RE2020 : que reste-t-il du label E+C- ?

RE2020 et label E+C-

Nous avons choisi de publier ici l’intégralité du communiqué envoyé fin novembre par Thierry Rieser, gérant du bureau d’études Enertech, et cosigné par une soixantaine d’acteurs de terrain, inquiets de la tournure que semble prendre la nouvelle réglementation thermique et environnementale pour la construction, la RE 2020. Avec notamment une réduction des exigences par rapport à l’expérimentation E+C-. Les nombreux signataires demandent en urgence aux pouvoirs publics de reconsidérer certains axes de travail.

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Autonomie face au Monopoly

Hors-série n°12 du magazine La Maison écologique consacré à l'autonomie en eau et en chauffage

Et si on renversait la table ? Vu de sous la nappe, le point de vue pourrait être bien différent de celui véhiculé par le vacarme ambiant. Loin d’un repli sur soi, loin d’une vie en marge de la société, loin d’un refus de l’altérité et du vivre-ensemble, loin de l’égoïsme qu’on leur prête volontiers, loin de la petite goutte insignifiante dans cet océan de torpeur, les foyers autonomes que nous avons visités et les habitant.e.s que nous avons rencontré.e.s pour alimenter ce tome 2 de notre hors-série sur l’habitat autonome nous laissent entrevoir une autonomie joyeuse. Lire la suite


Rénover : Trucs et astuces d’un chantier d’initiés

Rénovation performante

Une rénovation performante

Cette rénovation était le quatrième chantier de Christine et Didier. Un recul qui leur a fourni une boîte à outils débordant d’ingéniosité et de bon sens. Ce qui leur a permis de changer cette vieille maison de Vic-en-bigorre (65) en un cocon adapté à leurs besoins, performant et confortable.

Après avoir mené les travaux de leurs trois précédentes maisons, Didier Garnung et Christine Laizay étaient rodés pour optimiser leur nouveau domicile, maison en pierre de 1936 à Vic-en-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées. Leur longue expérience et les acteurs professionnels et associatifs dont ils ont su s’entourer leur ont ouvert les portes d’une rénovation performante, pleine d’ingéniosité et de bon sens.

Pour le choix du terrain, « on avait cinq critères : être proche d’un centre-ville, disposer d’un garage, d’un point d’eau pour arroser le jardin, alimenter les toilettes, etc., qu’il y ait des arbres déjà grands », liste l’ancienne institutrice. « Quand on achète une maison à 60 ans et qu’il faut planter des arbres, il ne feront pas d’ombre avant qu’on ne puisse plus en profiter… », souligne le prof de technologie. Cinquième critère, auquel ils ont dû renoncer : le plain-pied, « même si du point de vue écologique, il est préférable d’avoir un cube comme celui-ci qu’un plain-pied étalé ».

Le premier projet prévoit d’abattre toutes les cloisons du rez-de-chaussée. « Mais on n’est plus tout jeunes, il était intéressant de garder la possibilité de ne vivre qu’en bas en y laissant une chambre et une salle de bains, soulignent-ils. Si on supprimait le couloir, où placer le canapé ? Dans l’entrée ? » Cela aurait aussi contraint à positionner la cheminée au milieu de la pièce, obligeant à « tout casser pour créer un nouveau conduit alors qu’il en existait deux ». Du point de vue énergétique, « l’ancienne cuisine transformée en buanderie sert de tampon thermique au nord ».

Des portes qui claquent

Le volet énergétique du chantier a été réfléchi avec l’Écocentre Pierre et Terre, dans le Gers, qui a accompagné le couple dans le diagnostic thermique du bâtiment et les préconisations d’amélioration. Les menuiseries extérieures ont été remplacées par du double vitrage sur mesure, fabriqué en chêne par un artisan local.  […]

 


Les pesticides étouffent les actions de Langouët, village pionnier de l’écologie participative

L'éco-lotissement de Langouët a été pensé pour cohabiter avec la biodiversité: exit les pesticides!

Une pétition a été lancée en soutien au maire de Langouët, sous le feu de la préfecture à cause de sa volonté d’interdire l’utilisation de pesticides à moins de 150 m d’une habitation, par principe de précaution. Ce village breton n’en est pourtant pas à son coup d’essai en matière d’environnement. Reportage à la rencontre de ces pionniers de l’écologie participative.

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Les escroqueries font de l’ombre au solaire photovoltaïque

Le secteur du solaire photovoltaïque fait face à des escroqueries en quasi impunité. ©GPPEP

Halte aux escroqueries qui assombrissent l’image des panneaux solaires photovoltaïques ! Les preuves d’arnaques dans le secteur s’accumulent. Notamment lors de ventes sur les foires et salons, dans lesquels le délai de rétractation ne s’applique pas. Tandis que la Foire de Paris se tient jusqu’au 8 mai, la vigilance est de mise.

Le principal frein au développement des énergies renouvelables, et plus particulièrement du photovoltaïque, dans le résidentiel est dû aux agissements d’une minorité de sociétés “éco-délinquantes”. En quasi impunité, elles profitent de l’engouement des Français pour le développement de ce type d’énergie pour monter des escroqueries. Selon l’association GPPEP (Groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque): “les agissements délictueux de ces sociétés sont nombreux dans les foires (260 pour l’année 2018, plus de 63 rien que pour les 4 premiers mois de 2019). Et l’article de 60 Millions de consommateurs du 25 avril 2019 en est la preuve flagrante”.

Le GPPEP pointe notamment quelques chiffres qui lui paraissent inacceptables concernant ces escroqueries :

“72% des stands n’appliquent pas la loi concernant l’affichage de l’absence de délais de rétractation” et “des marges de 1000 %.”

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RE 2020 : biosourcés, les grands oubliés ?

Les matériaux biosourcés et la réglementation environnementale RE 2020 - photo Technichanvre

La réglementation environnementale RE 2020 doit succéder à la Réglementation thermique RT 2012. Le label E+C- en constitue les prémices. Pour la première fois, les textes s’intéressent à l’impact carbone du bâtiment. En l’état actuel des débats, les matériaux biosourcés semblent hélas ne pas y être bien valorisés. La Maison écologique est allée à la rencontre d’experts au cœur des débats. Immersion dans les coulisses de la fabrique des futures obligations de la construction.

Et si le monde de la construction changeait d’ère ? C’est peut-être ce qui s’annonce avec la nouvelle réglementation RE 2020. Celle-ci devrait être applicable en milieu d’année 2020. La réglementation thermique actuelle (RT 2012) fixe une limite maximale de consommation d’énergie dans les bâtiments neufs. Cinq usages dits « réglementaires » sont pris en compte dans son calcul. Le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, le refroidissement, l’éclairage et les auxiliaires (ventilateurs, pompes). Ainsi, les usages mobiliers, liés aux habitudes de vie des occupants (électroménager, hifi-TV, informatique…), n’intègrent pas le calcul. Alors qu’ils sont tout aussi impactants. Au terme de ces exigences, un bâtiment RT 2012 ne doit officiellement pas dépasser 40 à
65 kWhEP/m2.an, variable selon les régions.

Dès 2020 entrera en vigueur une nouvelle réglementation RE 2020, plus ambitieuse. En effet, elle devrait non seulement accroître les exigences en matière de consommation énergétique, mais aussi intégrer au calcul ces fameux usages mobiliers. Ce n’est pas tout, la réglementation 2020 sera « environnementale » et non plus « thermique ». Une manière de souligner que, pour la première fois, sera également pris en considération l’impact carbone du bâtiment pendant toute sa durée de vie (période d’étude fixée à 50 ans). De la phase chantier à la gestion de sa fin de vie.

Des niveaux d’exigences à définir

« On regarde les impacts environnementaux liés aux consommations d’énergie et de matière sur le chantier, aux matériaux de construction et aux équipements choisis (isolation, fenêtres, chaudière, etc., ndlr), la consommation d’eau potable et l’assainissement, ainsi que la consommation d’énergie », énumère Eduardo Serodio, ingénieur énergéticien chez Izuba énergies, Scop d’optimisation énergétique et environnementale du bâtiment. Comment ? En s’appuyant sur les données des fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), produites par les fabricants des produits de construction(1). Lire la suite


Impression 3D : une maison biosourcée sort de terre

maison écologique en impression 3D crédit WASP

INNOVATION. Les maisons imprimées en 3D, on connaissait. Mais avec des matériaux écologiques comme la terre et le riz, c’est une première!

La maison construite grâce à l’ impression 3D existait déjà (voir dans La Maison écologique n° 105). Mais pas encore à partir de matériaux écologiques. C’est à présent chose faite, avec le projet Gaïa, mené par deux entreprises italiennes. Wasp, tournée vers l’impression 3D, en collaboration avec la start-up RiceHouse, spécialiste du bâtiment écologique.

Pour les murs de cette maisonnette bioclimatique expérimentale de 20 m2, bâtie en seulement quelques semaines, les concepteurs se sont inspirés de la structure des nids de guêpes. Ils ont utilisé un mélange de matériaux locaux : 25 % de terre extraite du site (30 % d’argile, 40 % de limon et 30 % de sable), 40 % de paille de riz, 25 % de balle de riz et 10 % de chaux hydraulique. L’isolation atteint un très haut niveau de performance, qui permet de se passer de chauffage et de climatisation. La toiture est en bois local.

Seules les fondations, en béton, alourdissent (un peu) l’excellent bilan carbone de cette réalisation. Et tout cela au prix imbattable de 900 € hors main d’œuvre. Reste à trouver des partenaires pour développer le projet.

crédit photo: WASP


Améliorons nos comportements avant notre isolation !

Dessin d'ADENE pour le Numéro Spécial "Tout savoir sur l' isolation écologique"

EDITO. Mise en lumière de nos incohérences quand on se gargarise d’avoir amélioré le comportement thermique de son logement… sans avoir remis en question ses propres comportements. Edito publié dans le Numéro Spécial du magazine la Maison écologique “Tout savoir sur l’isolation écologique”.

Mon logement a de nombreux défauts d’étanchéité et d’isolation. Il faut bien entendu les corriger d’urgence. Mais suis-je moi-même dispensé d’une sérieuse remise en question ? Améliorer l’isolation de ma maison. Viser la plus haute performance thermique pour économiser le chauffage et gagner en confort. Investir dans des équipements high-tech pour optimiser la répartition de la chaleur. Choisir des matériaux naturels et sains pour réduire mon empreinte carbone et prendre soin de la qualité de l’air que je respire. Ne pas lésiner sur la marchandise… Pareille démarche n’est pas d’une grande utilité si elle ne s’appuie sur un questionnement préalable.

N’y a-t-il rien que je puisse changer dans mon comportement pour réduire de manière significative mes consommations, afin d’optimiser ensuite mon isolation ? Limiter la température des pièces à vivre à 19 °C, pour commencer. Abaisser celle des pièces peu occupées et des chambres.

M’équiper en édredons et en pulls confortables pour affronter la saison froide au lieu de pousser le chauffage. Baisser le thermostat si je suis absent une bonne partie de la journée. Surveiller toutes mes dépenses énergétiques et pas seulement le chauffage…

En quête de sobriété

En outre, que je me lance dans une rénovation d’ampleur ou dans l’isolation ultra performante d’une maison neuve, il serait illusoire que je me rêve en champion du climat si les économies réalisées étaient aussitôt anéanties par l’acquisition d’équipements dispensables ou d’une plus grosse voiture. Par une croisière aux antipodes ou par 2 °C supplémentaires dans le salon sous prétexte qu’un tel niveau de performance pardonnera bien ces tout petits écarts. En d’autres mots, pas d’isolation efficace sans travaux adaptés, sans projet raisonné. Sans une recherche de sobriété capable d’en garantir durablement les effets. Et, si possible, de les amplifier.

Stephan Ferry, rédacteur en chef du magazine La Maison écologique.

Découvrez le Numéro Spécial “Tout savoir sur l’isolation écologique”


Accessibilité: “L’écologie ne saurait ignorer la diversité humaine”

accessibilité et handicap dans la construction de logement, habitat adapté, dans La Maison écologioque n°109 - dessin Nicolas Haverland

Fondateur et rédacteur en chef de Yanous.com, magazine des personnes en situation de handicap, Laurent Lejard défend l’idée d’une accessibilité universelle, utile à tous les citoyens.

Pourquoi faudrait-il, selon vous, une accessibilité à 100 % pour le logement ?
Quel qu’il soit, un logement n’est pas seulement occupé par ses habitants. Il est visité par la famille, les amis. Et il va un jour changer d’occupants. L’accessibilité, c’est quelque chose qu’il faudrait avoir à l’esprit si on veut que les logements soient durables? Non seulement quand on construit des appartements, mais aussi quand on construit sa propre maison ou quand on rénove un bâtiment pour y habiter. Avec l’accessibilité universelle, vous avez un appartement ou une maison adaptée à des gens qui ont des enfants, qui vont vieillir, connaître des problèmes de santé, être victimes d’un accident… Ils ne seront pas contraints de déménager, dans un contexte déjà difficile. Ils pourront rester chez eux, recevoir qui ils veulent et vivre comme ils veulent.

La notion de personne à mobilité réduite dépasse largement celle du handicap. Dans le métro parisien, les personnes qui sont les plus handicapées sont les familles avec poussette et les nounous. En ayant rétréci le débat de l’accessibilité aux personnes handicapées, les pouvoirs publics ont pu mettre en place des politiques discriminatoires. Comme la politique de quotas dans le logement. L’idée d’accessibilité universelle n’existe plus aujourd’hui dans les politiques publiques. Elle est proclamée, mais la réalité est tout autre.

[…] L’habitat écologique n’est-il pas perçu comme un luxe par les personnes handicapées ?
Si l’écologie est la place de l’humain dans l’environnement, un habitat qui se veut écologique doit prendre en compte la diversité humaine. Donc la question de l’adaptation ne se pose pas, elle est contenue dans le concept. […]

L’intégralité de notre interview dans le magazine La Maison écologique n°109, disponible en kiosques ou sur commande en cliquant ici.