Pour cohabiter au mieux avec les oiseaux, quelques précautions s’imposent. Pour une rénovation, il faut s’assurer que les travaux ne vont pas détruire l’habitat d’une espèce protégée(1), sans quoi le chantier pourra être arrêté. Repérer les traces d’occupation hors période d’utilisation des nids(2) (pelotes, fientes ou anciens nids ; au pied des murs, dans les encadrements de fenêtres, les combles et les anfractuosités des murs). Ces hôtes sont discrets.
Il est préférable de se faire aider par une association spécialisée, comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui prodigue également des conseils pour l’implantation de nichoirs.
Adapter nos pratiques
Une fois les habitats localisés, l’idéal est de les maintenir. Si la façade doit être rejointoyée, laisser un chiffon dans les trous à conserver, le temps des travaux. En cas de pose d’enduit, signaler la cavité avec un bâtonnet, pour la récupérer ensuite. Une isolation par l’extérieur est prévue ? Les habitats supprimés pourront être compensés par des nichoirs intégrés à l’isolation, derrière un bardage, par exemple. Gare toutefois aux ponts thermiques, même si l’impact est limité. « Mieux vaut choisir une zone qui n’a pas besoin d’être isolée, comme une cage d’escalier ou une gaine technique(3) », préconise Thierry Dupeux, architecte de l’agence Rhizome, à Rennes, qui intègre des nichoirs à ses projets architecturaux.
Pour une construction neuve, il faut définir à quels oiseaux les nichoirs seront destinés, ce qui suppose de recenser espèces locales et migrateurs habituels. Là encore, l’avis d’une association de protection de la nature est primordial. « L’environnement immédiat a son importance, parce que s’il est trop artificialisé, un nichoir ne servira pas à grand-chose. La présence de nourriture, mais aussi d’eau à proximité est indispensable. Les oiseaux ont besoin de boire et de se baigner, même en hiver », indique le naturaliste Jean-François Noblet(4).
Anticiper la cohabitation
Dès la conception du logement, « il faut regarder le bâtiment sous l’angle d’un biotope éventuel, voire adapter la construction pour que l’installation d’animaux soit possible », explique Thierry Dupeux. L’intégration au bâti a des avantages : l’aspect de la maison est préservé, cela limite les actes de vandalisme ou les excès de curiosité et la nichée est protégée de la chaleur. Attention aux risques d’infiltration, qu’il vaut mieux anticiper, par exemple en posant des bavettes.
Il existe des nichoirs en béton de bois vendus par la société allemande Schwegler ou l’entreprise française Nat-H (Nature Harmonie). Des sites Internet proposent des plans pour réaliser soi-même des nichoirs(5). À fabriquer en bois non traité et non raboté épais d’au moins 20 mm.