J’ai grandi aux portes du parc naturel du Pilat, c’était comme mon jardin », confie Katia pour expliquer comment, après six ans passés aux Émirats Arabes Unis, elle et son compagnon ont ressenti un besoin criant de renouer avec cette nature dont ils avaient « la nostalgie des ciels ». Le besoin est d’abord professionnel. Pour commencer, ils construisent un petit local qui fera office de bureau – elle est infographiste et lui, réalisateur –, mais qu’ils habiteront le temps de bâtir leur grande maison. Aujourd’hui, ce local a été reconverti en gîte de location saisonnière. S’agissait-il pour autant d’un « brouillon » avant la maison ? Pas tout à fait, selon Katia : « On aurait bien voulu bâtir à nouveau une maison en paille, mais en utilisant cette fois la technique de la paille porteuse. C’est plus compliqué à mettre en oeuvre pour obtenir les performances qu’on recherchait, à moins de se faire accompagner par des Pro-pailles, pas forcément faciles à trouver. On a donc fait moins cher avec la laine de bois. »
Autoconstruire : L’art s’invite à la maison

L’art s’invite à la maison
Sans architecte, ni artisan. Les propriétaires ont conçu eux-mêmes leur maison en paille, assistés de leurs familles et amis. Une autoconstruction à prix riquiqui pour un résultat performant, esthétique et personnalisé grâce aux talents de fresquiste de marjolaine.
La vue ! En entrant dans le séjour, on est immédiatement attiré par la baie vitré. “Au premier plan, on voit le plateau du Trièves. Au fond, le massif du Dévoluy. A droite, le Vercors. A gauche, Belledonne. On est bien entourés”, sourit Marjolaine en sortant sur la terrasse. Dans le jardin se dresse un tilleul majestueux. Autour du tronc s’enroule une seconde terrasse sur laquelle Mehdi , son compagnon, a installé une balançoire et un toboggan pour Nawal et Gaïa, 3 et 5 ans. Un petit coin de paradis pour les enfants.
“C’est un plaisir d’offrir ce cadre de vie a nos filles”, reprend Marjolaine, elle-même née ici, à Saint-Paul-lès-Monestier, un village isérois de 250 habitants. “Je suis attaché à ce territoire. Mehdi, lui, est Savoyard. Nous voulions tous les deux vivre à la montagne. On a d’abord cherché une maison à retaper. Mais tout ce qu’on trouvait était cher, mal exposé et mal conçu. Quand on a eu l’opportunité d’acheter ce petit terrain familial au bout du village, on n’a pas hésité. On s’est lancé dans l’aventure de l’autoconstruction pour être libres… Et entrer dans notre budget !”
Un couple interchangeable
Leurs choix s’est vite porté sur une maison en paille, “un matériau local qui ne coûte rien”, estime Mehdi, et sur la technique du Greb pour son côté normé et sa mise en œuvre aisée. “On trouve beaucoup de littérature sur le sujet. Il suffit de suivre le mode d’emploi. On réalise ensuite un coffrage pour couler un mortier sciure-sable-chaux-ciment. Une fois le coffrage retiré, il n’y a plus qu’à poser un enduit sur le mortier.
Construire : projet sharewood

Une maison à partager
Vu de l’extérieur, c’est un seul et unique bâtiment. A l’intérieur, ce sont deux maisons bien distinctes, juste reliées par la charpente. Un projet à l’image des cohabitants, qui souhaitaient vivre ensemble sans se gêner, au coeur du massif des Bauges.
Ce matin, ils sont sept au fond du jardin. Au programme, la construction d’un poulailler pour abriter sept poules ; une par habitant. Marion vérifie les niveaux, Elsa manie la scie circulaire, Paul et Damien dressent les montants de bois. Assis dans l’herbe, Auguste, Lucien et Zélie regardent la “maison des poules” prendre forme. Scène de vie ordinaire dans cet habitat partagé savoyard où vivent deux couples et trois enfants.
Autoconstruire en paille porteuse

Bâtir sa maison, un bonheur qui se mérite
La maison est implantée dans un champ bordé d’arbres, légèrement en contrebas de la ferme Ma Vallée, qui depuis 1976 produit du fromage de chèvre à Plouguenast, dans les Côtes-d’Armor. Sa porte d’entrée est ornée d’une grande fleur de lotus, symbole de pureté et de renaissance. Réalisée en paille porteuse, sobre, lumineuse et confortable, elle a été conçue pour évoluer en fonction des besoins. Ce qui a demandé beaucoup d’anticipation et de
préparation avant d’entamer les travaux. Pour autant, le chantier, ponctué par un bref passage aux urgences, n’a pas été de tout repos…
autoconstruire et autonomie

Électricité, chaleur eau, jardin, voiture… Ils disent oui à l’autonomie.
Liberté (de vivre en harmonie avec la nature), solidarité (partage de savoirs), paix (si chacun peut répondre à ses besoins). Telle est la devise de Matthias, un autoconstructeur pas tout à fait comme les autres.
Regarde comme je suis riche ! », s’exclame l’heureux propriétaire en balayant du regard, les bras grands ouverts, les 2 000 m2 boisés et fleuris de son terrain. « La terre alimente l’eau du puits, le ciel déverse l’énergie solaire pour nous éclairer et nous chauffer, les arbres donnent le bois pour le poêle et la cuisine et le sol, des centaines de kilos de nourriture ; noix, prunes, pommes, kiwis, cassis, mûres… Sans oublier les poules. La nature donne tout ! », s’émerveille Matthias. En effet, l’autonomie – énergétique et alimentaire – est une valeur essentielle pour lui. « En protégeant ce lieu de toute agression polluante, nous vivons ici une relation très douce avec la Création », confie-t-il.
Autoconstruction et label Passivhaus

Autoconstruction et label Passivhaus. Ils dépensent 20 euros par an de chauffage !
Tout en bois, la maison d’Alexis Valentin, Cathy Iacuzzo et leur fille Jeanne arbore fièrement le label Passivhaus (maison passive). Un tour de force puisqu’elle a été autoconstruite à 90 % et surtout “auto-conçue”.
Passion du détail et recherche de simplicité, voilà qui caractérise Alexis Valentin, autoconstructeur en Aveyron. Après une première vie d’aide-soignant, puis de jardinier, il s’est passionné pour la construction et l’autonomie énergétique. Tout en élaborant son projet de maison passive, il se lance à 33 ans dans une reconversion ambitieuse : Bac en candidat libre, double CAP charpente et construction bois et, enfin, Brevet professionnel en charpente chez les Compagnons. Son actuelle maison est le résultat de dix ans de recherches, lectures et rencontres. Il suit notamment une formation de trois mois pour maîtriser le logiciel Autocad et passe une année (en 2008) à concevoir en 3D les plans de sa maison et les plans d’exécution. Un brin perfectionniste, il décide de viser le label Passivhaus.
Autoconstruction en bois et monomur

Bois et monomur en pleines formes.
Cette maison originale est une autoconstruction en bois et monomur, fabriquée en deux phases. Celle du temps nécessaire à la maturation du projet et celle de la découverte de la construction écologique.
À Campestre-et-Luc (Gard), la maison d’Olivier Arrazat et Cora Boutin se décline en deux bâtiments réunis en un. Le passage de la première partie érigée en monomur à la seconde faite de poteauxpoutres en bois illustre leur cheminement. 200 000 € et cinq années plus tard, leur projet n’a plus grand chose à voir avec leur philosophie de départ.
Olivier, géomètre de métier, connaissait bien le milieu du bâtiment conventionnel.
Enquête : poêles de masse autoconstruits

Poêles de masse autoconstruits, satisfaction ou désillusion ?
Efficace, propre, agréable, le poêle de masse a ses adeptes. Son autoconstruction se répand, mais à l’usage, le résultat est-il à la hauteur ? Retours d’expérience…
Le poêle de masse a la classe. Lors d’une flambée de deux heures, ses matériaux lourds stockent une grande partie de la chaleur, puis la restituent pendant 12 à 24 heures. Un système à haut rendement. Mais cette oeuvre de maçonnerie coûte cher. Une des raisons qui poussent nombre d’autoconstructeurs à se lancer. Plusieurs structures proposent des stages pour apprendre à les réaliser : Oxalis, Feu vivant, L’Éco-maison, La Maison en paille et autres artisans poêliers. Mais à l’usage, sont-ils satisfaits de leur poêle de masse PDM pour les intimes) fait maison ?
Construire : construction accompagnée avec un coach à leur côtés

Construction accompagnée : un coach à leurs côtés.
Accompagnés dans la joie et la bonne humeur dès le début de leur aventure, Corine et Olivier Fuchs incarnent l’essence des autoconstructeurs débrouillards et épanouis.
Quel courage ! nous disaient les gens. Non, ce n’est pas du courage, c’est du plaisir et de l’envie de faire avec plaisir », proclame Corine Fuchs. Convaincue, elle l’a même écrit dans une sorte d’ode à la construction de sa maison. Une construction accompagnée par la bonne personne, le couple en est convaincu, Dirk Kober, artisan, diplômé dans l’accompagnement à la maîtrise d’ouvrage. En effet, Corine et Olivier l’ont voulu, l’ont choisi. Pourtant, lorsqu’ils ont proposé leur chantier à Dirk, il finissait tout juste sa formation et n’a pas manqué de franchise…
Une yourte autoconstruite et autonome

Entrons dans la ronde!
La Yourte de Marion et David est une mini-galaxie peuplée de sobriété, d’autonomie et de douceur de vivre. Un micro-système très solaire qui limite son impact sur la terre.
Quand Marion et David vous ouvrent leurs portes, c’est une invitation à explorer une galaxie. Un micro-système autonome, circulaire, en mouvement permanent. En effet, le soleil y occupe une place centrale. “Dans aucun autre habitat je n’ai trouvé autant de lumière, s’enthousiasme la jeune maman. Grâce à la baie vitrée plein sud entourée de deux châssis fixes, mais aussi au dôme en plexiglas, qui offrent un rapport direct avec l’extérieur, même en hiver.” La faiblesse de l’isolation phonique des yourtes y participe aussi. “On entend les chouettes le soir et s’il tombe une goutte, on le sait.”