Finitions : Plinthes en corde de chanvre

plinthes en corde de chanvre

Réaliser une finition originale et naturelle pour les pieds de mur.

Que ce soit pour l’esthétique, pour habiller un espace restreint entre le seuil d’une menuiserie et le sol, ou pour un mur courbe auquel les plinthes classiques ne sont pas adaptées, le cordage offre une alternative naturelle au rendu doux. Anna Gautier, de la corderie Gautier, conseille la corde de chanvre, « un produit 100 % naturel et toronné en France ». La fibre est hélas cultivée en Ukraine, la production française étant plutôt destinée à du fil plus technique et « noble » (donc plus coûteux) pour l’habillement ou des isolants. « La serpillière n’est pas gênante, car l’humidité qu’elle peut apporter sèche rapidement », rassure- t-elle avant de prévenir que « le chanvre a une odeur rappelant celle du cheval, qui incommode certains clients. Elle s’estompe avec le temps, ou peut-être s’y habitue-t-on… »

L’entreprise propose aussi de la corde de sisal, 1 € moins cher par mètre linéaire. « Elle convient aussi pour cet usage et n’a pas d’odeur, mais cette fibre d’agave est produite en majorité dans les pays d’Amérique du Sud. Le coton, quant à lui, ne conviendrait pas du tout et il est cultivé en Asie. »

Pour servir de plinthe, « on utilise le plus souvent du diamètre 20 mm », confie Anna Gautier. Afin d’éviter que les extrémités du cordage se détoronnent, la technique présentée dans ce cahier pratique crée une finition à l’aspect rustique et traditionnel.


Rénover : Un immeuble écorénové à Paris !

immeuble écorénové

Écorénover en centre-ville n’est pas une mince affaire. Surtout à Paris, où les règles d’urbanisme, le coût de la rénovation et les conflits avec le voisinage ont freiné ce projet de la rue des artistes.

Auriez-vous acheté un immeuble sans en visiter tout l’intérieur ? Juliette Heckmann et son mari, oui. « Ici, à Paris, c’est un peu marche ou crève. T’en veux ? Eh bien tu acceptes, sans négocier », dénonce-t-elle. En 2012, après quatre ans de recherches, le couple acquiert un bâtiment daté de 1880, d’une surface de 200 m2 sur trois étages, dans le XIVe arrondissement. Le rez-de-chaussée était « le bar du coin ». Le reste, des appartements.

Sans surprise, de lourdes rénovations sont à prévoir. « Il y avait un dégât des eaux au rez-de-chaussée, des remontées capillaires, la cave était noire de moisissures et les appartements, étouffants. Un couple vivait avec un enfant dans 20 m2 sans jamais ouvrir les fenêtres, ni même les volets, décrit Juliette, sidérée. Vous voyez la butte végétalisée au bout de la rue ? C’est un des réservoirs d’eau de Paris. Il génère beaucoup d’humidité en sous-sol. » De quoi imbiber les murs anciens, en briques de terre cuite. Phénomène aggravé par une mauvaise rénovation des précédents propriétaires. « Ils avaient mis un enduit ” plastique ” étanche en extérieur et une isolation intérieure en polystyrène. Ça emprisonnait l’humidité dans les murs. » La cave était en outre mal ventilée. Le bâtiment, un gouffre énergétique. Consommation annuelle avant travaux : 586 kWhep/m2shon.an (chauffage, eau chaude sanitaire, refroidissement, éclairage, auxiliaires).

Mais Juliette est dynamique et déborde d’idées. Architecte d’intérieur de profession, elle se lance, confiante, dans un projet de rénovation « globale », qui concerne l’isolation, les menuiseries, la ventilation, le chauffage, comme défini par le bureau d’études Pouget Consultants. Le début de longues réflexions, tant sur le plan financier que philosophique…

Deux ans de dossier, zéro financement

Décidée à utiliser du biosourcé, Juliette se rapproche de l’architecte Vanessa Grob, dont l’ancienne agence, Atelier-D, est à l’origine du premier immeuble de logements sociaux isolé en chaux chanvre à Paris. Ensemble, elles travaillent deux axes : l’amélioration énergétique du bâti et une surélévation. « Le gain de m2 me permettrait d’amortir les coûts de la rénovation », espère alors la propriétaire. Mais quand elle commence à monter son dossier de travaux auprès de l’Agence parisienne du climat (APC), association créée par la Ville pour accompagner les rénovations, plusieurs réfections sont remises en question. À cause de leur coût, notamment. « Tout ce que je voulais entreprendre se comptait par tranche de 100 000 € ! »  […]


Construire : Élevés en plein chanvre



Élevés en plein chanvre

Marie était enseignante, Dominique agriculteur. A l’approche de la retraite, ils ont fait construire en Vendée une maison plus adaptée à leurs nouveaux besoins. Quasi passif, le bâtiment fait la part belle à une plante produite sur l’exploitation : toit, sol et murs sont composée de chanvre.

Devant la baie vitrée qui donne sur un étang, une longue-vue témoigne de la passion de ce couple vendéen pour les oiseaux. Leur fille et leur fils avaient quitté le nid et la retraite approchait ; il était temps de troquer leur “très grande maison” de 250 m² pour un projet “plus fonctionnel” mais dans le même village vendéen? La composition de la future maison ne provoque aucun débat : “on vit dans une coque de chanvre : il est dessous, dessus et dans les murs”, sourit Marie. Dominique réplique: “je produis du chanvre depuis onze ans. Cette plante n’a pas besoin de produits phytosanitaires, elle nettoie le sol des mauvaises herbes et c’est un excellent précédent pour les céréales. La tige peut atteindre 1,5 à 3 ou 4 m de hauteur. On bat toute la plante en récoltant les graines pour faire de l’huile ou pour l’oisellerie, la pêche et de plus en plus l’alimentation humaine car le chènevis est très riches.”

La tiges est laissée au sol pour qu’elle rouisse. “On est habitué au foin et à la paille pour lesquels il ne faut surtout pas d’eau ; pour le chanvre, au contraire, il faut de l’eau et du soleil pour un rouissage parfait, afin que la fibre se décolle du bois qui est à l’intérieur de la tige”, dont on tire la chènevotte.

Président d’InterChanvre, Dominique est aussi membre du bureau de la coopérative Cavac, à laquelle il vend son chanvre. L’usine de défibrage sépare la laine de chanvre de la chènevotte. Celle-ci sert de paillage horticole, de litière pour petits animaux et chevaux, mais aussi dans la construction de bâtiments.


Extension à colombage: des pans de bois comme autrefois

Extension écologique à colombage dans l'Orne - crédit Gwendal Le Ménahèze

[VIDEO] Dans la continuité du patrimoine local, cette extension à colombage ouvre grand ses portes à la récupération. Quand la construction s’abreuve des ruines alentours.

Annick et Marc découvrent cette bâtisse du bocage ornais un 1er mai. Plantée parmi de majestueux poiriers en fleurs plus que centenaires. « C’était une ferme de famille construite entre 1750 et 1850. Elle appartenait à ma grand-mère, qui la tenait de sa mère, qui la tenait de sa mère… », retrace Marc, pianiste de 61 ans. La ferme était exploitée jusqu’en 1992. Puis Marc et sa femme Annick la reprennent l’année suivante. Ensuite, ils y restaurent à l’ancienne l’habitation. Notamment grâce à la technique du colombage. « On voulait rester dans le même style qu’à l’origine et garder le cachet des bâtiments. Donc on a essayé de trouver des matériaux de récupération. » Pour un chantier dans les règles de l’art, le couple s’est fait accompagner par l’association Maisons paysannes de France.

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Extension en chaux-chanvre

extension en chaux-chanvre

Quand le chanvre s’envoie en l’air, c’est chaux !

Pour Surélever leur maison, Jesse et Hiroko ont craqué pour un couple aux multiples visages : la chaux et le chanvre. Décliné sous forme de blocs préfabriqués, de béton banché, d’un mélange projeté à la machine ou d’enduits, le chaux-chanvre a ouvert les portes d’un chantier sain, léger et créatif.

Rien ne prédestinait ce chantier à terminer dans les pages de ce magazine : tout a commencé avec du polystyrène. Ni sain, ni naturel, c’est pourtant ce matériau que Jesse O’Scanlan et Hiroko Ichinose ont utilisé pour isoler par l’extérieur la maison qu’ils avaient investie en 2007 à Chatou, en Île-de-France. Mais lorsqu’ils entreprennent cinq ans plus tard la surélévation de cette maison des années 1960 en parpaings creux, l’histoire n’est pas la même. Ils commencent à « se poser des questions ». Japonaise, Hiroko veut appliquer les principes du feng shui*, « ce qui nous a aussi rapprochés des matériaux naturels, que je commençais à côtoyer sur mes chantiers de restauration de patrimoine », se souvient Jesse, désormais charpentier au sein de la coopérative Alterbâtir.

 

 

 


Cahier pratique : mortier isolant terre-chanvre

mortier isolant terre-chanvre

Projeter un mortier isolant terre-chanvre.

Simple et rapide à mettre en oeuvre, la projection mécanique de ce mortier allie les avantages de la terre crue à ceux du chanvre. Il permet ainsi  une bonne isolation des parois.

Vous connaissez sans doute le mortier chaux-chanvre projeté à la machine dont l’usage s’est développé ces dernières années pour l’isolation des murs. Voici son homologue avec, cette fois-ci, l’argile comme liant. Un écomatériau qui détrône la chaux à bien des égards en termes environnementaux et de confort de travail.

La projection d’un mortier en doublage ou remplissage de paroi, est une technique rapide à mettre en oeuvre. Cependant, le séchage sera long.