Araignées, fourmis, chauves-souris et même reptiles ou batraciens… La petite faune sinanthropique qui se faufile dans nos logements est d’une richesse incroyable, mais parfois source d’inquiétude et de gêne. Dans la plupart des cas la détruire n’est ni utile, ni souhaitable.
La profusion d’êtres vivants qui nous entourent, qu’ils appartiennent au règne végétal ou animal, nous permet de nous alimenter, nous abriter,
nous soigner. Entre autres bienfaits… Cette formidable richesse, il nous faut à tout prix la préserver, ne serait-ce que parce qu’il en va de notre survie. À peu près tout le monde est d’accord. Il suffit pourtant qu’une grosse araignée velue surgisse pour que les bonnes résolutions volent en éclats en même temps que les pattes de l’infortunée bestiole. La biodiversité, c’est bien joli, mais de loin.
« Éradiquer toute forme de vie dans nos maisons est évidemment un non-sens ! », estime fourmis. « L’idéal est de contrôler, mais ce n’est pas facile. Il faut pour cela connaître la biologie des espèces », reconnaît l’entomologiste.
Comprendre avant d’agir
Avec la baisse des températures, quantité d’insectes et de petits animaux sauvages auront tendance à voir dans nos habitations l’abri idéal pour
attendre le retour du printemps. « Certains s’installent dans nos maisons, car ils y trouvent des conditions de vie qui correspondent à leurs besoins : hygrométrie, température, nourriture, luminosité, etc. Certains y trouvent un abri durable, d’autres un refuge temporaire, telles les Chrysopes en hiver, qui ressortent à l’extérieur au printemps pour chasser les pucerons », explique Georges Chauvin (Spécialiste des insectes à l’université de Rennes 1).
Nombreux sont aussi ceux qui cherchent un site pour se reproduire. Chaque saison apporte son lot de visiteurs. Qu’il s’agisse d’arthropodes, d’oiseaux, de rongeurs, ou de mammifères un peu plus gros, il faut s’efforcer de comprendre leur comportement et, en cas de gêne réelle, y apporter une réponse adaptée, au lieu de les détruire sans discernement. « Apprenons à connaître l’origine et la biologie de notre ” faune domiciliaire ” et n’agissons qu’après réflexion », résume le scientifique.
La majorité des oiseaux s’invitant dans nos logis vont s’implanter en façade, pour nicher dans des anfractuosités ou sous les avancées de toit, comme les hirondelles, les moineaux, les rougequeues… Parfois dans les combles, en ce qui concerne certaines chouettes et le hibou petit duc, ou au niveau de la couverture, pour les martinets et les bergeronnettes grises. « Il faut faire en sorte de les accueillir au mieux », plaide Nicolas Macaire, qui rappelle que la loi française interdit de détruire des nids d’espèces protégées, qu’ils soient occupés ou non.