Bien gérer le compost de ses toilettes sèches à litière
L’usage des toilettes sèches se démocratise. Bonne nouvelle ! Depuis l’arrêté du 7 septembre 2009, elles sont reconnues et définies par l’absence d’apport « d’eau de dilution ou de transport » et sont réglementées. Ce texte fixe les « prescriptions techniques de l’assainissement non collectif » (ANC) dont elles dépendent. Qu’elles soient ou non l’unique système de toilettes de la maison, leur conformité est contrôlée par le service public inhérent, le Spanc. Du seau qui réceptionne les excréments jusqu’à l’épandage de leur version compostée dans le jardin, il est essentiel de respecter certaines prescriptions afin de ne générer aucune nuisance, ni rejet liquide, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines. À ces règles, il faut ajouter des conseils de gestion du compost, pour le mener à bien.
La litière, je gère
L’Écocentre Pierre et Terre, dans le Gers, accompagne les particuliers sur ces deux aspects complémentaires pour tous types de toilettes sèches. Exemple, ici, avec les toilettes sèches individuelles à litière biomaîtrisée (TLB), composée de matière végétale carbonée inhibant les réactions enzymatiques responsables d’odeurs, et avec composteur extérieur. Autrement dit, la forme la plus commune.
Une police des toilettes sèches ?
Chaque installation ou réhabilitation doit être déclarée avant travaux au Service public de l’assainissement non collectif (Spanc). Celui-ci vérifie la conformité de la conception et la localisation de la zone de compostage des toilettes sèches pour éviter toute pollution. Car si nos excrétas sont naturels, ils ne peuvent pas être épandus directement au potager ou entassés dans un coin de la pelouse. Certes, leurs nutriments et micro-organismes fertilisent le sol, mais ils peuvent aussi polluer les eaux. Seul un temps long de compostage annihile ces risques. « Le plus important est de protéger les bacs à compost contre les intempéries et le lessivage. Fabriqués avec palettes ajourées ou un simple grillage, ils présentent des risques… Il ne faut pas non plus l’installer près d’une source d’eau, ça relève du bon sens », détaille Mathieu Rolland, technicien eau et assainissement de Lorient Agglomération. Il souligne par ailleurs que « même en étant relié au tout-à-l’égout, il est préférable d’avertir le Spanc de son projet, car il peut fournir des informations sur les risques de pollution, notamment ». Par la suite, des contrôles périodiques ont lieu au maximum tous les dix ans. En cas de non-conformité, le Spanc peut exiger une mise aux normes à effectuer sous quatre ans. En cas de vente de la propriété, un état des lieux préalablement réalisé par le Spanc doit être fourni dans l’acte de vente. En cas de non-conformité, les vendeurs ou nouveaux propriétaires ont un an pour la mettre aux normes.