les Japonais laissent fermenter le mortier durant trois mois, ce qui réduit grandement le retrait au séchage et facilite l’application.

1 La cloison de 2,45 m de haut mesure 100 + 80 cm. La lisse basse est fixée par cheville à frapper dans la dalle béton pré percée ; la lisse haute, vissée dans les solives à travers le plafond. Les lisses sont divisées en trois parties : deux droites de 60 cm et l’arrondi (40 + 20 cm) découpé à la scie sauteuse dans un chevron 200 x 45 mm. Vissez en biais les montants de part et d’autre des lisses droites, puis fixez-y les traverses en divisant la hauteur en trois.

2 Pointez ou vissez après pré-perçage des tasseaux 20 x 25 mm à mi-épaisseur des montants et un tasseau 40 x 25 mm entre deux montants. Ils serviront d’appui pour tresser le clayonnage horizontal. Pour l’arrondi, le clayonnage sera vertical ; positionnez alors à l’horizontale les pièces de sapin découpées dans une planche en respectant le dessin des traverses et lisses arrondies.

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Travaux: Escalier gain de place, la marche à suivre

Escalier gain de place

Escalier à pas décalés

Confectionner un escalier à pas décalés ou “Japonais”, dont les marches entaillées réduisent l’encombrement.

Les marches d’un escalier à pas décalés ou « japonais » sont entaillées en quinconce, réduisant son encombrement tout en conservant un confort d’usage grâce à des hauteur et profondeur de marche proches de la normale. Mieux vaut toutefois « le réserver aux passages peu fréquents et attention à partir du bon pied ! », prévient Léna Mounier, ingénieure gérante de Luchta Bois (83). Ce type d’escalier nécessite une trémie réduite, qui rogne donc moins sur la superficie utile de l’étage. Avec 250 cm de sol à sol et un passage de tête à 190 cm, la longueur de trémie peut être de 160 cm contre 280 cm pour un escalier classique. L’emprise au sol est aussi réduite de 129 cm.

Léna Mounier conseille de « favoriser les essences dures, chêne, hêtre ou frêne, qui marquent moins que l’épicéa, le pin ou le sapin et sont plus résistantes – mais aussi plus chères. Les panneaux lamellés-collés assurent une bonne stabilité du bois ».

Les bienfaits de la chute

Il existe des panneaux plus petits, mais ici la longueur des limons est de presque 3,15 m. Les chutes peuvent servir à fabriquer des étagères ou un garde-corps (judicieux pour cet escalier assez raide). « On peut utiliser du bois brut, moins cher, mais le chantier nécessitera beaucoup plus de temps et d’équipements pour dégauchir et raboter le bois, voire le déligner, réaliser des collages… »

La pose de l’escalier dépend du contexte. « En général, mieux vaut l’assembler au sol et le lever ensuite. Il est parfois possible de le poser au fur et à mesure dans son emplacement définitif, mais s’agissant d’un escalier gain de place, on dispose souvent de peu d’espace autour et le vissage ou l’encastrement des marches peut vite devenir impossible », avertit Léna Mounier.


Cahier pratique mobilier : La vieille chaise devient banc-coffre

banc-coffre

Transformer une vieille chaise en un rangement dissimulé sous un joli et confortable banc.

Le travail du bois a de tout temps interpelé les hommes, rappelle l’ébéniste alsacien Jean Rapp. Avant le XIVe siècle, les maîtres charpentiers maniaient à merveille la doloire et la bisaiguë pour concevoir et fabriquer les habitats. Puis, au début du XIVe siècle, les huchiers, suivis de près par les menuisiers, armés de leurs rabots, de leurs scies et autres ciseaux, commençaient à fabriquer du mobilier. À cette époque, on confectionnait surtout des coffres, et même des bancs-coffres. Déjà pratiques à transporter, ils étaient utilisés pour y stocker de la nourriture et quelques trésors… » Plusieurs siècles plus tard,
ce mobilier s’adapte parfaitement aux usages d’habitants en quête de sobriété spatiale et d’optimisation de l’espace intérieur. Il constitue à la fois une assise capable d’accueillir plusieurs séants et un rangement discret mais conséquent.

Suivant la philosophie et les habitudes de ce passionné du réemploi, le modèle de banc-coffre que nous allons fabriquer ici fera appel à des matériaux de récupération, « d’une autre époque mais qui correspond toujours à nos modes de vie actuels ». Pour les non coutumiers de ce type de travaux, le professionnel recommande de profiter des nombreux Fablabs et autres ateliers partagés qui apparaissent en France. Espace de travail, outillage et conseils avisés sont ainsi à la portée de tous.


Travaux : Rénover son sol

Rénover son sol

Faire d’une pierre 3 coups

Rénover son sol pour réduire les problèmes d’humidité, limiter les déperditions thermiques et offrir en prime un revêtement sain et 100 % naturel.

Dans le bâti ancien, les sols « conventionnels » faits de carrelage sur dalle de ciment livrent en général leur lot de mauvaises surprises à long terme, surtout s’ils ne sont pas isolés. Froids et inertiels, ils génèrent un inconfort thermique. Parce qu’ils emprisonnent l’humidité, celle-ci se trouve contrainte de progresser par capillarité dans les murs qu’elle dégrade et qui peuvent devenir des sources de prolifération de moisissures insalubres. Un chantier de rénovation d’envergure offre l’occasion de remédier à l’ensemble de ces problèmes.


DIY – Des tutos offerts pour bricoler sainement

tutos DIYs offerts

Des tutos DIY (tutoriels de bricolage) en accès libre pour que la période du grand chamboulement serve aussi à bricoler sainement et pourquoi pas avec vos enfants… Yourte en bambou, enduit décoratif à base de terre et chaise d’enfant en bois de récup’ sont au programme. Lire la suite

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Bricolage : Fabriquer une chaise lama pour enfant

Fabriquer une chaise lama pour enfant

Se réapproprier la fabrication de cet objet du quotidien.

Cette chaise est issue d’une réflexion sur le mobilier menée au sein du CAUE des Côtesd’Armor depuis un peu plus de dix ans. Notre mission d’accompagnement des collectivités nous a amenés à nous questionner sur l’usage, le confort et le mode de production de ce mobilier urbain standardisé, acheté sur catalogue, souvent produit à l’autre bout de la planète et rarement réparable. Nous avons expérimenté de nombreux bancs, tables, chaises et abris conçus selon les besoins exprimés par les collectivités, fabriqués avec les techniciens communaux ou en chantiers participatifs avec les habitants et les écoles. Les techniciens sont capables de réparer facilement le mobilier ainsi construit. Il n’est plus un déchet, au pire il servira de bois de chauffage en fin de vie (ni traitement, ni colle, ni verni).

S’inspirer des designers précurseurs

Nous essayons de partager nos expériences avec le grand public à travers le mobilier intérieur où les mêmes problématiques se posent. Nous nous appuyons sur le travail de précurseurs tels Gerrit Rietveld, architecte et designer néerlandais qui, dans les années 1930, a créé plusieurs meubles qu’il a appelés « Crate » (boîte, caisse en anglais). Sa chaise Zigzag était à l’époque livrée dans des caisses en bois qui, une fois vides, lui étaient renvoyées.

Il a eu l’idée de les démonter pour créer une chaise, un fauteuil et une table basse. Enzo Mari, designer italien, a conçu dans les années 1970 une ligne de mobilier constructible simplement avec une scie et un marteau. Un couple qui emménageait devait être capable de construire sa table à manger, ses chaises, son lit, son bureau et son armoire. Une exposition lui est consacrée en 1974 et ses plans sont distribués à l’occasion. Il est souvent présenté comme le père du « Do it yourself ».

Cette chaise lama, inspirée du design d’Enzo Mari, a été imaginée par une équipe coréenne : le Studio Jungmo Seungyeon. Notre CAUE a apporté quelques modifications et la fabrique avec du bois d’essences locales. Pour le mobilier d’intérieur, nous conseillons le peuplier, clair et léger.


Travaux : Ériger une petite mezzanine

créer une mezzanine

Quand les enfants grandissent et deviennent adolescents, le besoin d’espace se fait sentir. Créer une mezzanine permet de gagner de la surface à moindre coût.

Lors de la construction de ma maison, subtil mélange de construction neuve sur une grange ancienne, les dimensions des pièces étaient contraintes et les trois chambres des enfants ne pouvaient être que « petites ». En comptant les placards coulissants et le petit sas d’entrée, elles arrivent péniblement à 10 m² au sol. Ce manque de surface avait été anticipé par la création d’un grand volume et d’une belle hauteur sous plafond (3,8 m) grâce à l’isolation de toiture en rampant. De plus, le positionnement de la bouche de soufflage de la VMC double flux, ainsi que la création d’une petite menuiserie donnant sur un volume intérieur lumineux, avaient été réfléchis pour permettre la mise en place d’une mezzanine. L’adolescence est arrivée… et la création de la mezzanine, décidée.

5 m2 de gagnés

Il s’agit de mettre en place une structure bois, fixée sur les parois, donc sans poteaux de reprise, et un « plancher » en panneaux trois plis de bois massif par-dessus. La mezzanine fait 2,01 x 2,61 m, soit presque les deux tiers de la pièce, augmentant la surface de plus de 5 m² avec une hauteur au plus bas de 1,2 m (un peu moins sous la panne) et plus de 1,8 m au plus haut. Elle est donc très confortable à l’usage et permet d’installer un lit double et une commode. Un meuble escalier permet d’y accéder. À cette étape du chantier, le choix du mode d’installation du garde corps n’est pas encore tranché. Les chambres appartiennent à de grands enfants. Mais il est plus que très vivement conseillé d’en placer un, surtout si des enfants en bas âge sont amenés à se déplacer dans la maison.

 


Finition : Teinter avec du brou de noix

brou de noix

Recettes et finitions pour le bois à base de brou de noix

Le brou de noix permet de confectionner facilement des mélanges pour teinter les bois clairs et leur apporter profondeur et caractère. Petits objets, cadres, lambris ou meubles pourront être patinés et valorisés par la chaude teinte du brou de noix, que l’on utilisera plus ou moins dilué.

Il existe deux types de brou de noix. Le brou de noix que l’on trouve en magasin de bricolage, en bouteille de 1 l, est un pigment naturel à base de Terre de Cassel diluée. C’est une roche sédimentaire récoltée dans les dépôts de tourbe ou de lignite, à l’origine dans la région de Cassel, en Allemagne, appelée indifféremment Terre de Cassel, Brun de Cassel, Brun Cassel, Brun Van Dick. Ce pigment sous forme liquide sert de base lors de travaux de bricolage et de décoration.

Le « véritable » brou de noix

Mais le brou de noix est aussi une décoction obtenue à base d’écales de noix séchées ou de jeunes noix vertes. Cette encre naturelle est utilisée par les artistes et les calligraphes. Comparable à l’encre de Chine, elle est brune, de teinte plus chaude que le bistre et s’emploie en lavis* et en calligraphie. Attention, le véritable brou de noix tache et il est très difficile à faire partir. Pensez à protéger vos mains et vos surfaces.

La recette d’huile teintée mêle de l’huile de lin et de l’essence d’écorces d’agrumes (ou de térébenthine à défaut) avec une proportion variable de brou de noix. C’est cette proportion qui va permettre d’obtenir une huile plus ou moins teintée. On peut utiliser indifféremment du « véritable » brou de noix végétal ou son homologue minéral dilué.