Le tour de écoconstruction en 80 jours
Lancé à la fin de l’été par deux architectes et un anthropologue diplômé du laboratoire CRAterre, le projet Anatomies d’Architecture (Ad’A) est une démarche originale autant que prometteuse. D’abord parce que ce tour de France dédié à la construction écologique était inédit, avec ses 6 000 km parcourus, sa trentaine de projets visités et ses quinze maisons analysées entre Quimper et Perpignan, de Nice à Strasbourg, en passant par Carteret, Fonsoumagne, Langlade… Ensuite, parce qu’elle ne consistait pas seulement à cartographier et enregistrer des initiatives repérées sur le territoire, mais se fixait un objectif bien plus ambitieux : caractériser l’architecture écologique d’aujourd’hui, aller à la rencontre de ceux qui la font pour comprendre ce qui les anime et dégager des pistes de réflexion pour les futurs écobâtisseurs, professionnels ou non.
Décrypter les modes constructifs
Concrètement, au rythme de leurs visites et des longs entretiens qu’ils ont eus avec les différents porteurs de projets rencontrés (architectes, artisans, élus, autoconstructeurs, automonteurs…), il s’agissait d’abord pour le trio de décrypter et référencer les différents modes de construction de maisons écologiques sur leur parcours : paille, terre crue, pierre de taille, bois, balle de riz, roseaux, chanvre, matériaux de réemploi… Au final, après deuc mois et demi de trajet, le dépaysement aura été total. Avec de belles surprises à la clé, comme à Piégut (05), où ils ont rendu visite à une équipe municipale militante, engagée dans la construction de trois logements sociaux en paille porteuse, ou dans le Finistère, avec ces intrigantes sculptures habitables nommées visites ont surpassé nos attentes”, relate Raphaël Walther, l’un des deux architectes à l’initiative de ce tour de France.
Les impasses de la production standardisée
Au-delà fr la découverte, il y avait donc une volonté d’analyse transversale. Quel sens donner et quelle valeur accorder à ces réalisations, si diverses dans leurs formes et pourtant si semblables dans leur intention environnementale ?
