Dossier : Maisons en A

MAISONS EN A-N°129, La Maison écologique, À La Semblada, les communs

Construire un bâtiment en forme de triangle ne date pas d’hier. Ce style architectural, consistant à poser un toit sans mur sur un plancher, emprunte à des fermes japonaises traditionnelles, des habitats maoris ou de vieux bâtiments de zones de montagne. Facile à mettre en œuvre, cette architecture ancestrale facilitait le glissement de la neige ou permettait le stockage de produits agricoles. Le développement des « maisons en A » – en référence à l’élément de charpente générique que l’on aligne pour ériger des maisons plus ou moins longues – doit cependant à plusieurs architectes américains, de la cabane de Rudolph Schindler (1934) au Reese A-Frame d’Andrew Geller (1957). Reprise par l’industrie du bois qui en proposa des versions en kit, bon marché et faciles à construire, la maison en A (type « A-frame » en anglais) a séduit les classes moyennes qui en ont fait un symbole de la vie au plein air.

Délaissée dans les années 1970, la maison en A jouit aujourd’hui d’un regain d’intérêt. La petite maison canadienne, plantée seule sous les arbres ou au bord d’un lac, alimente ici et outre-Atlantique les rêves d’un habitat simple et proche de la nature. En Europe, notamment en France, à l’instar de la tiny house, une offre de kits de maisons en A émerge, mais comporte rarement des matériaux biosourcés. Dans le même temps, des communautés d’échange de pratiques d’autoconstruction de ce type de maison se déploient. En témoigne le succès rencontré par le film La Maison en A réalisé par Morgane Launay, récit de l’autoconstruction en Dordogne de la maison d’Élisabeth Faure. 

Cette femme enthousiaste et pragmatique, âgée de 65 ans à l’époque, est parvenue à autoconstruire son habitation de 180 m² pour seulement 40 000 €. Et a donné des idées à de nombreux porteurs de projet. Son téléphone ne cessant de sonner, une série de tutoriels en ligne, un site Internet et une carte interactive localisant les projets et les chantiers terminés ont vu le jour.


Reportage : Voûte que coûte. Plongée dans un bateau renversé

Bateau renversé

Atypique, la charpente de cette petite maison du Puy-de-Dôme lui prodigue une forme de coque de bateau renversée. Ajoutons-y un espace réduit et le naufrage guette ses trois habitants. Ce serait sans compter sur l’ingéniosité des autoconstructeurs à la barre de ce beau chantier.

Guidés par leur sensibilité écologique, Isabelle et Emmanuel mettaient le cap sur un projet de construction bien précis. « Dans la lignée de Pierre Rabhi, on voulait un habitat simple emprunt de sobriété, avec le minimum d’emprise sur le terrain et pour un coût modéré. » Le projet initial comprenait une grange (l’actuelle maison) communiquant avec une maison en ossature bois et paille.

La question s’est vite posée de savoir comment arriver à vivre sur le chantier au plus vite et dans le confort, car le délai des travaux s’envisageait assez long. « On s’est rendu compte que la grange pouvait être aménagée comme une vraie maison et que, finalement, ça ne valait pas le coup de continuer sur un chantier plus gros », retrace Emmanuel. Sa formation de charpentier de marine et son expérience d’architecte d’intérieur lui ont permis de jeter l’ancre sur un système constructif atypique, qui se rapproche de l’architecture organique et de ses formes arrondies.

À l’abordage d’un système constructif innovant

« J’avais déjà vu cette forme de coque de bateau renversée pour des abris sommaires et dans des pays d’Europe du nord. Je l’ai perfectionnée en m’inspirant des systèmes constructifs en bois lamellé-collé, qui libèrent l’espace tout en offrant une excellente résistance », confie Emmanuel. L’idée étant aussi de pouvoir monter la structure avec des moyens modestes, il a suffi de quelques jours à deux personnes pour son édification sans engin de levage, seulement quelques échafaudages. Cette forme offrant une bonne résistance au vent était particulièrement adaptée à l’emplacement géographique de la maison, sur un plateau exposé de Domaize, à 500 m d’altitude dans le Puy-de- Dôme.

Par soucis de cohérence, le choix du bois s’est porté sur une essence locale et non traitée, le douglas, complété par du mélèze, de la région également. La fondation, relativement simple elle aussi, est constituée de huit pieux en béton sur lesquels un maillage de longrines est posé. Une lisse basse en bois est fixée sur chacun des plus longs côtés. Elle sert de support pour la fixation des arcs, boulonnés et espacés d’environ 70 cm. Lors du montage du faîtage, les arcs de chaque flanc du bâtiment positionnés symétriquement face à face sont assemblés au sol avec une pièce de bois triangulaire à la jonction de leurs extrémités destinées à constituer le sommet de la maison. […]


Charpentes en folie

Charpentes

Le coeur des zomes

Comme un diamant pointé vers le ciel, les zomes ont un petit quelque chose de mystique. Pour les faire sortir de terre, préparez des plans au millimètre et arrosez un gros tas de planches avec une pluie de géométrie sacrée. Quelques jours de chantier et le tour est joué.

La Philibert Delorme, charpente renaissante.

En dédiant à Charles IX son traité complet de l’art de bâtir, Philibert Delorme se doutait-il que 500 ans plus tard de jeunes artisants se réapproprieraient son travail pour fabriquer des charpentes économiques, écologiques, faciles à poser et fort esthétiques?

AficionaDôme

Rêve futuriste des années 1940, le dôme géodésique a trouvé ses plus fervents adeptes à la fin du mouvement hippie. Rationalité, solidarité, légèreté sont les maîtres mots de cette structure triangulée et excentrique qui se révèle plus facile à monter qu’il n’y paraît.

Charpente réciproque’n’roll

Avec son air de mikado géant, la charpente réciproque semble en équilibre instable. Et pour cause, il faut qu’elle s’écroule pour qu’elle tienne en l’air! D’intrépides constructeurs expliquent leur méthode pour monter cette structure très solide mais un peu magique.


Autoconstruire : L’écoquille, un bateau renversé qui n’a pas perdu le cap

l'écoquille

Un concept séduisant

Avec sa forme originale, ses matériaux légers et son coût optimisé, l’écoquille a tout pour séduire. La démarche n’est cependant pas toujours dénuée d’embûches. Retour sur une épopée de l’autoconstruction en Cévennes gardoises, avec Nicolas Ferrari, un capitaine qui n’a pas lâché la barre.

Posée sur pilotis, sous ses allures de bateau renversé, de chariot du far-west ou de roulotte tsigane douillettement installée dans un écrin de verdure, l’écoquille de Nicolas Ferrari domine le paysage. Et ici, il s’étale à perte de vue, bien que cette maison ne se trouve qu’à quelques encablures du centre-ville de la petite commune de Le Vigan, sous-préfecture du Gard. Pour le maître des lieux, le choix d’une architecture bois paraissait évident.

« J’ai complètement flashé sur le zome respectueux de l’environnement de mon ami d’enfance Patrick Ithier (reportage dans La Maison écologique n° 82, ndlr) lors de vacances à Bréau et comme la ville me lassait, mon projet de vie à la campagne a pris forme. J’envisageais de trouver un terrain aux alentours de Ganges pour y implanter une écoconstruction en bois», se souvient le propriétaire.

Éclairagiste dans le milieu du spectacle, cet intermittent réfléchissait à une reconversion pour travailler le bois. Manuel, il avait œuvré dans le milieu du décor et toujours bricolé chez lui. Un coup de cœur lui fait acquérir un terrain en terrasses sur les hauteurs de Le Vigan.

Adaptée aux contraintes du terrain

Son intérêt le porte alors sur l’ouvrage J’attends une maison de François Desombre, concepteur de l’Ecoquille, puis le hasard le met en présence d’un dépliant présentant la construction de l’Ecoquille dans une scierie des environs de Le Vigan.

« Le projet m’a séduit, en raison du concept de charpente avec des arches en matériau léger, de la réalisation possible sur tous les terrains. Cela coïncidait avec mon lieu en terrassiers à l’accessibilité limitée. »[…]


Autoconstruire un octogone autonome

octogone autonome

Un octogone autonome

Comme la quatrième de couverture d’une vie entière consacrée au respect de l’environnement, la maison autonome de Frans et Irna nous ouvre ses portes. Leçon de construction, histoire de vie.

1973, la crise pétrolière redéfinit les perspectives d’avenir. Irna revit cette prise de conscience avec la même fougue : « AU-TO-NO-MES ! », le mot est lâché. Quarante ans et quelques printemps plus tard, deux bâtiments autoconstruits entre 2004 et 2007 marquent l’aboutissement de cette impulsion. Sur un terrain bordé de chênes typiques du Quercy, la maison principale et l’atelier de Frans possèdent chacun une citerne souple de 20 et 10 m3 pour l’autonomie en eau. Militants anti-nucléaires de la première heure, l’autonomie électrique était une condition sine qua non. « C’est bien de militer mais, concrètement, qu’est-ce qu’on fait pour lutter contre le nucléaire ? », interroge le couple, qui utilise une installation solaire minimale (1 kWc) et fait des choix dans son appareillage électrique.

 


Extension en coque de bateau

extension en coque de bateau

Une nouvelle cuisine renversante.

Accostée sur une île du Morbihan, l’Atypique extension d’Odile, en forme de coque de bateau renversée, navigue entre toiture végétalisée, charpente marine hors normes et une attention aux détails qui file la métaphore navale.

Sans mauvais jeu de mots, cette extension en coque de bateau renversée a fait chavirer mon coeur. Laissez-moi reprendre mon souffle, que je vous présente ma bien-aimée. Elle se niche au creux d’un bois qui plonge tête la première dans une époustouflante vue sur l’océan breton. À mon grand désespoir, le coeur de cette belle insulaire est déjà pris ; elle héberge Odile, dynamique photographe de 63 ans. « La mer, je suis tombée dedans quand j’avais 2 ans et je n’en suis jamais ressortie », sourit Odile. Née en région parisienne, elle a fini par larguer les amarres sur une île du Morbihan. Passée l’immense baie vitrée, on se croirait dans la cale d’un navire.

 


Alternatives : Copeauxcabana

Copeauxcabana

Copeauxcabana, joyeux bâtisseurs.

Au départ, une bande d’amis passionnés par le travail du bois ; à l’arrivée un projet de vie où se mêlent écologie et partage des savoirs. Avec, en prime, un grand sens de la fête !

«La fête ? Parfois, on la fait même un peu trop ! », s’esclaffe Yogan dans un large sourire. Mais, reprenant vite sa tâche, il se fraye un chemin pour aider un garçon à finir une cuillère en bois taillée dans une chute de chêne. Une centaine de personnes est réunie ce dimanche dans le grand atelier des copeauXcabana à l’occasion du Spoonfest (festival de la cuillère en anglais).

Yogan et son ami Menthé, les deux fondateurs de copeauXcabana, ne manquent d’ailleurs pas de sérieux. En effet, depuis dix ans, le premier enchaîne les expériences et les CAP. Il « s’intéresse à toutes les facettes de la construction ».


Charpente



La charpente est l’élément de la maison sur lequel va reposer la couverture (formant ensemble la toiture). Même si elle est située en haut du bâtiment, elle a tout de même un rôle structurel important pour l’ensemble de la tenue du bâti. Une charpente est la plupart du temps construite en bois pour les constructions individuelles.

Voici les charpentes les plus répandues en construction neuve :

 

Traditionnelle

Inspirée d’une manière de bâtir séculaire, la charpente traditionnelle est définie comme la plus belle par les connaisseurs. Elle est composée de fermes qui supportent des pannes et des chevrons.

 

Fermette (ou charpente industrielle)

Elle est constituée de bois de faible section lié par des connecteurs d’acier, le tout préfabriqué en atelier. Si cette technique est moins onéreuse que la précédente, les combles ne sont cependant pas aménageables. Des fermettes en acier existent également et sont utilisées notamment dans le milieu agricole.

 

Chevrons porteurs

Pour combiner charpente de qualité, utilisation de l’espace disponible et bonne isolation, la méthode des chevrons porteurs peut être utilisée. Il s’agit de larges supports de couverture qui font à la fois office de pannes et de chevrons. Ils reposent sur la panne faîtière et les pannes sablières.

 

Lamellé-collé

La charpente en lamellé-collé est aujourd’hui peu utilisée à cause de son coût (environ 1,5 fois plus cher qu’une charpente en bois massif). Fabriquée à partir de lames de bois collées les unes aux autres et serrées avec des presses hydrauliques, cette charpente permet de faire des prouesses architecturales en cas de grandes portées.

Questions à se poser

Quels sont mes critères de choix ? Budget ? Rapidité d’exécution recherchée ? Optimisation de l’espace ?

Dans tous les cas, ne lésinez pas sur la qualité et la solidité du bois pour votre charpente.

Points de vigilance

Pensez à la façon dont vous isolerez votre toit avant de décider du type de charpente : une fermette ne s’isole pas de la même manière qu’une charpente traditionnelle.

Lors de la conception de la charpente, il faut tenir compte de la trémie destinée à la sortie de cheminée.

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Construire

autoconstruction maison

Une haie d’honneur pour la charpente.

Vue de l’extérieur, rien n’y paraît. A l’intérieur de la maison, surprise… La charpente est entièrement apparente : de quoi ravir le charpentier Mickaël Ménard ! La structure bois, souvent dissimulée au fil des travaux dans le complexe isolant, a ici la part belle.


Avis d’expert : le lamellé-collé

lamelle-collé

LAMELLÉ-COLLÉ, nature sous contrôle.

Longtemps réservé aux bâtiments professionnels, le bois lamellé-collé trouve désormais sa place dans les maisons individuelles. Issu d’un procédé de fabrication industriel, ce produit technologique propose une autre façon de bâtir en bois.