
Le « rouge coquelicot » annoncé sur le pot de peinture a plus de chance d’être issu d’une chimie à base de pétrole ou d’oxydes métalliques comme le cobalt ou le cadmium – non sans danger pour la santé et les biotopes – que d’un doux jus de pétales. Depuis que l’industrie a synthétisé, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les nuances de la nature et plus encore afin de les produire en masse, à faible coût et plus résistantes au temps, on en a presque oublié que les plantes produisent des couleurs qui méritent de porter leur nom. Moyennant de bonnes connaissances et un savoir-faire, il est possible d’obtenir avec des végétaux un pigment, c’est-à-dire un colorant sous forme de poudre, tout à fait durable.
Dans son atelier au Faouët (56), Michel Garcia en fabrique. « Fabrique », car « les couleurs que l’on voit dans la nature sont rarement celles que l’on va extraire ». Les plantes contiennent plusieurs colorants, de leurs racines à leurs boutons floraux, l’un dominant parfois la composition et pouvant être concentré dans une partie précise. On les classe par grandes familles, parfois divisées en sous-groupes (voir tableau p. 38).
Les subtiles nuances des plantes
Les flavonoïdes sont sources de jaunes et verts ; les quinones, de rouges-violacés… La quantité de nuances est énorme. Mais toutes ne peuvent devenir de « bons » pigments. Ces derniers doivent être « solides », c’est-à-dire conserver leur couleur dans le temps. « Ils ne doivent réagir ni à la lumière, ni à l’oxydation ou au pH du milieu, à d’autres substances… », explique l’expert. Le coquelicot est un faux ami : « Si on voulait extraire son beau rouge, on finirait avec un violâtre immonde qui virerait au gris », s’amuse-t-il. Les anthocyanes, famille de colorants dont il est riche, sont justement très sensibles, dits « fugaces ». Les colorants d’une solidité naturelle sont rares. Le choix des plantes s’en trouve limité, surtout sur notre territoire(1).
Retrouvez cet article dans le Hors-série n°17 : Les peintures naturelles
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