Si la fée électricité, avec la pompe à chaleur air-eau, rafle la mise dans les maisons neuves avec huit PAC installées pour une chaudière bois, cette dernière se défend bien en rénovation et pour les grands volumes. Cette année, elle est fortement plébiscitée(1). « Les citoyens étaient en attente de nouvelles aides. Maintenant que MaPrimeRénov’ fonctionne bien, les ventes progressent » , explique Éric Trendel, président du syndicat français des chaudièristes biomasse et PDG d’HS France.
Le terme chaudière biomasse englobe les chaudières à bois (bûche, granulé, plaquette) et les chaudières à biomasse végétale (paille, coques de fruits, etc.). Néanmoins, les granulés trustent largement le marché avec 85 % des ventes, principalement en renouvellement des chaudières fioul.
Les chaudières bois d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles d’il y a 15 ans.
Les constructeurs se sont adaptés aux logements mieux isolés et ont fortement diminué les puissances, souligne Laurent Buisine, installateur à Onzain (41) : « Aujourd’hui, elles sont accessibles à Monsieur-tout-le-monde, y compris dans un petit pavillon sur sous-sol des années 1970-1980 pour 100 m2 ou parfois moins. » La puissance reine est 14 kW, néanmoins certains fabricants proposent des modèles à partir de 3 kW, comme Ökofen avec la Pellematic Smart XS.
Un chauffage qui s’allume tout seul
En plus d’un chauffage homogène, l’approvisionnement automatique s’est amélioré. Allumage à distance, combustion autorégulée grâce à une sonde lambda, espace réduit pour le stockage, peu de manutention, diagnostic des pannes sur smartphone… Le granulé se distingue. Mais ce confort a un coût. L’installation complète d’une chaudière à granulé, avec ballon tampon et silo, coûte au moins 18 000 €, soit deux fois le prix de la plupart des chaudières à buches.
Bien que propre (sciure de bois sans colle), ce combustible est issu d’une transformation. Le bois voyage entre différents intermédiaires. S’il est disponible quasiment partout, avec une fabrication répartie sur le territoire, reste la question de la ressource et de l’exploitation forestière. Aujourd’hui, 90 % des granulés sont fabriqués à partir de déchets de scierie. Mais l’augmentation de la demande – plus de 200 000 t supplémentaires par an – pousse à faire feu de tout bois(2)…
Pour l’heure, le rondin reste l’indétrônable combustible bois des Français, à 83 %, largement devant les plaquettes (10 %) et les granulés (6 %). Mais la vente de chaudières bûche s’effondre depuis 10 ans, avec à peine 2 000 machines vendues chaque année. « Il y a pourtant un marché pour le bois bûche avec le renouvellement du parc existant. Plus de 50 % des appareils sont vétustes et polluent. Nous avons fait des progrès énormes sur la combustion et le rendement des chaudières ces dix dernières années…