En plein cœur de l’Hérault, les deux tiny houses se nichent sous la verdure, à l’ombre des arbres. Posées sur une grande terrasse surélevée, se faisant face, les habitations de bois dégagent une grande poésie. C’est ce lieu qui a vu Clara et Corentin Malaud changer de mode de vie. « Je voulais arrêter d’acheter des fruits et légumes bio tout en vivant dans une grande maison avec de grosses voitures et de gros boulots », assume cette convaincue. À l’époque, elle est architecte et lui, informaticien. En 2016, la découverte du documentaire En Quête de sens, de Marc de la Ménardière et Nathanaël Coste, qui traite de l’idée de « faire sa part » et de la sobriété heureuse, ainsi que le déménagement d’une amie vivant en tiny house sont des détonateurs. La même année, Clara dépose un dossier pour un congé individuel de formation avec l’objectif de se lancer dans la construction de sa propre tiny avant d’en faire son métier. L’année suivante, elle se lance dans un BTS Structure construction bois et habitation, tandis que son compagnon passe un CAP Construction maison à ossature bois. En février 2018, tous deux lancent leur chantier d’autoconstruction, qui s’achève en 2019.
Pendant les travaux, la petite famille loue un appartement. « Au début, nous dessinions une tiny pour quatre. C’était beaucoup de contraintes dans 13 m2 et nous tombions dans tous les clichés, notamment celui de n’avoir de la place que pour le strict nécessaire. Or, nous voulions que ce changement de vie soit joyeux. Dans notre famille, il y a les lève-tôt et les lève-tard. Dans un même espace, cela ne pouvait pas fonctionner. Nous avons alors pensé à créer une tiny bruyante et une tiny silencieuse. Une tiny parents, une tiny enfants pour nos garçons qui ont aujourd’hui 12 et 8 ans. En nous disant aussi que nous pourrions en revendre une en cas de déménagement. C’est plus modulable », développent Clara et Corentin. En outre, avec deux tiny, chacun pouvait aussi expérimenter ses idées.
Étape par étape
Première étape : fixer la maison de façon amovible sur sa remorque (lire encadré p. 19). Pour cela, il leur faut construire une ossature bois qui accueillera le plancher. Un cadre en bois est réalisé avec des sections de douglas 45 x 120 mm et fait le tour du plateau de la remorque. À l’intérieur, des chevrons en bois sont fixés tous les 50 cm.
Une fois constituée, cette ossature est retournée sur l’envers pour faciliter la pose d’un pare-pluie (agrafé). Une tôle ajourée est ensuite vissée par-dessus ce dernier pour le protéger. L’ossature est remise à l’endroit et fixée sur la remorque. Pour éviter tout phénomène de corrosion, le couple place des lattes de bois de 2 cm d’épaisseur entre la tôle et la structure de la remorque.
Pour isoler le plancher, les autoconstructeurs posent du Métisse, l’isolant en textile recyclé du Relais, entre les chevrons, agrafent un frein-vapeur et posent un parquet en pin de récupération. « Une fois le plancher installé, nous avons monté une ossature bois classique pour réaliser le squelette de chaque tiny : une lisse basse et une lisse haute horizontales et des montants verticaux de 55 x 95 mm tous les 60 cm, détaille Clara. Nous avons ensuite préparé les quatre façades, au sol, avant de procéder à la levée des murs et de voir chaque maison prendre forme en volume. Les façades sont solidarisées avec le plancher des mezzanines et la toiture. »
Pour le bardage, les autoconstructeurs optent pour du bois de red