Enquête : La filière du réemploi déploie ses ailes

RÉEMPLOI

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Cadre réglementaire, offres maillant le territoire, formations, métiers et services diversifiés ; le réemploi de produits et matériaux de construction pour le bâtiment est en train de cocher une à une les conditions pour pouvoir prendre son envol.

Du haut de ses 213 millions de tonnes annuelles, le secteur de la construction est le plus gros producteur de déchets du pays (68 %). C’est presque deux fois plus par habitant que dans les autres états européens. Le bâtiment représente à lui seul 46 Mt/an. Il est aussi le plus gros consommateur de ressources naturelles, alors qu’à peine 1 % des éléments de construction sont réemployés(2). Mais l’espoir est permis : déjà bien implanté en Belgique et aux Pays-Bas, le réemploi prend enfin son envol en France. Ou plutôt, redécolle, puisqu’il était courant jusqu’aux années 1950.

L’exposition Matière grise, en 2014 à Paris, a constitué un déclic dans l’Hexagone. S’il n’a jamais disparu des pratiques d’autoconstruction (moins contraintes par le temps et les normes et plus à même de s’adapter), le réemploi
(ré)émerge vraiment depuis 2017 avec le lancement de Backacia et Cycle up, deux importantes plateformes numériques de vente de matériaux. Et est en plein boom ces dernières années. « Si l’argument écologique n’a pas suffi à convaincre massivement et à transformer le marché, les pénuries et l’inflation actuelles représentent peut-être l’occasion de voir les usages et la perception de la matière changer », note Cycle up(3). « On reçoit de plus en plus de professionnels, car ils trouvent chez nous des matériaux directement disponibles, sans délais, et souvent moins chers », confie Marine Supiot, du bureau d’études et magasin spécialisés dans le réemploi Minéka.

Les acteurs entrent en scène

De nouveaux métiers naissent : assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) réemploi, diagnostiqueur déchets et ressources, valoriste… Et les plateformes fleurissent, proposant de multiples services : collecte et revente, diagnostics, dépose sélective, aide à la conception, AMO, reconditionnement, etc. Les 2 000 m2 de La Grande Conserve, à Lodève (34), sont devenus « largement insuffisants, relate sa codirectrice Sophie Costeau. On projette de mutualiser 12 000 m2 avec nos confrères de Montpellier. En ville, ils se heurtent au foncier rare et cher, alors que les gisements de matériaux y sont très importants ». Les besoins comme les offres se complètent entre milieux rural et urbain, donnant tout leur sens à des échanges entre matériauthèques.

MatAura regroupe les acteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes, de même que la Cress en Bretagne, qui mène une étude logistique avec Normandie et Aura pour mutualiser les besoins en stockage.

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