La plupart des techniques de construction valorisant des matériaux « de cueillette » (terre, bois, paille, pierre) sont accessibles au prix d’une formation courte et se prêtent bien aux chantiers participatifs.
Le terre-paille pas à pas

D’origine plus contemporaine que les autres techniques de maçonnerie en terre crue, le terre-paille, ou terre allégée, consiste en un mélange de terre diluée dans de l’eau (la barbotine) avec une forte proportion de paille (qui peut être remplacée par du copeau de bois), banché en remplissage d’une ossature bois. Mise en œuvre pour ériger des murs extérieurs (25-40 cm d’épaisseur) ou des cloisons (20-25 cm), ce matériau à faible empreinte environnementale allie les qualités isolantes du végétal aux propriétés inertielles et hygrométriques de la terre. Et peut se recycler à l’infini.
Construire : un fournil pour foyer

Construite de bois et de paille, autour d’un four à pain professionnel
Au départ, il n’y avait là que des champs avec, à leur marge, un vieux corps de ferme. 75 hectares d’exploitation céréalière située à Loches, en Touraine. En 2008, Jean-Baptiste Jamin décide de rejoindre l’entreprise familiale, avec l’idée de convertir la ferme en bio, d’y fabriquer de la farine et du pain. Le bâtiment de tuffeau abrite bien un vieux four, mais celui-ci est trop petit. Alors, Jean-Baptiste entreprend d’en construire un plus grand et de bâtir lui-même sa maison autour.
Autoconstruire en paille porteuse

Bâtir sa maison, un bonheur qui se mérite
La maison est implantée dans un champ bordé d’arbres, légèrement en contrebas de la ferme Ma Vallée, qui depuis 1976 produit du fromage de chèvre à Plouguenast, dans les Côtes-d’Armor. Sa porte d’entrée est ornée d’une grande fleur de lotus, symbole de pureté et de renaissance. Réalisée en paille porteuse, sobre, lumineuse et confortable, elle a été conçue pour évoluer en fonction des besoins. Ce qui a demandé beaucoup d’anticipation et de
préparation avant d’entamer les travaux. Pour autant, le chantier, ponctué par un bref passage aux urgences, n’a pas été de tout repos…
La paille, matériau d’avenir

Saine, peu chère, isolante, abondante, renouvelable, recyclable… Il n’y a que la paille qui m’aille !
La botte de paille fait ses preuve en construction depuis 130 ans. D’abord explorées par les autoconstructeurs et les artisans, ses mises en oeuvre sont désormais développées par les entreprises. Objectif : réduire les coûts de main d’oeuvre qui freinent ce produit agricole sain, abondant, bon marché, isolant, renouvelable et recyclable.
Si les trois petits cochons avaient connu la botte de paille, le loup n’aurait rien pu faire… C’est en effet la compression en bottes qui apporte à la paille ses propriétés de résistance mécanique et de tenue au feu et qui en fait un bon matériau de construction porteur, isolant et support d’enduit. Fin 19e siècle au Nebraska (États-Unis), à l’apparition des premières presses, des agriculteurs empilent des bottes pour construire leurs maisons. Dans les années 1920, en France, l’ingénieur Émile Feuillette construit des maisons à ossature bois isolées en bottes de paille.
Autoconstruire un octogone autonome

Un octogone autonome
Comme la quatrième de couverture d’une vie entière consacrée au respect de l’environnement, la maison autonome de Frans et Irna nous ouvre ses portes. Leçon de construction, histoire de vie.
1973, la crise pétrolière redéfinit les perspectives d’avenir. Irna revit cette prise de conscience avec la même fougue : « AU-TO-NO-MES ! », le mot est lâché. Quarante ans et quelques printemps plus tard, deux bâtiments autoconstruits entre 2004 et 2007 marquent l’aboutissement de cette impulsion. Sur un terrain bordé de chênes typiques du Quercy, la maison principale et l’atelier de Frans possèdent chacun une citerne souple de 20 et 10 m3 pour l’autonomie en eau. Militants anti-nucléaires de la première heure, l’autonomie électrique était une condition sine qua non. « C’est bien de militer mais, concrètement, qu’est-ce qu’on fait pour lutter contre le nucléaire ? », interroge le couple, qui utilise une installation solaire minimale (1 kWc) et fait des choix dans son appareillage électrique.
Paille porteuse: une maison droite dans ses bottes

[VIDEO] Dans la région parisienne, Anaïs et Côme ont fait construire leur maison en paille porteuse avec l’orge de leur propre exploitation. Les énormes ballots forment à eux seuls des murs porteurs.
Quelques jours avant notre rencontre, Côme moissonnait l’orge de son champ. Sur son tracteur, cet exploitant agricole repensait à la dernière fois qu’il avait réalisé cette même opération sur cette même parcelle, trois ans plus tôt. « Cette fois-ci, la paille ne servira pas à construire une maison en paille porteuse. Mais elle ira aux vers de terre. En effet, on la laisse au sol pour en réactiver la biologie. Ainsi, ça évite de devoir mettre des engrais chimiques l’année suivante », explique-t-il, assis à côté de sa compagne Anaïs, ingénieure agricole.
Territoire : maison du Parc naturel marais du Cotentin et du Bessin

Une vitrine pour la terre crue.
La preuve par l’exemple. C’est le dessein de la maison du Parc naturel marais du Cotentin et du Bessin. Située dans la Manche et inaugurée en 2016 : un long pan de mur en bauge*. Les nombreuses personnes empruntant la route départementale qui longe le bâtiment peuvent d’ailleurs l’apercevoir. Preuve que cette technique inscrite dans l’histoire locale conserve tout son intérêt et qu’elle peut être mise en oeuvre pour des bâtiments accueillant du public et dans un style contemporain.
La promotion en actions.
Si les Parcs naturels régionaux (PNR) ont longtemps abordé la question du bâti essentiellement sous l’angle patrimonial, en proposant des conseils d’architectes pour la rénovation ou l’entretien, le PNR des Marais du Cotentin et du Bessin a pris un train d’avance dans le domaine de la construction écologique depuis 2008.
construire en paille porteuse

Un rêve de gosse porté par la paille.
Dans la région parisienne, Anaïs et Côme ont fait construire leur maison avec la paille d’orge de leur propre exploitation. Les énormes ballots forment même à eux seuls des murs porteurs.
Quelques jours avant notre rencontre, Côme moissonnait l’orge de son champ. Perché sur son tracteur, cet exploitant agricole repensait à la dernière fois qu’il avait réalisé cette opération sur cette parcelle, trois ans plus tôt. « Cette fois-ci, la paille ne servira pas à construire une maison ; elle ira aux vers de terre. Ainsi, on la laisse au sol pour en réactiver la biologie. Cela évite de devoir mettre des engrais chimiques l’année suivante », explique-t- il.
Le tour du monde des Eco-logis
