Habitat groupé : Éloge de l’autoconstruction collective

autoconstruction collective

À Saint-Médard-sur-Ille, en Bretagne, huit maisons partiellement autoconstruites ont permis à des foyers de devenir propriétaires, tout en découvrant l’écoconstruction et la richesse de la vie collective.

L’autoconstruction collective, un vrai pari

Faire accéder à la propriété d’une maison écologique et performante de 85 m2 pour 140 000 €, moyennant une participation aux travaux. C’est le pari que s’étaient lancé la mairie de Saint-Médard-sur-Ille, à 25 km au nord de Rennes, le bailleur social Néotoa et l’association Compagnons bâtisseurs. « On avait déjà procédé à un projet similaire à Langouët [situé dans la même communauté de communes, ndlr], mais seulement sur les annexes et les clôtures, relate Véronique Cornillet, architecte. Pour des maisons, c’était vraiment une première. » « Concevoir des plans qui respectent l’enveloppe budgétaire et qui soient réalisables en partie par des non-professionnels, c’était une vraie difficulté, avance Mickaël Laurent, chargé de développement chez Bruded, un réseau d’échanges d’expériences de développement durable entre collectivités, qui a observé avec grand intérêt ce projet. Il fallait en plus qu’elles soient conformes à la réglementation thermique tout en étant écologiquement performantes. » 

Sorties de terre en décembre 2017 et inaugurées en septembre 2018, les huit maisons ont tenu leurs promesses thermiques : il y fait bon en toute saison. « On a même enlevé les convecteurs prévus pour les chambres, relate élodie, qui habite l’un des logements avec son mari et leurs trois enfants. Le chauffage bois suffit. » Les habitants goûtent particulièrement ce confort alors que les coûts de l’énergie s’envolent, de même que le nombre de personnes en situation de précarité énergétique.

Huit ménages sur un chantier

« Il y a huit maisons à ossature bois, isolées en laine de bois et chauffées par des poêles à granulés, détaille Mickaël Laurent. Les maisons ont été vendues en Vente en état futur d’achèvement (Vefa) par Néotoa qui avait auparavant acheté les terrains à la mairie. Les habitants se sont occupés essentiellement du second-œuvre : isolation, pose de cloisons sèches, carrelage, peinture… » Le mélange des genres, à savoir des maisons commandées mais partiellement autoconstruites, n’a pas été aisé à saisir pour les habitants. « Les gens avaient deux casquettes : face à nous ils étaient acquéreurs, mais sur le chantier ils étaient artisans. Cela a généré des confusions, détaille Véronique Cornillet. Il était question que les gens mettent la main à la pâte côté travaux, mais c’est tout. Les maisons étaient déjà dessinées, on ne pouvait plus en modifier la conception. » Élodie résume : « C’est vrai que quand on montait les cloisons, on se disait qu’on aurait bien ajouté un placard ou deux, mais ce n’était pas dans les plans. On n’a pas la même vision en tant que futur habitant par rapport à une architecte qui répond à
une commande. »


Ecoconstruire : Une maison paille dans la pente

maison paille

Au cœur du quartier de Pommeil, à Guéret (23), la maison paille de Delphine et Benoît German se fond littéralement dans le paysage. De la route, son toit végétalisé émerge comme un premier plan sur la ligne d’horizon.

Le couple a décidé de poser ses valises sur un terrain fortement en pente en 2017. D’abord pour répondre au projet d’agrandissement familial, mais aussi par désir d’un habitat écologique. « On habitait une maison des années 1950 dans le quartier de Pommeil auquel nous sommes très attachés. Il n’était pas question de faire construire ailleurs. L’idée était aussi de ne pas favoriser l’étalement urbain et de s’insérer dans la vie du quartier », raconte Delphine, 41 ans, fonctionnaire territoriale.

À quelques encablures de chez eux, une parcelle d’environ 1 000 m2, orientée sud-ouest, profitait d’une belle vue sur les toits de Guéret et sur l’arrondi des collines et des puys. « Ce terrain dont la pente est d’environ 20 % (dénivelé de 7 m entre le haut et le bas) était cultivé en potager par un voisin. Je passais à pied devant tous les jours. J’ai contacté le service du cadastre pour connaître le nom du propriétaire, à qui nous avons fait une proposition d’achat », se souvient-elle.

Une maison paille en paliers

Le projet : une maison sobre, en ossature bois isolée en paille et modulable pour l’arrivée du petit troisième, Elzear, qui naîtra quelques jours après l’emménagement en août 2017. « On a cherché des architectes locaux avec la certification pro-paille du Réseau français de la construction paille (RFCP) et le courant est bien passé avec le duo creusois Pierre Barnérias et Charlotte Cornevin », poursuit Delphine. De son côté, Benoît, 43 ans, pense réaliser quelques-uns des travaux tout en poursuivant son travail d’éducateur sportif.

Compte-tenu des pentes du terrain, le projet de construction oscillait entre deux possibilités : construire une maison de plain-pied montée sur pilotis ou bien construire une maison en paliers avec une partie basse en rez-de-jardin et un plateau en partie haute.


Alternatives : Il a sauvé sa cabane dans les bois

cabane dans les bois

Une utopie et deux ans de démêlés judiciaires. En 2021, Yannick a obtenu la garantie que sa maison perchée ne sera pas détruite. Un combat peu ordinaire.

Après avoir sillonné un chemin forestier, crapahuté entre les chênes verts des Alpes-de-Haute-Provence, voici qu’apparaît la cabane de Yannick. Suspendue entre ciel et terre, presque cachée, elle s’accroche à un majestueux pin d’Alep. « Le Roi » comme l’appelle Yannick. Une passerelle de bois clair invite à venir toquer à la porte. Quand elle s’ouvre, Yannick, 43 ans, d’humeur joviale, présente le cocon dans lequel il vit depuis 5 ans et qu’il a failli perdre en 2019, quand une décision de justice lui a intimé de la démonter. Avec sa petite trentaine de m2 couverts, isolés et douillets, sa maison est loin de la simple branche habitée par l’ermite du Combat ordinaire* de Manu Larcenet.

Une architecture ouverte : une cabane dans les bois

Vivre en cabane, il l’a choisi pour des raisons économiques, en mettant en balance le coût de l’habitat et son confort de vie. Et il insiste : ce n’est pas un engagement écologique qui l’a en premier lieu décidé à adopter ce mode de vie mais plutôt un désir de sobriété et l’envie de créer des astuces qui lui permettent de vivre bien dans un « confort moderne » réduit au minimum. Sa maison a d’ailleurs pris forme au fur et à mesure du chantier. En créant une mezzanine pour son couchage, plutôt qu’un étage, il a par exemple gagné une pièce de vie « plus conviviale » et très ouverte en hauteur grâce au faîtage qu’il a établi à 4,60 m.

Avec sa grande baie vitrée, qui donne accès à la terrasse, la pièce s’ouvre sur la forêt, présente à perte de vue, et sur les sommets montagneux. Une nature et un horizon qui manquaient à la vie de Yannick.

Du rêve à la réalité, l’avant-projet

Après des études de commerce, puis d’assistant social, Yannick a enchaîné plusieurs boulots sans y trouver son compte. L’argent était rarement au rendez-vous. La chaleur humaine non plus. Les compromis ne lui conviennent pas, jusqu’à sa rencontre avec une petite équipe de charpentiers ayant créé une Société coopérative de production (Scop) dans la construction bois. Il participe alors à la création de cabanes pour un projet touristique dans les Hautes-Alpes. Une révélation. Cet habitat lui apparaît simple, peu coûteux et connecté à la nature. Il lui évite « l’harnachement au travail » et « les menottes » du crédit bancaire tout en étant bien logé.


Rénover : Un coeur de pierre couvert d’un manteau de paille

rénover une bâtisse en pierre

À Saint-Appolinaire, dans le Rhône, Clément et Emmanuelle ont fait le choix de rénover une bâtisse en pierre partiellement en ruines. En visant une simplicité d’exécution et une faible énergie grise tout en respectant les irrégularités de l’existant, ils ont dû faire preuve d’inventivité.

Le vitrail multicolore réalisé par Emmanuelle et niché entre le mur en pierre du salon et la salle de bain illustre la faculté de Clément et Emmanuelle à réutiliser la matière cassée, usée, délabrée pour ériger du « Beau ». Cette dernière décrit : « Il ne s’agit que de verres de récupération que j’ai taillés, teintés et assemblés avec du silicone liquide entre deux plaques. » Clément ajoute : « On a récupéré des liteaux en chêne pour faire le cadre. » L’arbre de vie qui en constitue le motif chatoie de cyan, de feu et de doré, « en référence à Klimt », un peintre autrichien. Il est vif, irrégulier mais harmonieux, et orne le cœur d’une création plus grande encore : leur maison, autorénovée sur la base d’un bâtiment de pierres, elles aussi cassées, usées ou délabrées.

Auto-rénover une bâtisse en pierre d’un manteau de paille

« Avant notre arrivée en 2016, le lieu était abandonné depuis cinquante ans. Il ne restait que quatre murs en pierre, un toit pourri, cinquante chats et l’odeur qui va avec ! », ironisent-ils. D’après leurs fouilles quasi archéologiques, le bâtiment aurait été « une ferme, puis une maison d’habitation, puis un atelier avec un métier à tisser ». Le terrain de 2 000 m2 était « si arboré qu’on ne le voyait pas de la route en contrebas. De la végétation avait même poussé dans l’éboulis d’un mur ». Mais le charme des vieilles pierres a eu raison de leur première impression. La capacité inertielle(1) des roches et le potentiel bioclimatique du bâti orienté sud, face à l’horizon dentelé du Beaujolais Vert, aussi. Ils se lancent donc dans une autorénovation avec, comme étendard, simplicité d’exécution, faible énergie grise et respect de l’existant.

D’abord, ils divisent le bâtiment d’environ 100 m² au sol en deux parties. Du pignon sud jusqu’au premier mur de refend, ils dessinent la maison à rénover et à augmenter d’une extension largement vitrée. La surface habitable est portée à 170 m² avec un étage, pour loger les cinq membres de la famille. La partie au nord restera un garage et un espace tampon entre les températures extérieure et intérieure. 


Travaux : Mur bois-paille dans les règles de l’art

Mur en botte paille

Pour Autoconstruire en bottes de paille, les recettes ne manquent pas, mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. pas à pas sur les bonnes pratiques avec un formateur Pro-Paille.

Sur la table de chevet des autoconstructeurs paille trônent souvent les Règles professionnelles de la construction en paille, rédigées par le Réseau français de la construction paille (RFCP). En pratique, le réseau propose également des formations Pro-Paille, destinées aux professionnels ou amateurs dotés de bases solides en construction. Pendant une semaine, les gestes et notions essentielles pour la qualité de la mise en œuvre et la pérennité d’une construction en paille sont passés en revue. Emmanuel Deragne, formateur Pro-Paille et accompagnateur à l’autoconstruction de maisons ossature bois (MOB) et paille, précise : « Les règles de la construction en paille ne proposent pas un modèle défini de mur, mais plutôt un ensemble de pratiques vertueuses qui ont fait leurs preuves, au niveau de la conception
et de l’exécution. » 

Au rayon des vigilances incontournables : conception de l’ossature bois, contrôle et maîtrise de l’humidité en amont, pendant et après le chantier, mise en œuvre de la paille, traitement de l’étanchéité à l’air, gestion des points caractéristiques (menuiserie, étage, etc.), application des enduits intérieurs en terre. Selon ces règles, Emmanuel Deragne propose une méthode financièrement et techniquement adaptée à l’autoconstruction, inspirée de la technique ossature bois plate-forme pour la structure. L’approvisionnement en matériaux locaux est facile et le montage, à la portée de tous. Pour atteindre rapidement le hors-d’eau et traiter l’isolation en paille à l’abri des intempéries, il préconise un bardage extérieur, au lieu d’un enduit.


Ecoconstruire : Une maison qui ne perd pas le nord

Longère en bois

Une longère en bois enracinée dans le local

Quand il est tombé sur l’ouvrage La Conception bioclimatique, signé par Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey, Benoît Gautier s’est découvert une passion pour la sobriété énergétique et l’énergie solaire. En 2016, alors qu’il vit dans une vieille bâtisse à Auray (56) avec sa femme, psychomotricienne, et ses quatre enfants, aujourd’hui âgés de 12 à 20 ans, il trouve un terrain à acquérir à une dizaine de kilomètres de là. Amoureux du bois, ergothérapeute de formation, puis menuisier ébéniste, il se lance dans ce projet de construction. Son désir : relever le défi d’ériger une longère en ossature bois qui se fonde dans son environnement, bâtie avec des matériaux essentiellement locaux. « Marine, ma femme, a dessiné des esquisses de la future maison pour orienter les plans des architectes, habitués aux projets écologiques. Nous voulions que cette maison se dissolve presque dans le paysage boisé et qu’elle soit très ouverte sur le verger qui préexistait au nord, mais aussi sur les couchers de soleil à l’ouest », explique Benoît.

Fidèle à son amour du bois et désireux d’embarquer au maximum ses proches dans l’aventure, il opte pour une structure à ossature bois, en douglas, isolée avec de la ouate de cellulose insufflée (220 mm). Avant le pare-pluie et le bardage, un panneau de fibre de bois contreventant (Agepan) ferme l’ossature. Hormis la fabrication de la charpente, effectuée par un professionnel, Benoît a monté les murs sur place et posé la charpente avec l’aide d’amis charpentiers. Quant au reste des travaux, seules la couverture et la maçonnerie des fondations périphériques en parpaing ont été réalisées par des entreprises. Au total, 80 % de la maison a été autoconstruit et le chantier a duré deux ans.

Dorénavant, la belle longère à la teinte naturellement grisée se fond presque dans les herbes hautes au sud et dans le potager arboré au nord. « Nous voulions une continuité entre la maison et l’extérieur. L’ouverture au nord n’était pas une évidence du point du vue bioclimatique, mais se priver de la vue sur les arbres fruitiers, sur le bosquet de chênes et sur le potager n’était pas envisageable », relate Benoît. Dans la cuisine, la vue est dégagée sur la verdure grâce à une ouverture de 2,20 x 1,10 m. Juste à gauche, au bout de la pièce, une baie vitrée crée un pont avec l’horizon ouest. « Nous avons posé des doubles vitrages (4/16/4 avec radon). Si c’était à refaire, je mettrais du triple vitrage au nord pour plus d’efficacité », juge-t-il.


Ecoconstruire : Écobâtir pour ralentir

ECOCONSTRUIRE autoconstruire ECOBATIR

Autoconstruire une maison en paille, low-tech, pour aller vers un mode de vie plus simple et cohérent

Adeline et Nicolas ont quitté la ville pour réaliser, dans les Côtes-d’Armor, un projet longuement mûri. 

Des citadins pur jus. Adeline et Nicolas ont vécu à Paris, puis Rennes (35) avant de se poser à La Vicomté-sur-Rance. Ils y habitent une maison chaleureuse dont les larges baies s’ouvrent sur une petite terrasse et un jardin fleuri. Simple et compact, le plan se développe sur deux niveaux avec un espace de vie largement ouvert ; un bureau et un cellier au rez-de-chaussée, deux grandes chambres et une mezzanine à l’étage. Entièrement conçue par le couple, cette habitation est née dans leur imagination avant d’être édifiée par leurs soins au terme d’un chantier de quatre ans;  «Ce projet a mûri lors d’un voyage de plusieurs mois en sac à dos.

De retour en France en 2011, nous nous sommes demandés où nous avions envie de vivre, de travailler et comment, explique le couple. Nous avons toujours eu envie de vivre près de l’eau – mer ou rivière –; de nos familles et amis en Bretagne, le tout dans un budget raisonnable. » Réfléchi et documenté, leur projet est lancé en 2012 avec l’achat d’un terrain de 1 300 m2 . Il ne se résume pas à l’autoconstruction d’une maison écologique à la campagne. Il répond à une aspiration plus profonde : mettre en cohérence des convictions et un mode de vie; « Bâtir par nous-mêmes, c’était aussi s’engager vers plus d’autonomie, moins de consommation, moins de temps consacré au travail, pour retrouver plus de sens, revendiquent-ils. Avec une dépendance bancaire la plus limitée possible.


Autoconstruire : Le temps de (se) construire

maison autoconstruite

Prendre son temps ne signifie pas flemmarder. Depuis 13 ans que vit cette maison, Caroline et Jean-Pascal ont construit, déconstruit, façonné, créé, cultivé, transmis, accueilli et poursuivent encore aujourd’hui leur formidable aventure.

Construire sa maison ? C’est dix ans de ma vie, mais c’est génial ! Et surtout, ça m’a fait grandir », s’exclame Jean-Pascal, enthousiaste mais un brin rêveur au souvenir du chemin parcouru. Plans, charpente, maçonnerie, isolation, menuiserie… Sa maison girondine est entièrement autoconstruite. Un long chemin fait d’apprentissages, de rencontres et, surtout, d’adaptation.

Tout commence il y a une quinzaine d’années. Ce vaillant quarantenaire acquiert alors ce petit bout de forêt constructible, à 300 m de l’église collégiale d’Uzeste (sud Gironde), et y implante son mobile home. Pendant un an, il mûrit son projet. Avec sa fille âgée de 12 ans, ils imaginent la maison de leurs rêves. Une autoconstruction, bien sûr. En bois, évidemment. Reste la question du temps. Jean-Pascal, alors chef de chantier dans les travaux publics, travaille quatre jours par semaine et ne peut se consacrer pleinement à son projet. Qu’importe. Il prendra le temps qu’il faudra et met au point, pour y parvenir, un tas de petites astuces.

S’offrir le luxe de prendre son temps

En premier lieu, s’assurer des conditions de vie agréables. En trois mois, il construit une petite extension en bois à son mobile home, équipée d’un poêle à bûches, pour accueillir ses enfants confortablement pendant la durée du chantier. « Une fois les plans finis, je me suis rendu compte que l’endroit où j’avais prévu de faire ma maison n’était pas le bon. Le bon endroit, c’était là où j’avais mis le mobile home ! », s’amuse Jean-Pascal. Il faut donc modifier les plans, mais aussi démonter et déplacer l’habitation temporaire.

Il s’agit ensuite d’abriter la construction – bois, outils, matériel – et s’offrir des conditions de travail idéales, libérées des intempéries. Sa solution originale : une structure bâchée, en bambou, présent en profusion sur le terrain. « C’était exactement ma maison, mais 15 cm plus grande. Je n’ai démonté cette structure qu’au bout de trois ans, le jour où j’ai mis le pare-pluie rigide pour insuffler la ouate de cellulose en toiture. » Perchée dans la pente L’emplacement n’a pas été dicté par la facilité, mais par les envies du constructeur. À cheval sur une déclivité menant à la rivière et la forêt de bambous en contrebas, cette grande maison en bois et sa terrasse reposent sur un ensemble de pilotis et un rez-de-chaussée de 25 m2 semi-enterré en béton armé. […]


Autoconstruire : Un an pour écoconstruire à budget riquiqui

écoconstruire en un an

Deux ans de conception pour seulement un an de travaux

Ces deux aides-soignants du Maine-et-Loire ont menés à bien leur projet tout en respectant leur budget ultra-serré. Une prouesse relevée sans pression et avec passion.

Autoconstruction rime souvent avec tensions, exténuation, séparation. Mais pas dans le dictionnaire de Lydie et Jean- Charles Noguès. Les pièges ne manquaient pourtant pas pour ce couple d’aides-soignants qui a mené son chantier en autoconstruction quasi totale sur un an seulement, tout en gardant leurs emplois à plein temps et en élevant leurs trois premiers enfants. Sans aucun retard, ni dépassement d’un budget très serré, leur projet a plutôt rimé avec parfaite sérénité. Un exploit qui ne doit rien au hasard…

« On a emménagé en 2010 après un an de travaux, incluant la maison, l’atelier et les aménagements extérieurs, mais on a d’abord consacré deux ans à la préparation du projet, réfléchir à ce qui était faisable, peaufiner, dessiner les plans, estimer la durée de chaque phase et les quantités de matériaux, planifier, etc., précise Jean-Charles. Quand on a démarré les travaux, tout était programmé, on n’avait plus qu’à dérouler le planning. Et on n’attend pas d’avoir fini de poser un matériau pour réfléchir à ce qui se passera derrière ; on enclenche ce qui a été prévu à l’avance, les commandes pour que les matériaux suivants soient prêts… »