Construction neuve, les plus et les moins de la RE2020

matériaux isolants

RÉGLEMENTATION RE2020. Fin novembre, les ministres de la Transition écologique et du Logement ont présenté leurs arbitrages sur la RE 2020, réglementation applicable aux constructions neuves à partir de l’été 2021.

Biosourcés, la norme en 2030…

Soulagement pour les matériaux biosourcés à qui l’on donne enfin les moyens réglementaires de rentrer massivement sur le marché de la construction en France. N’en déplaise aux industriels du ciment, de l’acier et des isolants minéraux, grâce à l’adoption du calcul dynamique du stockage de carbone, les matériaux biosourcés végétaux prennent désormais une longueur d’avance et devraient devenir la norme à l’horizon 2030 en maison individuelle.

Le Réseau français de la construction paille et les filières bois (forêt et construction) se félicitent de ces annonces et du calendrier imposé pour la RE2020. Autres points positifs, mais qui restent à surveiller de près : l’amélioration de 30 % du Bbio (besoins en chauffage, climatisation et éclairage) par rapport à la précédente réglementation et la prise en compte des performances des logements en temps de canicule.

La fin des bâtiments à énergie positive ?

Un gros regret tout de même, l’ambition initiale de généraliser les bâtiments à énergie positive semble complètement passée à la trappe de cette RE2020. Consolation avec cette petite révolution : le glas a sonné pour le fioul et le gaz. Ils seront interdits en construction individuelle dès l’été prochain.

Soulevés par le bureau d’études Enertech et 300 acteurs de terrain, plusieurs signaux inquiétants sur des choix très techniques mais fondamentaux restent cependant à craindre, notamment parce qu’ils pourraient redonner une place importante aux convecteurs électriques (chers à l’usage et avec un impact important sur les consommations de pointes hivernales très carbonées), et ceci par le simple jeu de changements arbitraires de cœfficients !

Affaire à suivre jusqu’à la version définitive du texte, fin du premier semestre 2021…

Brève d’actu parue dans La Maison écologique n°121 (février-mars 2021)

Qui sommes-nous ?
La Maison écologique est un magazine indépendant. Depuis 2001, il s’attelle à transmettre avec passion des informations pratiques et concrètes sur l’habitat écologique et les énergies renouvelables.
Son ambition : rendre l’écohabitat accessible à tous ! LME est gérée sous statut coopératif (Scop) et alimentée en électricité 100 % renouvelable par une autre coopérative, Enercoop.

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Avis d’experts : Aides financières à la rénovation

Aides financières à la rénovation

Aides financières à la rénovation, le millefeuille prime toujours

En fusionnant certaines aides de l’Anah et le fameux crédit d’impôt dans un nouveau dispositif maprimrénov’, l’état affiche sa volonté de rendre les aides plus compréhensibles et de cibler les ménages aux revenus modestes. A-t-on vraiment gagné en lisibilité et en cohérence ? Réponses mitigées…

Le crédit d’impôt est mort (ou presque), vive MaPrimeRénov’ ! Depuis janvier dernier, l’État fait passer l’allégement de la feuille d’impôts au second plan des outils financiers incitant à entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Cette stratégie, qui aura vécu une vingtaine d’années, prendra vraiment fin au 31 décembre 2020, quand les ménages aux revenus « intermédiaires » et « supérieurs » rejoindront les « modestes » et « très modestes » dans l’éligibilité à MaPrimeRénov’. Cette dernière absorbe dès à présent une aide de l’Anah qui portait sur un seul type de travaux, « Anah agilité ». Les autres aides majeures demeurent inchangées : Éco-prêt à taux zéro, TVA à taux réduit, certificats d’économie d’énergie (CEE), « Anah sérénité » pour une approche globale.

 


Avis d’experts : L’accompagnement à la rénovation énergétique à la « sauce » libérale ?

accompagnement à la rénovation énergétique

C’est une révolution silencieuse : La fin du financement par l’ADEME de son réseau de conseillers “Espace FAIRE”, qui laisse la place au bon-vouloir des régions et à la stabilité du marché des certificats d’économie d’énergie.

Le téléphone s’est tu, enfin. Finis les « Bonjour, vous connaissez l’isolation à 1 € ? ». Le confinement aura au moins permis l’arrêt – provisoire – du démarchage par des plateformes téléphoniques qui rabattent les clients vers des entreprises valorisant les fameux Certificats d’économie d’énergie (CEE) que sont tenus de payer les fournisseurs d’énergie. Un harcèlement conduisant à des travaux quasi gratuits, certes, mais parfois bâclés ou non pertinents. Des travaux partiels qui ruinent l’ambition d’une approche globale de rénovation d’un logement. Harcelés, perdus dans le maquis des aides publiques, les particuliers sont nombreux à se raccrocher à un lieu de conseil indépendant, gratuit et pourtant méconnu : l’Espace info-énergie, devenu Espace Faire.

La pérennité de son précieux accompagnement est questionnée aujourd’hui par une petite révolution : près de 20 ans après leur création par l’Ademe, ces lieux
ne seront plus financés par cet établissement public de l’État fin 2020. À ce jour, 250 « espaces » maillent la France, avec 840 conseillers, dans des structures locales existantes bénéficiant de cofinancements de collectivités locales et territoriales. Depuis cinq ans environ, l’agence avait aussi déployé selon ce principe 150 Plateformes territoriales de la rénovation énergétique. Ce modèle, basé sur des subventions de fonctionnement pour payer les postes de conseillers, n’aura pas survécu aux contraintes budgétaires pesant sur l’Ademe et à la doctrine qui émerge depuis quelques années : finies les subventions, place au marché, via les CEE.

L’Ademe a annoncé la fin de ses financements mi-2019. Joëlle Colosio, sa directrice exécutive adjointe des territoires, précise : « Avec le nouveau dispositif Sare, l’accompagnement est délégué aux Régions, qui ont cette compétence de service public et sont pour nous les premiers interlocuteurs », l’agence restant la « tour de contrôle » du dispositif. « Ce financement par les CEE multiplie par trois les moyens octroyés à l’accompagnement des particuliers. »

« 3 fois plus de moyens »… pendant 3 ans

200 M€ sont crédités sur trois ans dans le cadre du Sare financé à 50 % par les CEE. Les collectivités sont invitées à mettre sur la table l’autre moitié. La Métropole du Grand Paris et la Région Bretagne ont été les premières à signer un tel accord, rejoints par Centre-Val-de-Loire, Pays-de- la-Loire et Grand-Est. L’Occitanie prend son temps et saisit l’opportunité du bouleversement national pour remettre à plat l’accompagnement des particuliers. « On a dit à l’État : d’accord pour être ce service public de l’efficacité énergétique, mais on le fait avec les acteurs de terrain, comme on le souhaite, sans pression », indique Raphaëlle Vienot, directrice adjointe transition écologique et énergétique.  […]


Lettre ouverte au Premier ministre

IllustrationDPE

Réforme de la RE2020, du DPE et du label BBC

18 organisations appellent le Premier ministre à mettre en cohérence la politique énergétique française dans le bâtiment avec les objectifs poursuivis.

Le 26 février dernier la Commission Européenne a signifié à la France qu’elle devait aller plus loin si elle voulait baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2030. De son côté,le Haut Conseil pour le Climat mis en place par le Président de la République, rappelle que la France « n’est pas sur la bonne trajectoire » pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Face à ces constats, les mesures proposées par le gouvernement pour le bâtiment conduisent à une électrification massive des usages thermiques sans chercher forcément à réduire significativement les niveaux de consommation lors des rénovations, ni à recourir abondamment à la chaleur renouvelable. Cette stratégie risque de s’accompagner d’une augmentation de la précarité des ménages par la hausse des factures de chauffage, d’une disparition importante d’emplois, et de l’abandon d’un mix énergétique diversifié conduisant de manière équilibrée à une décarbonation beaucoup plus résiliente aux aléas futurs inévitables.

Dans une lettre ouverte au Premier ministre publiée le 9 juin, 18 organisations appellent les pouvoirs publics à revoir d’urgence cette stratégie aux conséquences graves et irréversibles, en revenant sur les arbitrages de cette réforme qu’elles jugent dangereuse et inappropriée au regard des objectifs environnementaux que la France doit atteindre. Elles souhaitent qu’une réelle concertation soit mise en place et proposent dans ce cadre la réalisation, en substitution de cette réforme, d’un grand programme de rénovation à très haute efficacité recourant massivement aux sources de chaleur renouvelables et aux pompes à chaleur performantes.

La lettre est ouverte à des signatures complémentaires sur cette plateforme en ligne.

Lettre ouverte au Premier ministre, 9 juin 2020

Monsieur le Premier ministre,

Les signataires de la présente lettre déclarent leur totale adhésion aux objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte et la loi énergie climat :

  • la neutralité carbone en 2050 avec réduction d’ici 2030 de 20 % de la consommation d’énergie finale (tous secteurs), et de 40 % de l’énergie fossile, avec 32 % d’ENR,
  • la rénovation d’ici 2028 de tous les logements à consommation excessive (classes F et G, de l’actuel Diagnostic de Performance Energétique – DPE), et de l’ensemble du parc bâti au niveau Bâtiment Basse Consommation (BBC) d’ici 2050.

Ils rappellent les options de trajectoire envisagées par la stratégie nationale bas carbone pour 2050 : part limitée du chauffage par effet Joule (5 TWh), contribution essentielle de la chaleur renouvelable individuelle et collective (biomasse, énergie solaire, géothermie, biogaz) et rôle majeur des pompes à chaleur, biogaz et électriques.

Ils attirent l’attention des pouvoirs publics sur l’accélération nécessaire du rythme de rénovations BBC dans le respect de la programmation pluriannuelle de l’énergie qui en prévoit 370 000 par an de 2015 à 2030 ce qui impose, compte tenu de l’historique, d’en faire 540 000 par an entre 2020 et 2030.

La réforme prévue, qui impacte la réglementation environnementale (RE2020), le DPE et le label BBC, vise à modifier le contenu carbone du kWh chauffage et le coefficient d’énergie primaire relatifs à l’électricité, à exprimer le DPE en énergie finale, à placer le label BBC à 60 kWhEF/m²/an, seuil futur entre classes B et C. Les signataires jugent ces dispositions, pour certaines non conformes aux directives européennes, contraires aux lois de la physique et contreproductives au regard des objectifs de la stratégie nationale bas carbone.

Ces mesures vont déstructurer le secteur énergétique, maintenir une piètre qualité des enveloppes bâties, contraindre les maîtres d’ouvrage à des choix de court terme peu efficaces et peu pertinents, accroître le nombre de ménages en précarité énergétique en renchérissant la facture de chauffage.

Il apparaît en effet que :

  • Le seuil du label BBC, objectif du parc, baisse d’un tiers pour les combustibles, de deux tiers pour le bois, mais augmente d’un facteur 3 pour l’électricité, éliminant ainsi le bois, voire tous les autres combustibles, par des travaux de rénovation rendus plus chers que dans les logements chauffés par effet Joule.
  • Les incertitudes du futur supposent une faculté d’adaptation qu’interdira l’irréversibilité du choix de l’effet Joule et qu’à l’inverse, la distribution d’eau chaude permettrait.
  • Pratiquement tous les propriétaires rénoveront en adoptant l’effet Joule en raison de coûts de travaux et de contraintes réglementaires plus faibles que pour toute autre solution. Passer de convecteurs aux granulés devient impossible au regard des contraintes d’isolation imposées. Le bois est pourtant une chaleur renouvelable dont la Ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré le 3 avril 2020 qu’elle voulait en faire « un des vecteurs de la reprise économique ».
  • En construction neuve et en rénovation, l’ambition de performance est abandonnée et laisse place à des passe-droits rendus peu légitimes par l’existence de pompes à chaleur très efficaces fonctionnant aussi bien au biogaz, à l’électricité ou de manière hybride. Une stratégie d’autant moins compréhensible que la stratégie nationale bas carbone elle-même avait abondamment recours aux pompes à chaleur. Cela va fragiliser la sécurité d’approvisionnement en 2030 en augmentant la pointe hivernale de 10 GWe et la consommation électrique de 22 TWh, alors que 14 réacteurs nucléaires seront en fin de vie d’ici 2035. L’électricité, déjà très carbonée en hiver, le sera davantage par la hausse des importations d’électricité à fort contenu carbone.
  • La nouvelle étiquette induira en erreur les usagers pour qui la croissance des classes énergétiques rime avec celle des coûts : désormais des logements de même classe auront la même consommation d’énergie finale mais des coûts de chauffage du simple au triple. Cette réforme aura pour effet visible l’explosion des factures de chauffage et l’accroissement de la précarité énergétique.
  • Ce nouvel étiquetage conduira, de manière inacceptable et sans faire de travaux, à sortir des classes F et G (devant être rénovées avant 2028) environ 3 millions de logements chauffés à l’électricité, et à y faire entrer environ 6 millions de logements chauffés par combustibles. Rénover ces logements chauffés par combustibles est une évidence, éviter la rénovation de ceux chauffés à l’électricité est incompréhensible et contraire à la directive européenne bâtiments.

Ce projet de réforme donne le sentiment que pour les pouvoirs publics, décarboner se résume à électrifier les usages thermiques du bâtiment sans même chercher à réduire les besoins. Ce qui a seulement pour effet de déplacer le problème sans pour autant faire décoller un plan de rénovation attendu par tous et aujourd’hui moribond.

Les signataires demandent expressément que soit plutôt mis en place un plan de relance qui fait suite à la crise sanitaire construit autour des cinq axes suivants :

1 – Redonner aux réformes sur le bâti neuf (RE2020), leur ambition initiale, et ne pas modifier les règles du DPE et du label BBC
L’efficacité énergétique et la décarbonation sont les piliers qui doivent guider la décision dans le secteur du bâtiment. La robustesse d’une réponse résidera dans la variété des composantes décarbonées du panier énergétique auquel elle conduira. Les pompes à chaleur permettent déjà à l’électricité de se placer très efficacement dans le bâtiment sans recours à des artifices discutables et illégitimes. Quant à l’énergie finale, elle ne reflète pas le coût pour l’usager, pas plus qu’elle ne lui permet un rapprochement avec ses différents compteurs. La substituer à l’énergie primaire ne conduira qu’à une vaste tromperie. Nous demandons le retour à un coefficient d’énergie primaire et à un contenu CO2 de l’électricité conformes à la situation française actuelle et la permanence de l’énergie primaire dans les bilans.

2 – Prioriser la rénovation globale et performante et réfléchir à l’efficacité de l’incitation
Pour minimiser les coûts et maximiser les économies, il faut, notamment lors des mutations, favoriser les rénovations globales et performantes qui coûtent moins cher. Dans un premier temps on pourra toutefois mettre en œuvre des rénovations par étape à condition d’en améliorer simultanément la planification et les performances pour qu’elles atteignent effectivement à terme le niveau BBC.

L’incitation a montré ses limites partout en Europe. Aller vers une obligation, en commençant lors des mutations par les logements les moins performants, doit être exploré avant d’élargir progressivement le périmètre des contraintes.

3 – Axer les efforts sur la réalisation d’enveloppes très performantes
Contrairement aux systèmes qui seront renouvelés, l’enveloppe est là pour la durée de vie du bâtiment. Dès lors qu’une rénovation de l’enveloppe est entreprise, il faut donc viser le plus haut niveau d’exigences, comme le souligne la directive européenne bâtiments. Ceci conduit également à plus de confort et à une meilleure qualité sanitaire des logements.

4 – Fournir aux acteurs de terrain les outils assurant la pleine efficience des rénovations énergétiques
Il serait plus efficient de mettre à disposition des acteurs de terrain, des combinaisons de solutions garantissant la performance finale des rénovations et rendant la définition des mesures à prendre plus fiable, plus rapide et plus simple.

Le financement doit cesser d’être le repoussoir à l’action qu’il est aujourd’hui. Une piste à étudier serait de substituer aux aides en vigueur dont l’efficacité n’est pas avérée, un vaste prêt à taux zéro de durée ajustable assurant à chaque ménage le financement des travaux de rénovation et l’équilibre en trésorerie par les gains générés.

5 – Développer une filière française d’excellence de la chaleur renouvelable et des pompes à chaleur (hybrides, électriques et biogaz)
Les solutions individuelles ou collectives de chaleur renouvelable et de récupération (bois, chauffage solaire, géothermie, gaz renouvelables, énergies fatales) distribuée entre autres par réseaux de chaleur méritent d’être davantage encouragées car ce sont des ressources créant localement de l’emploi, indispensables pour atteindre les objectifs de décarbonation et réduire la facture d’énergie des ménages.

La pompe à chaleur est un des dispositifs les plus efficaces pour le chauffage des locaux, voire leur rafraîchissement en été. Les modèles performants, associés à des boucles hydrauliques, qu’ils fonctionnent au biogaz, à l’électricité ou de manière hybride, minimisent fortement la consommation tout en ne dégradant pas la pointe électrique. Ils doivent donc jouer un rôle important dans la politique énergétique. Pour cela, il faut développer une filière d’excellence en France et nous appelons à travailler sur l’amélioration de la performance intrinsèque des appareils et de leurs conditions de fonctionnement, sur la relocalisation de leur production ainsi que sur la qualité de leur mise en œuvre et de leur maintenance.

Les signataires rappellent que le 26 février 2020, la Commission Européenne a incité la France a « des efforts supplémentaires pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments ». Le plan de relance proposé constitue donc une véritable opportunité.

Vous remerciant d’accueillir favorablement nos propositions, veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.

Lettre ouverte RE2020-DPE-BBC

Avis d’expert : Prêt bancaire et autoconstruction

Prêt bancaire et autoconstruction

Prêt bancaire et autoconstruction, utopique ?

Le prêt bancaire est un sésame difficile à décrocher pour les autoconstructeurs. Tour d’horizon des conditions à réunir et conseils pour mettre toutes les chances d’obtention de son côté.

À peine le verbe « autoconstruire » prononcé que les yeux du banquier s’écarquillent sous un froncement de sourcil. De l’autre côté du bureau, le regard du couple venu présenter fièrement son projet de maison perd soudain sa sérénité. Le costard de la finance entrevoit déjà les fissures aux murs, le cash supplémentaire pour réparer les dégâts d’un chantier solitaire, sans assurance ni garantie, et qui n’en finira peut-être jamais… Demande de prêt rejetée.


Emprunt participatif

Emprunt participatif - webinaire

Webinaire sur l’emprunt participatif, ou comment se passer des banques pour financer ses projets !

Inédit : La Maison écologique s’associe à Incub’ pour vous proposer un séminaire gratuit, en ligne. Objectif : comprendre les clés du succès d’un projet d’emprunt solidaire ou participatif.

Intéressés ? Envoyez-nous un courriel avant fin juin à contact@lamaisonecologique.com pour être informé de la date et du lien d’inscription (replay disponible pour les inscrits)

Durée : 1,5 h environ
Inscription obligatoire, date précise à venir (début juillet)

emprunt participatif dessin Nico

Extrait de l’article l’Emprunt participatif publié dans La Maison écologique n°105 :

Face à la frilosité des banques, Pascal Lenormand (Incub’) a financé les quelque 100 000 € qu’il lui fallait grâce à 54 prêts de particulier à particulier.

Depuis plusieurs mois, je rencontrais des banquiers pour financer mon projet : acheter des parts de SCI pour rejoindre un habitat partagé. Concrètement, il me fallait presque 100 000 €, une somme qui n’aurait pas dû poser de problème dans ma situation. Je me trompais. Le refus fut systématique, y compris chez les plus « coopératifs ». Le montage en SCI leur posait a priori un problème de garantie. Un soir de découragement, j’ai alors pensé qu’il me suffisait d’emprunter 1 000 € à 100 personnes. C’est ce que j’ai fait, en montant un emprunt participatif. De l’idée à l’arrivée de l’argent sur mon compte, il n’a fallu que quinze jours. Une sorte de miracle de la solidarité !

Un montage hors plateforme

Le processus que j’ai utilisé se distingue fondamentalement des deux formes aujourd’hui bien connues de financement participatif. Il s’agit bien d’un prêt et non d’un financement moyennant des contreparties, comme c’est en général le cas sur les plateformes de type collaboratif comme Ulule ou MyMajorCompany. J’ai remboursé tout l’argent que j’ai emprunté, avec un intérêt au choix du prêteur.
C’est un « collage » d’un grand nombre de prêts de particulier à particulier, sans intervention de tiers. Cela le distingue des plateformes de prêt participatif, comme LendoSphere ou Lumo. Aucun intermédiaire n’intervient dans la transaction, hormis les banques tenant les comptes personnels.

(…)


RE2020 : que reste-t-il du label E+C- ?

RE2020 et label E+C-

Nous avons choisi de publier ici l’intégralité du communiqué envoyé fin novembre par Thierry Rieser, gérant du bureau d’études Enertech, et cosigné par une soixantaine d’acteurs de terrain, inquiets de la tournure que semble prendre la nouvelle réglementation thermique et environnementale pour la construction, la RE 2020. Avec notamment une réduction des exigences par rapport à l’expérimentation E+C-. Les nombreux signataires demandent en urgence aux pouvoirs publics de reconsidérer certains axes de travail.

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Avis d’experts : Le DPE en question(s)

dpe

Le DPE en question(s)

Passage obligé en cas de vente ou de location, le diagnostic de performance énergétique informe sur la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre d’un logement. Contesté pour son manque de fiabilité, il évoluera au 1er Janvier 2021.

Bien connu de tout vendeur et bailleur depuis 2006, le diagnostic de performance énergétique (DPE) fournit une estimation de la consommation annuelle d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre d’un logement. Ce dernier se voit ainsi attribuer deux étiquettes correspondant à son classement de A à G pour le volet énergie et pour le volet climat. Outil de sensibilisation aux économies d’énergie, c’est aussi pour les acquéreurs et les locataires « une aide pour choisir leur futur logement et en négocier le prix », explique Nadia Kaminski. L’impact de la catégorie énergétique sur la valeur du bien est en effet sensible.

En 2017, pour les maisons construites après 2000, celles de classe A-B (≤ 90 kWh/m².an) se sont vendues avec en moyenne une plus-value de 9 % par rapport à un autre bien d’étiquette D, toutes choses égales par ailleurs ; celles de classe C, avec une plus-value de 5 %(1). Ce qui peut rendre pertinents certains travaux, à condition de bien faire ses comptes. L’Ademe chiffre le coût à 15 900 € en moyenne pour grimper d’une catégorie et à 25 900 € pour deux catégories(2).

« Mais dans le cas d’un bien des années 1980, classé E ou F, un peu isolé et équipé d’un chauffage électrique, installer un poêle à bois peut suffire, soit une dépense entre 3 000 et 5 000 € », estime Thierry Marchand.

Des méthodes de calcul contestées

Que contient le DPE ? Réalisé par un diagnostiqueur certifié, pour un coût moyen de 100 à 250 €, il comprend un descriptif du logement ainsi qu’une estimation de la quantité d’énergie qu’il consomme, calculée en fonction de la date de construction. Avant 1948, c’est la méthode des consommations réelles, à l’aide des factures des trois dernières années d’occupation, qui s’applique. […]


RE 2020 : biosourcés, les grands oubliés ?

Les matériaux biosourcés et la réglementation environnementale RE 2020 - photo Technichanvre

La réglementation environnementale RE 2020 doit succéder à la Réglementation thermique RT 2012. Le label E+C- en constitue les prémices. Pour la première fois, les textes s’intéressent à l’impact carbone du bâtiment. En l’état actuel des débats, les matériaux biosourcés semblent hélas ne pas y être bien valorisés. La Maison écologique est allée à la rencontre d’experts au cœur des débats. Immersion dans les coulisses de la fabrique des futures obligations de la construction.

Et si le monde de la construction changeait d’ère ? C’est peut-être ce qui s’annonce avec la nouvelle réglementation RE 2020. Celle-ci devrait être applicable en milieu d’année 2020. La réglementation thermique actuelle (RT 2012) fixe une limite maximale de consommation d’énergie dans les bâtiments neufs. Cinq usages dits « réglementaires » sont pris en compte dans son calcul. Le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, le refroidissement, l’éclairage et les auxiliaires (ventilateurs, pompes). Ainsi, les usages mobiliers, liés aux habitudes de vie des occupants (électroménager, hifi-TV, informatique…), n’intègrent pas le calcul. Alors qu’ils sont tout aussi impactants. Au terme de ces exigences, un bâtiment RT 2012 ne doit officiellement pas dépasser 40 à
65 kWhEP/m2.an, variable selon les régions.

Dès 2020 entrera en vigueur une nouvelle réglementation RE 2020, plus ambitieuse. En effet, elle devrait non seulement accroître les exigences en matière de consommation énergétique, mais aussi intégrer au calcul ces fameux usages mobiliers. Ce n’est pas tout, la réglementation 2020 sera « environnementale » et non plus « thermique ». Une manière de souligner que, pour la première fois, sera également pris en considération l’impact carbone du bâtiment pendant toute sa durée de vie (période d’étude fixée à 50 ans). De la phase chantier à la gestion de sa fin de vie.

Des niveaux d’exigences à définir

« On regarde les impacts environnementaux liés aux consommations d’énergie et de matière sur le chantier, aux matériaux de construction et aux équipements choisis (isolation, fenêtres, chaudière, etc., ndlr), la consommation d’eau potable et l’assainissement, ainsi que la consommation d’énergie », énumère Eduardo Serodio, ingénieur énergéticien chez Izuba énergies, Scop d’optimisation énergétique et environnementale du bâtiment. Comment ? En s’appuyant sur les données des fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), produites par les fabricants des produits de construction(1). Lire la suite


Alternatives : L’emprunt participatif

Emprunt participatif

Comment je me suis passé de banque grâce à l’emprunt participatif

Face à la frilosité des banques, Pascal a financé les quelque 100 000 € qu’il lui fallait grâce à 54 prêts de particulier à particulier.

Depuis plusieurs mois, je rencontrais des banquiers pour financer mon projet : acheter des parts de SCI* pour rejoindre un habitat partagé. Concrètement, il me fallait presque 100 000 €, une somme qui n’aurait pas dû poser de problème dans ma situation. Je me trompais. Le refus fut systématique, y compris chez les plus « coopératifs ». Le montage en SCI leur posait a priori un problème de garantie. Un soir de découragement, j’ai alors pensé qu’il me suffisait d’emprunter 1 000 € à 100 personnes. C’est ce que j’ai fait, en montant un emprunt participatif. De l’idée à l’arrivée de l’argent sur mon compte, il n’a fallu que quinze jours. Une sorte de miracle de la solidarité.