Travaux : Des cloisons en pisé

Cloisons en pisé

Généralement employé en mur extérieur ou refend porteur, le pisé de terre crue peut aussi apporter aux cloisons ses atouts esthétiques, d’inertie thermique, de bilan carbone et de prix.

Devinette : je suis l’exact opposé du placoplâtre rapide à poser, fabriqué industriellement, standardisé et blanc. Je suis vivante et gratuite… Je suis… la terre ! La terre crue présente une excellente inertie thermique. Employée en cloison intérieure, elle réinterprète ici de manière contemporaine deux techniques médiévales : pisé et colombage. Dans la maison, elle se marie à merveille avec d’autres matériaux naturels tels que le bois et la pierre. Pour mettre en œuvre cette technique soi-même, il faut trois choses : de la terre argileuse, des amis et du temps. Banchage et compactage nécessitent un vrai travail manuel. Il est ainsi recommandé de travailler au minimum à deux personnes. Comme la terre crue est un matériau naturel, la teneur en argile peut varier d’une région à l’autre, d’un terrain à l’autre. Seuls les essais et l’expérimentation permettront d’obtenir le résultat escompté.

Quand la terre épouse le bois

Pour ce pas à pas en images dans la maison de ses amis, l’autoconstructeur expérimenté Didier Pragout a mis en œuvre la terre dans les cloisons à ossature bois du menuisier. L’architecte Robin Faure a proposé de réaliser les parois en terre sur 8 cm d’épaisseur. Didier avait l’expérience de la technique du banchage pour des murs en chaux et chanvre ; il savait que le sous-sol charentais local présentait une terre argileuse jadis utilisée pour fabriquer tuiles et briques. Didier et Robin ont mené une série d’essais avant de réaliser le pisé, puis l’enduit de finition. Depuis, les amis ont emménagé. Et ils sont ravis !

OUTILLAGE

• 4 serre-joints
• 1 visseuse
• 1 scie circulaire
• 1 truelle
• 1 grande lisseuse
• 1 taloche éponge
• 1 auge de maçon
• Vis
• Papier de verre
• Pulvérisateur
• Seau carré
de type peinture

 

Cloisons en pisé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  1. Renseignez-vous sur la qualité de la terre de votre région. Si elle est argileuse, vous pouvez l’utiliser. Testez en mettant la terre dans une bouteille d’eau transparente et laissez décanter. La première couche qui se dépose est le sable, puis les limons et, enfin, l’argile, sur le dessus. La terre idéale ici doit contenir 10 à 15 % d’argile.
  2. Autre test simple : réalisez à la main des boules de terre sèche ou très peu mouillée. Si elles se tiennent au bout de quelques jours, la terre convient. Faites des boules de différentes terres pour choisir celle qui vous convient, selon sa tenue, sa couleur. Elle ne doit pas s’effriter, mais rester homogène et tenir d’un bloc. […]

Travaux : Cloison courbe en torchis

Cloison torchis

Technique traditionnelle à base de terre crue et fibre végétale dans une ossature bois, le torchis est bénéfique pour l’hygrométrie et le confort dans un logement. Il apporte aussi une douceur naturelle à l’ambiance, renforcée ici par le choix d’une cloison arrondie. Le support peut être fait de branches fraîches de noisetier, de saule ou du bambou.

Il est important de réaliser des tests afin de déterminer le dosage du mortier pour limiter retrait et  fissuration au séchage selon la proportion d’argile, d’eau, de fibre, de sable, etc. Une terre contenant naturellement des sables et graviers de tailles variées évite de devoir la corriger en ajoutant du sable, ressource en péril. De même, « plus le mélange contient de fibres de types et de longueurs différents, plus le retrait est limité, prévient le formateur Vincent Corbard, qui a encadré la douzaine de stagiaires de la MFR de Riaillé (44) qui ont appliqué ce torchis. Et les différentes fibres réduisent le besoin en sable ».

La fibre écolo

Pour le corps d’enduit, « privilégiez des fibres courtes. On en met plus dans un même volume et elles offrent une plus grande surface de contact entre tous les éléments du mélange ». La fibre de chanvre ne rebique pas en surface lors du séchage comme le fait la paille de blé. Le foin convient, mais concurrence l’alimentation agricole. Le mélange doit toutefois contenir assez d’argile, qui apporte du « collant ». Projetez une truelle de mortier sur la paroi du bac de mélange et étalez-le ; il doit bien tenir. Les Japonais laissent fermenter le mortier durant trois mois, ce qui réduit grandement le retrait au séchage et facilite l’application.

1 La cloison de 2,45 m de haut mesure 100 + 80 cm. La lisse basse est fixée par cheville à frapper dans la dalle béton pré percée ; la lisse haute, vissée dans les solives à travers le plafond. Les lisses sont divisées en trois parties : deux droites de 60 cm et l’arrondi (40 + 20 cm) découpé à la scie sauteuse dans un chevron 200 x 45 mm. Vissez en biais les montants de part et d’autre des lisses droites, puis fixez-y les traverses en divisant la hauteur en trois.

2 Pointez ou vissez après pré-perçage des tasseaux 20 x 25 mm à mi-épaisseur des montants et un tasseau 40 x 25 mm entre deux montants. Ils serviront d’appui pour tresser le clayonnage horizontal. Pour l’arrondi, le clayonnage sera vertical ; positionnez alors à l’horizontale les pièces de sapin découpées dans une planche en respectant le dessin des traverses et lisses arrondies.

[…]


Travaux : Cloison multifonction

Cloison multifonction

Cloison multifonction pour chambre d’ado

Les grands espaces intérieurs sont un luxe. Pourtant, à mesure que la maison évolue, il faut parfois savoir cloisonner. Plusieurs solutions sont alors envisageables : cloison placo-plâtre ou Fermacell, cloison maçonnée en carreaux de béton cellulaire, cloison à structure bois avec remplissage en paille et bien d’autres encore. Mais une seule solution offre à la fois une grande rapidité de mise en œuvre, un poids limité et un travail propre sans avoir à tout protéger autour : la cloison bois, idéale pour faire évoluer une grande chambre d’enfant (comme dans notre exemple), pour séparer les espaces dans un salon-cuisine ou pour aménager un dressing dans une chambre à coucher.


Cloisonnement intérieur



Les cloisons servent à séparer visuellement, acoustiquement et parfois thermiquement deux espaces. Elles n’ont pas un rôle structurel comme les murs porteurs, mais ont cependant un rôle à jouer dans la régulation de l’hygrométrie et de l’inertie au sein du bâtiment. Pour finir, elles doivent aussi avoir une bonne résistance afin de supporter les différents meubles de l’aménagement intérieur, éléments décoratifs ou tout autre élément qu’on désire accrocher au mur.

Si, dans la très grande majorité des cas, les cloisons sont réalisées avec des plaques de plâtre BA13, doublées ou non, montées sur rail métallique et parfois de la laine minérale, ce n’est clairement pas la combinaison idéale en ce qui concerne le bilan énergétique… Voici quelques idées pour cloisonner votre maison de manière écologique :

 

Cloisons à ossature bois
  • Les montants : au lieu d’utiliser du métal comme on le fait le plus souvent, optez pour du bois.
  • Le remplissage : on le fait avec un isolant qui peut être industriel (fibre de bois, ouate de cellulose…) ou fait maison : sable, terre-paille, copeaux de bois…
  • Les parements intérieurs (Fermacell, lambris…)

 

Le bois
  • Les « parpaings » de bois peuvent être réalisés dans une multitude d’essences (mélèze, pin, chêne, châtaignier, frêne, hêtre…) mais on les trouve essentiellement en douglas. Ils se montent très facilement grâce à leur système d’emboîtement.
  • Le bois cordé : il s’agit de bûches sèches découpées à la largeur du mur qu’on monte avec un mortier à la chaux. Rustique et économique, cette méthode laisse cependant apparaître des petits jours entre le mortier et le bois lors du séchage, ce qui laisse notamment passer le bruit. À utiliser donc pour un espace qu’on veut séparer visuellement, mais pas acoustiquement.
La terre
  • La brique de terre compressée. Avec une inertie très forte, elle sera intéressante posée derrière un poêle à bois ou en face d’une baie vitrée, par exemple. On lie les briques entre elles avec un mortier à base de terre et de sable.
  • Le torchis, l’adobe, etc.

 

Et l’isolation ?

Il n’est pas obligatoire d’isoler une cloison intérieure. Cependant, cela améliore le confort acoustique. Si vous faites le choix d’isoler, choisissez des matériaux biosourcés qui ne s’affaissent pas, comme des panneaux semi-rigides de fibre de bois, de chanvre, de la ouate ou du coton recyclé…

Sélection d’articles/dossiers pour Cloisonnement intérieur :

Dossier : Cloisons écologiques, séparations réussies !
Monter un mur en briques de terre crue
Pas à pas : cloison bois et terre
Faites-le vous-même : Ma cloison autour de la TERRE
Cahier pratique : Une cloison multifonction

Rechercher tous les articles parus contenant ce mot-clé.


Faites-le-vous-même

mur briques terre crue

Monter un mur en briques et en terre cuite.


Une cloison écologique, phonique, dotée d’un pouvoir de régulation de la température et de l’humidité intérieures ? C’est possible avec la brique de terre crue comprimée. Très accessible, cette technique réussit l’amalgame de la beauté et du charme.


Faites-le vous même

cloison terre crue

Ma cloison autour de la TERRE.

Monter une cloison fine, sans recours à des matériaux standardisés, c’est possible ! Voici l’occasion de découvrir les techniques terre crue sur ossature bois.


Réaliser une cloison terre crue et bois

Réaliser une cloison terre et bois

Cloison fine en terre crue et bois

[VIDÉO DÉCO] Monter une cloison fine, sans recours à des matériaux standardisés, c’est possible !
Voici l’occasion de découvrir les techniques terre crue sur ossature bois en ajoutant l’esthétique des enduits naturels couleur vanille-chocolat…

L’article complet avec les explications techniques étape par étape est disponible dans les kiosques jusqu’au 28 novembre 2016 dans notre magazine La Maison écologique n°95 ou directement en le commandant en ligne ici.

L’article et la réalisation sont signés Christelle Auzias, de l’atelier Terra Originalis (91).


Cloisons, séparation réussie



Bois, terre, chanvre, verre, des cloisons pour tous les goûts.

Longtemps négligées des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’oeuvre, les cloisons participent pourtant au confort thermique, hygrométrique et acoustique des espaces habités. Non porteuses, rarement isolantes au niveau thermique, elles peuvent être lourdes ou légères, selon ce qu’on leur demande : apporter de l’inertie, être efficaces d’un point de vue phonique, supporter les projections d’eau ou les lourdes charges. Face au serial-couple placo/laine de verre, la cloison écologique n’occupe pour l’instant qu’un tout petit espace. Mais on y déborde d’imagination. Ossature, maçonnage, banchage et autres méthodes se côtoient et se complètent joyeusement, pour bâtir des maisons saines et confortables, où chacun peut vivre à son rythme.