Rénover : Sous une toiture de paille et de solaire, le pavillon devient économe

isoler les soubassements

Devant leur baie inondée de lumière, Anne Martin et Gilles Guellier observent un geai des chênes qui vient de se poser sur une branche.

La rivière le Beuvron coule au fond du jardin, la vie fourmille. Ils sont sereins, ravis de leur pavillon. Et pourtant, ce couple d’anciens agriculteurs, pionniers de l’agriculture biologique dans le Loir-et-Cher, ne s’attendait pas, pour leur retraite, à quitter la belle longère en pierre de la ferme pour rénover une maison des années 1970. « Nous voulions construire une maison écolo, en habitat collectif avec cinq copains », lance Anne. La difficulté à trouver un terrain, des vacances entre amis et la petite phrase d’un des jeunes paysans qui a repris leur ferme – « Vous n’allez pas artificialiser des terres quand même ? » – contribuent au changement de projet.

« À Monthou-sur-Bièvre, la ferme était éloignée du village. Nous cherchions à nous rapprocher d’un bourg pour tout faire en vélo. Ce pavillon à Cellettes, au sud de Blois, convenait tout à fait », ajoute Gilles. Les paysans sont séduits par le jardin de 3 000 m2, très arboré et réalisé par un ancien paysagiste. Ils y ajoutent leurs ruches et quelques poules. Côté finances, le couple achète la maison de 105 m2 à 190 000 € et prévoit 100 000 € de budget travaux : « Nous avons eu de l’argent grâce à la vente de la ferme, mais nos retraites sont en-dessous de 1 000 €. Il nous fallait donc une maison qui ne coûte pas cher à l’usage. »

« Passionnés de construction écologique », « fidèles lecteurs de La Maison écologique », Anne et Gilles ont fondé, il y a une quinzaine d’années, l’association Fourum solaire pour travailler sur l’autonomie. Toilettes sèches, énergie solaire, bois construction… Le couple connaît bien ces sujets et les artisans du secteur qui les mettent en œuvre. Pour cette maison, typique des années 1970, construite sur un sous-sol et chauffée au fioul, ils décident de cibler l’agencement, l’isolation et le chauffage. 

Ils optimisent la disposition des ouvertures en fermant une fenêtre au nord, en en ouvrant deux à l’ouest, et un ami architecte leur conseille d’ouvrir un pan de mur au sud avec une longue baie vitrée double vitrage de 4,9 m de large, composée de quatre vantaux. Pour ne pas compromettre la structure de la maison, « nous avons passé un IPN (poutre métallique porteuse) et l’ouverture est restée quelque temps avec de nombreux étais ! », se souvient Gilles. Les menuiseries proviennent de l’entreprise Reveau, dans les Deux-Sèvres, et sont fabriquées en chêne. Au nord, le couple opte pour du triple vitrage.


Rénover : un cabanon de jardin devenu chalet familial

Rénover un cabanon de jardin

Dans les méandres des venelles orléanaises, un îlot de verdure jaillit. Au bout d’un chemin, à peine plus large qu’un vélo, un jardin de 800 m2 abrite un cabanon. C’est la vision qu’a eue Quentin Monroty lorsqu’il a visité sa future maison dans le Loiret. « Sur l’acte notarié, il était écrit “chalet de jardin”. Le terrain n’était pas constructible, donc impossible de le démolir ou de l’agrandir. Cela n’intéressait que les jardiniers. Le prix de vente était donc assez bas », indique Quentin, heureux propriétaire de cet ancien cabanon de 44 m2. Quand, en 2018, Élise Hug, sa compagne, a déniché cette vieille maison de 1936, il a un coup de cœur. Architecte indépendant, spécialisé dans les réaménagements, il en perçoit également le potentiel. « Je me suis dit que si le sous-sol était aménagé, cela donnait 87 m2 au total, et je pouvais en faire quelque chose pour notre famille. Il faut lire les lieux. En tant qu’architecte, je me suis spécialisé dans le réaménagement et la rénovation et je fais assez peu de logement neuf notamment pour éviter le grignotage des terres », ajoute Quentin, qui souhaitait habiter en centre-ville pour continuer de faire tous ses déplacements à vélo. L’enjeu de la rénovation devient alors de gagner de l’espace tout en conservant le chalet en bois.

Véritable passoire thermique, la bicoque a déjà fait l’objet de plusieurs rénovations en 1960 et 1980, mais elle présente toujours beaucoup de dégradations : tuiles non remplacées, fuites de plomberie, lit de fondation en bloc béton mâchefer (à la fois fragile et issu de combustion polluante), sol plastique sur plancher bois qui empêche toute respiration du matériau, le tout dans un mélange de graisse et de nicotine. 

Comment rénover un cabanon de jardin

La première étape consiste à désamianter la façade extérieure avant d’accueillir un chantier participatif réunissant des amis et la famille pour enlever tous les revêtements intérieurs. « C’était très long. Nous avions beaucoup de protections, comme des gants, des masques, et il fallait tout rouler à la brouette, dans les venelles, avant d’emporter les débris à la déchetterie. Une seule accepte ce type de déchets dans l’agglomération », se souvient Quentin qui, au fil des travaux, réussit à négocier un passage chez son voisin, lui permettant d’approcher un véhicule près de la maison. Une fois la tonne d’amiante évacuée, les trois couches de lino et les dalles de polystyrène enlevées, le bâtiment d’origine est à peu près sain et conservé.

Creuser sous les fondations

Quentin s’attaque alors à la partie basse la maison, en cherchant une solution pour creuser sous les fondations.


Écoconstruire : Une maison qui ne perd pas le nord

ECOCONSTRUIRE Maison bois

Son logement est simple, sobre et ouvert sur la nature.

Un pari gagnant pour cette architecte d’Indre-et-Loire qui a fait le choix controversé d’ouvrir sa façade au nord pour profiter de la vue sur un grand verger tout en restant au chaud l’hiver et au frais l’été.

Dans une petite zone résidentielle de Beaulieu-lès-Loches (37) se trouve une maison pas comme les autres. De la route, on distingue l’atelier en bardage bois. En s’aventurant dans la cour, émerge la sensation d’être lové dans la nature abondante et le bois omniprésent qui entourent la maison de Caroline Guilhot, architecte et maître d’œuvre spécialisée en écoconstruction. Ses 110 m2 habitables, répartis sur un rez-de-chaussée et un étage; ont été imaginés et construits en grande partie par la propriétaire elle-même. « C’est compliqué de se mettre à nu sur son propre projet de maison. Je souhaitais quelque chose de simple et d’épuré. Les nombreux arrondis de la maison conçue en rectangle apportent de la douceur », indique Caroline Guilhot. C’est « Rond comme un carré », du nom de son entreprise. 

L’impression persiste dans chaque partie du logis. La porte d’entrée, une grande porte-fenêtre, laisse entrer la lumière du sud. Et, surprise, le cube est complètement ouvert au nord. Trois grandes ouvertures en triple vitrage, dont deux fixes, donnent une impression d’immersion dans le verger depuis la maison. La cuisine et le bureau, les deux pièces ouvertes situées face au nord, sont lumineuses et chaudes. Serait-il finalement possible d’ouvrir sa maison à cette orientation souvent cachée derrière des murs aveugles lorsqu’on recherche de bonnes performances énergétiques ? 


Ecoconstruire : Bien entourés pour écobâtir à budget serré



En touraine, la maison d’Anne et Yannick est un projet collectif.

Le couple ne disposait pas d’un gros budget mais, grâce à l’implication de leurs amis, familles et connaissances, leur projet écobâtir écologique en bois a pu voir le jour.

Mais après plusieurs années en location dans une maison semi-troglodyte, Anne Cherrier, Yannick Moreau et leurs deux enfants, Anatole et Elias, se sont dit qu’il était temps d’acheter. ; « On y vivait très bien, mais c’était trop petit, on dormait dans deux petites mezzanines et c’était une vraie passoire énergétique. Le plus important était que ce nouveau projet nous ressemble, en construisant avec des matériaux écologiques »; raconte Anne, gérante d’un magasin Biocoop à Tours. Le couple doit composer avec un budget serré : 160 000 €, achat du terrain compris. Mais rien n’est impossible quand on est bien entourés. ;« Financièrement, on savait qu’on serait limités, mais on avait la chance de compter parmi nos amis Christophe Ayguesparsse; charpentier spécialisé dans l’ossature bois, qui a bien voulu nous aider. Yannick allait aussi travailler sur le chantier en auto-construction pour réduire les coûts », poursuit Anne.

Le couple achète un terrain de 450 m2 à Nazelles-Né-gron (37), petit village proche d’Amboise. Et déjà, les amis apportent leur aide. Aude Martinez, une proche d’Anne, propose ses services pour dessiner les plans et rédiger le permis de construire. Christophe Ayguesparsse fera l’os-sature et la charpente. D’autres artisans, connaissances du charpentier, viendront s’ajouter pour leurs différentes com-pétences : maçon, plombier, électricien, chauffagiste…


Alternatives : Troglodyte, habiter le fond du trou

Troglodyte alternative

Tu viendrais habiter dans une grotte ?

«Et donc ouais, vivre en troglo me plairait bien, mais Mel n’aime pas l’idée», raconte Florent. «C’est con, y’a moyen d’être facilement autonomes», répond un autre; «Moui ça ressemble beaucoup au concept earthship au fond», reprend Florent. «Enfin c’est surtout humide. Et sombre», renchérit Mélanie. «Et toute cette masse de roche ! Moi je pourrais pas», tranche une autre. Blanc. «Qui reprend une bière ?», tente Florent. Voilà comment débute la bande dessinée Au Fond du trou de Mélanie et Florent, alias Nepsie et Le Vilain, aux éditions Lapin.

Le couple tourangeau y raconte pourquoi et comment il a décidé d’acheter une grotte troglodyte en Touraine, à Pocé-sur-Cisse, pour la rénover, y vivre et y travailler. «Quand on a démarré les travaux, on s’est dit que ce serait marrant à raconter dans un médium différent des blogs de rénovation ou des tutoriels. La BD, ça démocratise et ça rend accessible cette rénovation», raconte Mélanie, graphiste et illustratrice.

À l’origine, Mélanie et Florent, qui vivaient en appartement en ville, souhaitaient construire un earthship. Mais l’idée est abandonnée : les terrains sont chers et les permis de construire pour ce type d’habitat, difficiles à obtenir en 2014; « C’est là que j’ai proposé à Mélanie d’habiter dans une troglo ! Une grotte troglodyte. C’est local, ça reprend le principe des earthships et, au moins, l’habitation est déjà construite; il ne reste plus qu’à faire les aménagements intérieurs », indique Florent, artiste. Parfait pour ce couple de trentenaires pas bricoleurs. Le coup de coeur vient lors de la troisième visite. « C’était une cave à vin qui n’avait jamais été habitée et qui était restée fermée depuis 10 ans.


Territoire : Quand les collégiens enquêtent sur l’énergie

enquête sur l'énergie

Ils mènent une périlleuse investigation.

À l’aide de leur carnet, ils traquent les watts dans les moindres recoins. Les élèves de cinquième du collège Jean Moulin à Artenay (Loiret), tentent de résoudre le mystère de l’énergie disparue. Comment s’échappe-t-elle ? Que mettre en place pour la retenir ? Ils ont mis à profit la période du confinement pour enquêter dans leur logement. Ils ont interrogé des témoins, leurs parents le plus souvent qui connaissent bien le secteur, mais également des indics, leurs professeurs. Et enfin, ils ont résolu l’intrigue…

Ces apprentis détectives de l’énergie ont joué à Sherlock’s home. C’est un jeu créé par l’agence départementale d’information sur le logement du Loiret et d’Eure-et-Loir (Adil 45-28). Cet Espace conseil Faire, ancien Espace info énergie a mis au point une manière très ludique de parler d’énergie et d’isolation. À partir de trois missions à réaliser, l’élève appréhende aussi bien les écogestes que des notions plus vastes comme les sources d’énergie, l’isolation, les matériaux biosourcés ou la ventilation.

Ce projet est né d’une participation aux « Expérénos » de l’Ademe en 2017.

Il n’y avait pas de somme d’argent en jeu, que des moyens humains. « Nous avons candidaté avec un dossier sur la sensibilisation pour les collégiens, se souvient Mylène Boileau, chargée de mission énergie et animatrice régionale du réseau Faire. « C’était très enrichissant car nous sommes techniciens de formation et là, nous collaborions avec une équipe d’experts : un sociologue, un graphiste, un designer de service…

Ensemble, nous avons pu tester et lancé un prototype ». En plus du carnet qui regroupe des mots-croisés, des charades, des questions sur les murs, les fenêtres ou la toiture, l’Adil a conçu un jeu de plateau pour animer des séances pédagogiques, sur la priorisation des travaux ou la puissance des équipements. « L’objectif est de sensibiliser les élèves aux écogestes, mais également à une culture de l’habitat, avec une mallette des matériaux biosourcés par exemple. Ils doivent poser des questions à leurs parents, et ainsi apporter des changements au sein de la famille », ajoute la chargée de mission.


Rénover : Pour vivre presque sans pétrole

vivre presque sans pétrole

Claire et Gildas ont rénové une maison des années 1970 pour la transformer en habitat résilient face aux “effondrements“. Au programme : Isolation, énergies renouvelables, récupération d’eau et, surtout, changement complet des habitudes de la famille.

Vivre avec peu de pétrole et consommer le moins de ressources possible. Voici le leitmotiv de Claire et Gildas Véret. Diplômée de Sciences-Po Paris et de permaculture, Claire prend conscience de la nécessité de changer de mode de vie il y a douze ans, en rentrant d’un grand voyage dans des lieux « permaculturels ». Gildas, lui, entrevoit l’« effondrement » en pratiquant son premier métier, ingénieur en bureau d’études énergie, puis se passionne pour la biologie des écosystèmes. Ensemble, ils décident d’appliquer la permaculture au quotidien, comme philosophie de vie. Activistes à Résistance climatique, qu’ils ont fondé avec des amis et enseignants-chercheurs en permaculture (Horizon permaculture), ils transforment alors leur logement dans le Val-de-Loire.

Leur projet n’est pas seulement d’aboutir à un lieu autonome. C’est aussi de devenir « un bastion de résilience » capable d’accueillir des réfugiés climatiques. « Nous essayons de bannir toutes les pratiques dont le fonctionnement nécessite des énergies fossiles ou l’achat de produits qui ne seront pas disponibles en cas d’effondrement », précise Claire. Pour limiter la consommation de foncier et de matières premières, le couple s’oriente vers la rénovation.

Ils recherchent un logement avec un grand terrain et une forêt pour produire nourriture et bois de chauffage. Près d’Amboise (37), ils achètent une maison des années 1970, en parpaing. En 2013, les travaux de rénovation sont lancés. Claire et Gildas commencent par modifier les plans de la maison. Ils gardent un maximum d’éléments, mais abattent un mur pour chercher un maximum de luminosité et de chaleur solaire en hiver. « Nous avons transformé les gravats de ce mur en ressource pour en faire une terrasse», justifie Claire.

La surface vitrée est multipliée par trois au sud et diminuée de 30 % au nord, plus exposé au froid. Une belle pièce apparaît dans la maison, avec « le jardin comme télévision », note Gildas, auteur de livres sur la permaculture. La parcelle de 1 ha évolue également : mise en place de potagers, d’un verger pâturé, de clôtures plessées avec, au fond, une petite forêt de 5 000 m2. Le jardin, entre la route et la maison, est destiné aux formations. « Nous ne pouvons pas produire de céréales, c’est trop ombragé. Mais nous avons quelques moutons. Ils broutent l’herbe et les feuilles des arbres que l’on abat pour le chauffage », indique Gildas. Quelques oies servent également de tondeuse. Les animaux du terrain sont l’unique viande que mange la famille, à raison de deux portions par mois.

La paille pare le pavillon

Premier et important chantier de cette rénovation : l’isolation. Claire et Gildas optent pour le matériau botte de paille, placé dans une ossature bois, côté extérieur des murs en parpaing. Pour supporter cet ajout de poids et éviter les ponts thermiques, la fondation existante est élargie.


Enquête : 100 ans et toute sa paille

maison Feuillette centenaire

À Montargis (45), la maison Feuillette fête son premier centenaire. Le Centre National de la Construction Paille, qui en est le propriétaire, se voue à la faire vivre et grandir.

Entrer dans la maison Feuillette, c’est un peu comme visiter un musée. Mieux, un château. Elle garde l’âme d’un lieu habité sans l’être vraiment, chargé de vécus, voire de légendes, décoré ici ou là de pancartes descriptives. Michel Leclercq, alias Mickey, accueille les visiteurs dans la cuisine. Bouc et cheveux blancs noués, sourire timide, il est en cet antre tel un conteur d’histoire. Celle de la première construction en paille d’Europe, érigée 100 ans plus tôt à Montargis, dans le Loiret, et de son inventeur dont elle porte le nom.

Mickey s’attable et prend en main une antique revue, La Science et la vie, datée de 1921. La reliure craque et les pages sont jaunies. Un seul défaut de délicatesse les ferait toutes voler. « On a ici le seul article complet d’époque trouvé sur la maison Feuillette », s’émerveille-t-il. En 1920, au sortir de la Première Guerre mondiale, l’ingénieur Émile Feuillette cherche un moyen accessible et efficace, tant financièrement que techniquement, de reconstruire des habitats. Il s’inspire d’une technique née un peu plus tôt au Nebraska (États-Unis) où, suite à l’invention de la botteleuse, quelques bicoques en bottes de paille porteuses, pas toujours habitées, sortent de terre.

Pour rendre ce type de construction sommaire plus durable, Émile Feuillette choisit d’incorporer les bottes dans une structure en bois faite de montants en chêne et d’entretoises en peuplier. Il est facile d’en deviner l’aspect, car le hangar disposé sur le terrain possède la même structure. « Ce sont toujours les mêmes morceaux de bois disposés à distance régulière. Comme un motif répété. Pas besoin d’études en charpente, juste d’un bon chef d’équipe », estime Mickey, qui fut autrefois menuisier. À l’extérieur de la maison Feuillette, la paille est enduite d’un mélange chaux-sable. À l’intérieur, elle est recouverte de plâtre (3-4 cm de sciure plâtre et 1 cm de plâtre en finition). « La maison fait 100 m2. Elle a été construite pour 40 % moins cher qu’une maison traditionnelle de l’époque », décrit-il.

Acheter et rénover, une aventure collective

En 1920, l’idée ne convainc pas, reléguant la construction paille au plan confidentiel pour quelques décennies encore. Les propriétaires se succèdent, de la fille d’Émile Feuillette, passant par la famille Gourdet, puis Mme Billou en 1960. Lorsque cette dernière se décide à vendre à son tour, elle contacte le Réseau français de la construction paille (RFCP).


Alternatives : Un tiers-lieu accélérateur d’alternatives

Un tiers-lieu accélérateur d’alternatives

Tiers-lieu d’émancipation en milieu naturel

À Lussault-sur-Loire, près de Tours, se niche le Pôle XXI. Dans ce tiers-lieu, les savoir-faire s’entremêlent. Écoconstruction, permaculture et autonomie sont autant de thèmes abordés pour proposer des solutions permettant de vivre autrement.

Fuyant la chaleur estivale, les bénévoles du chantier participatif ont trouvé refuge dans la forêt. Assis sur des troncs d’arbres disposés en cercle, ils écoutent, attentifs, le programme des différents chantiers du jour qui vont mettre sur pied le camp de loisirs de l’été. Ce dernier est autoconstruit par les bénévoles et salariés de l’association d’animation Bul’ de mômes.

Ils se trouvent au Pôle XXI, « tiers-lieu d’émancipation en milieu naturel » cofondé par trois associations : Bul’ de mômes, dédiée à l’animation, Blix lab, consacrée aux arts numériques et visuels, et Horizon permaculture, tournée vers l’agriculture durable, qui se sont organisées en collectif. Depuis juillet 2018, à Lussault-sur-Loire (37), ce terrain de 1,3 ha accueille équipes, bénévoles et public. Il se veut un espace d’échange de savoir-faire et de compétences à travers les différentes activités proposées, notamment les chantiers participatifs. « Ce sont des temps forts et incontournables au Pôle XXI. Chacun amène son savoir-être et son savoir-faire et on apprend tous des autres », indique Jérémie Serin, vice-président de l’association Bul’ de mômes. Les chantiers participatifs sont ouverts à tous, peu importe le niveau, et rentrent parfaitement dans la démarche d’autonomie que veut instaurer le collectif à travers ce lieu.

Une kermesse zéro plastique

Tout est parti, il y a quelques années, du camp de loisirs éphémère porté par Bul’ de mômes et qui, auparavant, se montait sur le terrain de rugby de la commune. « Pour les enfants, on souhaitait un espace sans barrière, en pleine nature. Ici, on peut vraiment les sensibiliser à l’environnement, il y a de la vie », poursuit Jérémie Serin. Les membres des associations co-fondatrices se connaissaient et, après réflexion, ont eu l’idée d’un lieu unique pour se retrouver et créer un espace d’échanges de compétences.

On vient au Pôle XXI pour apprendre à recoudre soi-même ses vêtements, faire son éponge tawashi (fabriquée à partir de vieux vêtements et lavable) lors d’ateliers Do it yourself, prendre un cours de yoga en famille, assister à un stage de permaculture ou de construction d’un observatoire à oiseaux, ou encore participer à des exercices de sophrologie.

« Nous avons organisé la kermesse de l’école du village ici. Elle était zéro plastique. Au début, ça a étonné les parents d’élèves, il y en a même qui ont quitté le navire, arguant que c’était inutile et compliqué. […]


Habitat groupé : Eco’n’home à Tours

eco'n'home à tours

Le sobre jeu des six familles.

Dans l’écoquartier Monconseil, à Tours, l’habitat participatif Eco’n’home, alliant écologie et performance énergétique, rassemble six familles dans l’entraide et la solidarité. Une première en Touraine. À l’ombre du cerisier s’installent Marie-Madeleine et Dominique, puis Sarah, Charline… Sur la table, un gâteau maison aux coings, accompagné de thé vert, attire les habitants. Ici, l’heure du thé n’est pas un instant solitaire. « Quelle belle journée », lance Dominique d’un air satisfait. Le plaisir d’un dimanche automnal ensoleillé, propice aux derniers barbecues de l’année. La satisfaction, aussi, du travail accompli. Au programme ce jour-là, le métrage de la clôture et la salle commune. Aussi, Eric et Dominique ont camouflé les cuves de récupération d’eau de pluie avec des canisses.