Face à la cacophonie médiatique, nous devons nous appuyer sur une presse libre et indépendante pour ne plus être les marionnettes de ce jeu de dupes.
PRESSE. En ces temps où l’hyperconnexion est la norme, l’information 2.0 fait irruption à tout moment dans nos vies, nous maintenant dans l’attente fébrile et incessante de nouveaux développements dans le fil intarissable de l’actualité globalisée. Mais s’agit-il toujours de nous informer ? Rumeurs, théories du complot, approximations politiciennes, greenwashing, canulars, insinuations climatosceptiques, falsifications prétenduement scientifiques, bidonnages journalistiques, publicités déguisées, prêches apocalyptiques… Difficile de trouver des repères fiables dans cette cacophonie.
N’importe qui aujourd’hui peut nous adresser « du contenu », sans le moindre filtre ou presque. L’information est ainsi devenue pour certains un matériau ductile, façonnable à l’envi par la magie de la post-vérité, du buzz ou de la pseudo déconnade. L’enjeu étant pour ces manipulateurs de tous poils de capter notre attention et d’emporter notre adhésion – en jouant le plus souvent avec nos émotions. Ou de susciter le soupçon en semant dans notre esprit les germes du doute… La course à l’audience et au profit conduit chacun à publier tout et n’importe quoi.
L’état de notre planète et celui de notre société, qui se dégradent rapidement, nous invitent pourtant à procéder à des choix éclairés. Pour cela, nous devons faire preuve de vigilance vis-à-vis des messages qui nous sont envoyés. D’où qu’ils proviennent et aussi fascinants qu’ils puissent paraître. Il nous faut prendre le temps de la réflexion et de l’analyse critique, du débat aussi, toujours fécond. Nous garder de diffuser à notre tour des nouvelles dont nous n’avons vérifié ni l’origine, ni la véracité. Nous appuyer, enfin, sur des médias bien identifiés, de qualité et indépendants des enjeux de pouvoir et d’argent… Pour ne plus être les marionnettes de ce jeu de dupes.
Vous lisez La Maison écologique, c’est un très bon début.
Editorial de Stephan Ferry, rédacteur en chef, publié dans le magazine La Maison écologique n°109.