Enquête : les systèmes constructifs

systemes constructifs en bois

Le poteau-poutre, charpente trait pour trait

Parmis les systèmes constructifs de maisons bois, le poteau-poutre fait la part belle au travail du charpentier : assemblages traditionnels et bois massif pour e classique de la construction en bois qui offre bien des avantages à l’autoconstructeur.

Ossature bois, le bois pour tous

Les techniques ossature bois et Greb ont fait leurs preuves depuis une vingtaine d’années, notamment dans le monde de l’autoconstruction. Facilité de conception, rapidité de chantier et performances thermiques pour ces systèmes à la portée de tous.

Le colombage à l’épreuve du temps

Technique ancienne qui valorise le travail artisanal du bois, le colombage est surtout réservé à la rénovation de bâtiments anciens. Avec de la méthode, il est tout de même possible de l’intégrer dans un projet neuf.

Le panneau de bois, c’est du lourd

Dernier né des systèmes constructifs bois, le panneau lamellé-croisé (CLT) séduit par sa rapidité de mise en oeuvre et son potentiel architectural.

Bois massif empilé, pour le meilleur et pour le pire

Dans la catégorie bois massif empilé, la fuste est la technique de référence. A côté du madrier et de la brique de bois, le rondin apparâit plus artisanal, plus écologique et plus durable dans le temps.

 

 


Portfolio : Projets en bref

projets de constructions en bois

Méli-mélo de bois locaux

Dans le Morbihan, le menuisier-ébeniste Benoit Gautier a mis son entreprise en sommeil durant deux ans pour construire sa maison en ossature bois.

Cube en suspension

Marseille, cette maison provençale traditionnelle est surélevée par un cube en ossature bois isolée en fibre de bois.

Autoconstruite avec mes arbres

Avec des arbres de son terrain, Clément a bâti sa maison en Dordogne.

Minimiser les déchets de chantier

La maison des Cossus, à Montpellier, s’est inscrite dans la démarche Bâtiments durables méditerranéens. Elle en a obtenu le label Or.

Lire entre les lignes

Les lignes de toit fuyantes de ce bâtiment du Vaucluse laissent à certains endroits croître le toit au détriment du mur et inversement ailleurs.

Posé sur des pieds en grès

Stéphane Hurth a conçu et fait construire à Hommert (57) deux gîtes dont l’ossature en douglas repose sur 12 plots 40 x 40 cm en grès, répartis
tous les 1,50 m et simplement enterrés sur 60 cm.

Haie d’honneur pour le peuplier

À Lille, cette extension fait la part belle au peuplier local, en finition intérieure (contreplaqué) et en structure (lamellé-collé).

Réemploi d’un vieux hangar en pièces détachées

À quelques centaines de mètres du terrain des Deschaumes, à Censy (89), un vieux hangar agricole s’apprêtait à être démoli.

Animer les façades

«Nous avons autoconstruit les murs périphériques avec une double ossature en douglas local isolée en botte de paille et laine de bois. La structure centrale apparente est en poteaux-poutres de chêne », indique Pierre Gouret, 31 ans, à Plédéliac (22).

Délicieuse coque de bois

Reflétant le caractère rural du site tout en s’affranchissant des références des fermes quercynoises, cette habitation construite dans le Lot par MG Eco
réinterprète autant les volumes agricoles que les maisons bois contemporaines.

Du neuf à la sauce d’antan

Dans l’Aube, les Ateliers Valentin ont réalisé cette habitation à structure douglas en visant une relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat (vieille grange, longère).


Avis d’expert : Où trouver du bois de construction ?

s'approvisionner en bois de construction

S’approvisionner en bois de construction

De la petite scierie au grand négociant, en passant par les coopératives d’achat de matériaux, il existe tout un panel d’options pour s’approvisionner en bois de construction. Dimensions pratique, économique, écologique, voire sociétale peuvent ainsi orienter le choix du fournisseur.

Pas de bois… pas de maison en bois. Règle n° 1 pour en acheter : se tourner vers des professionnels de la construction bois. En effet, les bois doivent respecter des normes auxquelles il serait dangereux de déroger. Les interprofessions  possèdent des listes de fournisseurs qui peuvent aider à trouver du bois local, de
même que certaines appellations. Première solution : commander le bois directement dans une scierie, au plus près du chantier. Elles s’approvisionnent en général dans les forêts environnantes, d’autant plus s’il s’agit de petites structures. Acheter en scierie permet de questionner sur la gestion des forêts d’origine, favorise une économie en circuit court et maintient des emplois en territoires ruraux.

Les scieries ont cependant parfois une offre limitée : on peut ne pas y trouver toutes les essences, préparations, traitements, finitions et qualités souhaitées.

 

 


Enquête bois locaux : du bois bien de chez moi

bois locaux

Pour éviter des transports inutiles et polluants, le manque de traçabilité et de contrôle sur les modes de culture tout en favorisant l’économie et les savoir-faire locaux, construire avec du bois de proximité s’envisage sans grande difficulté.
« Le bois de construction importé provient principalement des forêts boréales et tropicales primaires dont la déforestation constitue une catastrophe écologique.

Maintenir des emplois.

Par ailleurs, favoriser l’approvisionnement local contribue à maintenir des emplois en milieu rural et à soutenir leur rémunération, tout en limitant le transport de matière première », soutient Élodie Roulier, du Parc naturel régional (PNR) des Pyrénées ariégeoises. La France regorge de bois locaux utilisables pour construire ou rénover. Encore faut-il les reconnaître et les dénicher.

Premièrement, « éviter les produits industriels, prêts à poser ou en matière composite, car ils ne s’accompagnent d’aucune traçabilité et, en général, au moins une partie des pièces est fabriquée avec des bois d’importation », avance la chargée de mission Forêt et filière bois du PNR. S’orienter plutôt « vers des scieurs de votre territoire, des artisans et des architectes et discuter avec eux pour confirmer qu’ils adoptent cette logique », ajoute son homologue au PNR du Massif des Bauges, Pierre Paccard, référent forêt à la Fédération des PNR de France.


Enquête traitement du bois : Le bois traité, maltraité ?

traitement du bois

Les traitements que peut subir le bois de construction font-ils systématiquement partir en fumée les vertus écologiques de ce matériau ? Des alternatives plus vertueuses émergent progressivement face aux produits chimiques biocides.

Les bâtiments neufs doivent être conçus et construits de façon à résister à l’action des termites et autres insectes xylophages. À cet effet doivent être mis en oeuvre, pour les éléments participant à la solidité des structures, soit des bois naturellement résistant aux insectes ou des bois ou matériaux dérivés dont la durabilité a été renforcée, soit des dispositifs permettant le traitement ou le remplacement des éléments en bois ou matériaux dérivés », impose le Code de la construction et de l’habitation. Il est donc possible d’utiliser du bois non traité si l’essence est naturellement durable.

Bien des constructeurs ne se prêtent pourtant pas au jeu.

« Une essence locale et naturellement durable est environ 50 % plus chère qu’un bois d’importation (épicéa, sapin) traité classiquement », confie Yves Mascart, prescripteur à Professions bois. Un bois non naturellement durable peut aussi être utilisé sans traitement tant que l’on peut vérifier son bon état et, en cas d’attaque, le changer ou le traiter. Sinon, il faut le rendre artificiellement résistant grâce à un traitement.

 


Enquête : les essences de bois naturellement durables sous les feux de la rampe

essences de bois

La bonne essence au bon endroit, avec une mise en oeuvre soignée. Tel est le principe à adopter pour utiliser du bois non traité (y compris en structure) dans un projet de construction, d’extension ou de rénovation. L’offre d’essences  de bois« naturellement durables » en France métropolitaine souffre d’une concentration sur quelques espèces phares, mais demeure diversifiée. La durabilité d’un bois définit sa résistance aux agents biologiques (champignons lignivores, insectes xylophages). La norme NF EN 350 établit celle d’une sélection d’essences par rapport à chaque agent en définissant plusieurs classes de durabilité.

Celle-ci s’explique par la présence de composés chimiques tels des terpènes, composés phénoliques ou tanins, et s’entend pour le duramen, c’est-à-dire
les éléments purgés de la partie périphérique de l’arbre (aubier), qui n’est pas durable.

Selon les essences, une différence de couleur plus ou moins prononcée marque ces deux parties. Le duramen du douglas révèle des teintes rouge-rosé tandis que son aubier est plus blanc. Il faut donc bien vérifier les éléments à l’achat, « sinon, à terme, c’est sur les restes d’aubier que se portent les attaques d’insectes », prévient Guillaume Jore, de l’entreprise normande de charpente et d’isolation Aviso76.

 


Reportage chantier accompagné : bois, paille et terre, trio gagnant

chantier accompagné

Cette maison bois en poteau-poutre, paille et terre a été bâtie par un autodidacte. Mais l’autoconstruction n’est pas vouée à la solitude. Pour mener à bien son projet, Paul a su se faire accompagner par des professionnels et de nombreux bénévoles.

Entre faire construire une maison et en construire une, Paul et son ex-compagne hésitent longuement. Réflexion faite, ils choisissent un mix des deux options, séduits par un vaste terrain sur les bords du Clain. Objectif : réaliser une maison bois-terre-paille. « Le fruit d’une sensibilité écologique héritée de mes parents et de mon travail chez Biocoop depuis six ans », confie Paul Baudouin. Pour mener à bien son projet, cet autodidacte en matière de construction s’entoure de professionnels : Bois & paille charpente pour la structure poteau-poutre isolée en paille, la conception technique et l’accompagnement sur chantier, Alternative Habitat pour l’étude thermique, Chaux & Co pour les enduits.

Mobilisés grâce aux réseaux sociaux (Facebook et Twiza) 90 bénévoles participent au chantier d’août 2017 à octobre 2019. Famille, amis et clients du magasin où il travaille prêtent main forte. « Une aventure humaine riche en échanges et convivialité. »

Après avoir visité des maisons construites par Bois & paille charpente, Paul choisit une structure poteau-poutre isolée par l’extérieur en botte de paille.

 


Enquête préjugés : le vrai/faux de la construction bois

préjugés de la construction bois

Bâtir en bois est encadré par des règles assurant la pérennité des bâtiments et la sécurité des occupants. Mais le matériau bois, bien qu’utilisé depuis la nuit des temps, subit encore des préjugés, face à ces a priori tenaces, des experts démêlent le vrai du faux.

En cas d’incendie, une maison bois brûle vite

La réglementation sur la sécurité incendie demande aux bâtiments de résister au feu le temps d’évacuer les occupants. Il faut combiner les matériaux
pour optimiser la réaction et la résistance au feu. La première caractérise la propension du matériau à propager la flamme. Il est classé selon son inflammabilité (A1 à F), son dégagement de fumée (S1 à S3), la chute de gouttes (D0 à D2). Minimum requis en habitat avec isolant biosourcé : DS3D0. La plupart des essences de bois y répondent. Au-delà de trois étages : BS3D0. Il reste alors possible de bâtir en bois, combiné à d’autres matériaux….

Les maisons bois se font dévorer par les insectes

Nombre d’insectes peuvent pénétrer le bâti sans danger. D’autres creusent ou se nourrissent du bois : termites (dans certaines régions seulement) ; insectes à larves xylophages (ILX) dont le capricorne, la petite ou grosse vrillettes, le lyctus ; fourmis, « qui creusent aussi bien le polystyrène que le bois », relève Pierre Dulbecco, ingénieur bois-construction au FCBA(1).


Reportage autoconstruire : Matières brutes et douceur de vivre

maison isolée en paille de lavande

Une maison isolée en paille de lavande

Distillée pour ces huiles essentielles en région méditerranéenne, la lavande finit généralement compostée ou brûlée. A Gap, Christine et Rodolphe ont préféré la valoriser comme isolant de leurs parois en double ossature bois.

On peut être brute et douce à la fois. Chez Rodolphe et Christine, la douceur de vivre s’acquiert à grands renforts de matériaux bruts. Faute de trouver une maison saine à prix raisonnable pour les héberger avec leurs trois enfants, ils achètent un terrain à Gap (05) pour y autoconstruire leur logement, isolé en paille de lavande « pour éviter d’utiliser des isolants type laine de bois ou ouate de cellulose qui, même s’ils sont écologiques, ont une empreinte énergétique plus élevée », souligne Rodolphe. Ce même raisonnement les amène vers une structure en bois.

Côté compétences, Rodolphe a de bonnes cartes en mains : ingénieur en bâtiment avec un complément de formation en écoconstruction, formateur ponctuel en performance énergétique au Gabion, à Embrun, et fondateur d’un bureau d’études dans ce domaine, sportif et manuel dans la force de l’âge. Christine, enseignante de formation sans compétence dans le bâtiment, lui délègue tous pouvoirs.

Quatre mois de dessin avec le logiciel 3D Sketchup pour se projeter facilement, permettent de coucher le projet et obtenir le permis de construire.

 


Reportage ossature bois : Cultiver la sobriété

maison à ossature bois

Limiter la superficie pour réduire les coûts, la consommation d’énergie, le volume de matériaux, l’impact sur les sols… Dans la Creuse, Christine et Marin ont dû manier avec doigté l’art du compromis pour allier confort, économie et écologie dans leur maison à ossature bois.

Christine et Marin abandonnent leur idée de tiny house à l’arrivée de leur fils Émile. Ils tiennent cependant à conserver « l’esprit petit habitat avec un extérieur qui augmente la surface “habitable”. On peut l’investir une grande partie de l’année », retrace le couple, qui souhaite « rester sur un projet sobre et raisonnable pour économiser l’énergie, les matériaux, la quantité d’objets qu’on possède, l’empreinte qu’on laisse dans le sol… ».

Confortés par le dénivelé naturel du terrain qu’ils achètent à Guéret (Creuse), ils optent ainsi pour une maison sur pilotis.

« Le jour où on retire le bâtiment, on ne laisse aucune trace, apprécie Christine. Et ça rejoint notre fantasme de cabane dans les arbres».  Paysagiste, Marin complète : « Ça fait aussi écho à la maison japonaise, de plain-pied au coeur des arbres avec des coursives extérieures. »

L’impact est aussi réduit sur le porte-monnaie. « On ne voulait pas être pris à la gorge par une maison qui monopoliserait tout, défend Christine, professeur des écoles. Je passe à temps partiel et Marin l’envisage aussi, on s’est offert un congé parental ; on veut garder du temps pour vivre en-dehors du travail sans être acculé par des dettes. »